Décrite comme « la sportive du XXIe siècle », l'i8 de BMW apparaît - encore aujourd'hui - en parfait décalage avec les autres bolides vendus dans la même fourchette de prix. Pour raviver l'intérêt, dans la foulée d'une étude conceptuelle apparue il y a de cela déjà cinq ans, la version roadster (169 900 $) s'additionne à la gamme.

MOUVEMENT

Le constructeur allemand, qui ne peut plus se reposer sur les seuls lauriers de ses dérivées conçues chez M - son antenne sportive - ne cherche pas seulement à conquérir une clientèle moins pressée : il compte aussi toucher un public d'une sensibilité différente avec ce roadster plus accessible, capable d'assagir une image de sportivité échevelée. Ici, l'ambition est de convaincre une clientèle aisée plus versée dans les beaux-arts (l'i8 est sculpturale) et la technologie d'avant-garde que dans la passion de la vitesse ou la nécessité de toucher le point de corde dans les virages.

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PROFIL

À l'avant, on retrouve un moteur électrique plus puissant associé à une batterie qui l'est tout autant puisque sa capacité a été portée de 7,1 à 11,6 kWh. Celle-ci peut être rechargée à l'arrêt comme en mouvement et permet une autonomie électrique d'une cinquantaine de kilomètres. À l'arrière de l'i8, BMW a installé un tricylindre suralimenté de 1,5 L... Aussi bien dire un moteur de la taille de celui d'une mobylette dans cette catégorie. Par chance, la présence de deux turbocompresseurs lui donne du volume. Et un certain tonus aussi puisqu'en additionnant les puissances des deux propulseurs - ceux-ci sont parfaitement complémentaires à compter de 3800 tr/min, l'i8 développe dorénavant 369 ch, une hausse de 7 ch...

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ARRIÈRE

Même si elle fait largement usage de fibre de carbone, d'aluminium et autres matériaux légers, l'i8 Roadster fait tout de même l'objet de certains travaux de renforcement pour préserver sa rigidité en l'absence de toit. Ceux-ci ont naturellement un impact sur le poids (le roadster pèse 60 kg de plus que le coupé) et le comportement. Ainsi, quelques remontées parasites secouent le volant lors d'un passage à niveau, par exemple, ou sur une chaussée plus ou moins bien entretenue. Sur une surface correctement asphaltée, l'i8 fait preuve d'une stabilité remarquable et d'une vivacité étonnante dans les virages. Dommage cependant qu'elle braque si mal quand vient le moment d'exécuter une manoeuvre de stationnement.

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HABITACLE

Pour peu que le toit repose dans son écrin, l'accès à bord de la version roadster s'avère moins acrobatique que dans le coupé du même nom. Toutefois, s'en extraire demeure toujours aussi astreignant. Les sièges suffisamment galbés vous accueillent fermement, mais confortablement. Loin d'être aussi futuriste que le modelé de la carrosserie, la présentation intérieure est décevante. Pas tant à cause de sa simplicité - toujours la bienvenue - que de la qualité de certains plastiques ou encore l'aspect « déjà trop vu » de certaines commandes issues de la - trop - grande série. L'i8 n'est-elle pas censée être plus exclusive, plus avant-gardiste ?

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SAUTE-VENT

Le côté « plein air » de ce roadster évacue avec beaucoup plus de succès que l'i8 à carrosserie fermée la chaleur dégagée par les deux propulseurs entre lesquels les occupants se trouvent littéralement pris en sandwich. Pour éviter ou favoriser les turbulences à bord, les concepteurs de l'i8 ont élaboré un déflecteur vitré escamotable entre les deux bossages du capot arrière. Hélas, cela apparaît comme la seule idée soumise au cahier des charges de ce roadster qui se trouve privé, par exemple, de petits aérateurs pour souffler dans nos cous lorsque les beaux jours se trouvent dans le rétro ou encore des microphones destinés aux téléphones intelligents implantés plus près pour éviter que le vent se mêle à la conversation. Des petits détails attendus d'un véhicule de ce prix.

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TOIT

Seize secondes. C'est le temps nécessaire pour permettre à la toile de voyager au-dessus des occupants. Sa petite taille aidant, ce couvre-chef trouve refuge derrière les sièges et s'actionne à l'aide d'une commande électrique - dissimulée dans l'accoudoir central - que l'on peut actionner en tout temps pour peu que le véhicule ne circule pas à une vitesse supérieure à 50 km/h. Avec ou sans toit, la visibilité demeure mauvaise. Les larges montants n'aident en rien, pas plus que l'absence, même en option, de capteurs d'angles morts. Pour les manoeuvres en marche arrière, il faut s'en remettre à la caméra de recul.

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RANGEMENT

Strict biplace, l'i8 compte très peu de rangements. Par chance, on en retrouve un aménagé derrière les sièges qui, selon les données du constructeur, permet d'engloutir l'équivalent de 92 L. C'est plus que le coffre « traditionnel » de cette voiture dont la capacité n'est que de 88 L. Peu importe celui que vous utiliserez, la grosse valise Samsonite jaune reçue en cadeau devra rester à la maison.

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PORTIÈRES OUVERTES

Festive et ludique, cette i8 Roadster apporte un supplément d'âme à cette sportive sans pour autant lui permettre de faire jeu égal avec la concurrence en matière d'agrément de conduite, de performances pures et de sensations. Elle ne vous plaque pas non plus les omoplates contre le dossier de votre siège, mais permet de conjuguer le futur de la voiture sport au présent.

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