Le renouvellement du X1 de BMW ne pouvait plus attendre. Malmené par une concurrence plus jeune et plus aristocratique, le doyen des utilitaires compacts de luxe avait peine à soutenir la comparaison. Son remplaçant ne pouvait que faire mieux. Hélas, pas sous tous les rapports.

Il existe certaines similitudes entre l'évolution du X1 de BMW et celle du GLC (autrefois baptisé GLK) de Mercedes-Benz. L'un et l'autre se sont considérablement raffinés par rapport à la génération qui les a précédés. À la différence, cependant, que la marque à l'étoile a préservé certains attributs de la précédente alors que la centenaire de Munich (BMW a célébré son 100e anniversaire la semaine dernière) a totalement révisé son approche à l'égard du X1. 

Le X1 délaisse donc la plateforme à roues motrices arrière de sa devancière au profit d'une architecture à roues motrices avant sortie tout droit de chez Mini... Mais il n'y a pas que l'emplacement des roues motrices qui change, la répartition des masses aussi. Autrefois presque équitablement répartie entre les trains roulants (51/49), celle-ci se retrouve aujourd'hui concentrée sur le train avant (57/43).

Ce passage à une architecture de traction en est un obligé pour la marque munichoise, qui reconnaît que cette configuration procure un indéniable avantage, puisqu'elle permet d'accroître les dimensions intérieures sans hausser le gabarit du véhicule. À ce chapitre, cette seconde génération de X1 est plus courte que la précédente, plus haute et plus large. Ces proportions nouvelles s'expliquent notamment par l'implantation transversale du moteur, ce qui a permis de raccourcir le capot de 150 millimètres.

Avant d'aller plus loin, il importe de faire une mise au point. Bien que le X1 repose sur la plateforme d'une traction (nom de code UKL), cela ne veut pas dire pour autant que ce véhicule est entraîné par ses seules roues avant. Au Canada, le X1 se voit greffer un rouage intégral (quatre roues motrices). Cela dit, il importe de rappeler que ce sont les roues avant seules qui restent motrices la plupart du temps, le couple n'étant reporté, en tout ou en partie, aux roues arrière par l'entremise d'un embrayage multidisque qu'en cas de perte d'adhérence du train antérieur. Et il importe aussi de préciser que la décision de BMW - même si celle-ci va à contre-courant de ses habitudes passées - n'a rien de singulier. D'ailleurs, tous les rivaux du X1 reposent sur une architecture de traction. Ce faisant, BMW gagne en volume intérieur, l'un des talons d'Achille du précédent modèle.

La surprise en se glissant à bord est qu'il n'y en a pas. Le X1 ne diffère en rien des autres modèles de la marque: présentation agréable et soignée. La construction est bonne, les assemblages minutieux, mais certains plastiques paraissent encore frêles pour un véhicule de ce prix. Par ailleurs, on regrette toujours la navigation tortueuse à l'intérieur des menus et sous-menus de l'ordinateur de bord, et le manque de créativité en matière de rangements. En revanche, la modularité de l'habitacle présente quelques astuces intéressantes, comme la possibilité de rabattre en trois parties le dossier de la banquette ou de faire coulisser les assises arrière.

Plus mature

Dès que l'on prend le volant, l'une des premières impressions est le silence de roulement du nouveau modèle par rapport à l'ancien. Le moteur quatre cylindres suralimenté ne se fait guère entendre, mais livre cependant la performance attendue. Plutôt linéaire, cette mécanique n'a peut-être pas la fougue et le timbre des six cylindres qui officiaient autrefois sous le capot du X1. En revanche, elle n'a rien, vraiment, à envier à la concurrence, et ce 2 L fait preuve d'un tempérament plutôt feutré. La boîte automatique à huit rapports, la seule offerte, assure pour sa part un rendement sans histoire. Un duo parfaitement capable de mouvoir ce véhicule affichant un peu moins de 1700 kg à la pesée.

Sur les voies rapides, la conduite du X1 s'avère rassurante et tranquille. En revanche, la confiance s'étiole sur un parcours plus sinueux. 

Plus pataud que son prédécesseur, moins amusant aussi, le nouveau X1 ne procure plus autant d'agrément de conduite, ni la vivacité généralement associée à BMW. Ce X1 est plus utilitaire, mais moins sport; sa direction est inutilement lourde et contribue à faire sentir que le train avant est plus paresseux encore dans les entrées de virage. Par contre, les suspensions sont sportives (lire plutôt fermes). Elles télégraphient, un peu trop fidèlement, les imperfections de la chaussée et chahutent trop aisément les occupants des places arrière.

Que dire de plus du X1 si ce n'est que ce véhicule suscite des sentiments partagés. Objectivement, il est, sans l'ombre d'un doute, l'un des plus doués de sa catégorie et financièrement accessible pour peu que l'on évite le piège des options. Sur une note plus subjective, il lui manque - comme à bien des BMW contemporaines, hélas - un supplément d'âme.

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Fiche technique

L'ESSENTIEL

• Marque/Modèle: BMW X1

• Prix de détail suggéré: 38 800 $

• Garantie de base: 4 ans / 80 000 km

• Consommation réelle: 10,1 L/100 km

• Pour en savoir plus: www.bmw.ca





TECHNIQUE


• Moteur: L4 DACT 2 L turbo

• Puissance: 228 ch à 5000 tr/min

• Couple: 258 lb-pi à 1250 tr/min

• Poids: 1660 kg

• Rapport poids/puissance: 7,28 kg/ch

• Mode: Intégral

• Transmission de série: Automatique huit rapports

• Transmission optionnelle: Aucune

• Direction / Diamètre de braquage: Crémaillère / ND

• Freins av.-arr.: Disque / Disque

• Pneus av.-arr.: 225/50R18

• Capacité du réservoir / Essence recommandée: 60 L / Super



ON AIME


• Habitabilité en progrès

• Finition plus valorisante

• Souplesse moteur



ON AIME MOINS


  • Options nombreuses et coûteuses
  • Comportement moins dynamique
  • Suspension sèche

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Face à la concurrence

Voici cinq rivales présumées de la BMW X1. Quels sont les atouts et les faiblesses de la concurrence face à la dernière née de Munich?

Audi Q3

Ses forces: Fiabilité éprouvée, finition soignée

Ses faiblesses: Modèle vieillissant, espace intérieur mesuré, consommation

Infiniti QX30

Ses forces: Design rafraîchissant, base technique éprouvée

Ses faiblesses: Une seule déclinaison à 4 roues motrices et pas la plus sportive du groupe, un coffre plus étriqué

Lexus NX

Ses forces: Style audacieux, version hybride

Ses faiblesses: À bord, on se sent un peu à l'étroit.

Lincoln MKC

Ses forces: Volonté de la marque à réussir, habitacle valorisant

Ses faiblesses: Consommation élevée pour la catégorie, valeur résiduelle, image de marque à refaire

Mercedes-Benz GLA

Ses forces: Une déclinaison pour faire jaser

Ses faiblesses: Coffre et places arrière étriqués, certains raccourcis en matière de qualité perçue et de fabrication