Il y a 20 ans, pratiquement jour pour jour, le tout premier BMW X5 était montré au salon de Detroit. Il promettait à l'époque de bouleverser sa catégorie avec une approche centrée sur son comportement routier. Avec son châssis monocoque qui permettait d'améliorer son raffinement et un puissant V8 en option, le pari s'est révélé être payant pour la marque bavaroise. Pas moins de 2,2 millions d'exemplaires produits plus tard, BMW lance sa nouvelle et quatrième génération. Nous l'avons conduite.

SON DESIGN

Sans surprise, on ne réinvente pas la roue ici. Ce X5 est à peine plus imposant que son prédécesseur avec une longueur accrue de 42 mm, une largeur augmentée de 66 mm et il est un poil plus haut (19 mm).

Côté stylistique, la calandre avant aux naseaux est gonflée, un côté ostentatoire qui déséquilibre un peu le faciès, sans toutefois que ce soit trop disgracieux.

On constate, un peu en dessous, que le bouclier joue un rôle visuel fort secondaire tant les ouvertures sont grandes pour assurer la gestion thermique des mécaniques. De côté, ce sont les courts porte-à-faux qui captent l'attention, tout comme l'imposante surface vitrée, une signature stylistique du X5 depuis ses débuts.

L'arrière est pour sa part particulièrement réussi. Les feux effilés sont nettement plus élégants que ceux de la génération précédente et l'intégration des échappements est fort réussie.

À BORD

Grâce à sa garde au sol réglable au moyen d'une suspension pneumatique optionnelle, embarquer à bord du X5 se fait sans encombre.

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Le même constat s'applique aux places arrière, qui bénéficient d'une bonne ouverture de portières. Mais, par-dessus tout, on observe une attention aux détails qui n'a jamais été autant aboutie dans un X5. Certes, la version essayée était fardée d'équipements coûteux, mais la simplicité et le raffinement de la présentation, qui met l'accent sur des traits d'aluminium bordant du cuir et d'élégants appliqués de bois lustré, sont manifestes.

Les angles sont en outre omniprésents, sous forme de trapèzes et d'hexagones. L'instrumentation, lisible, est inclinée en grande partie vers le chauffeur, mais demande une bonne courbe d'apprentissage.

Si le volume de l'habitacle est dans l'ensemble fort satisfaisant, l'espace arrière pour les jambes est trop limité.

SOUS LE CAPOT

Alors que BMW a promis le retour d'une version hybride rechargeable, le X5 n'est pour le moment offert qu'avec un six-cylindres en ligne ou un V8.

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La livrée essayée tirait son dynamisme du V8, un bloc de 4,4 L alimenté par deux turbocompresseurs placés au centre du « V ». Amélioré pour soigner ses manières, ce moteur est un véritable chef-d'oeuvre pour sa prestation, mais demeure inévitablement assez gourmand, sans verser dans l'excès.

Onctueux, il en impose avec une trame sonore de contrebasse qui laisse présager ses moyens, nombreux, il va sans dire. Ses 465 ch catapultent - un verbe réaliste - le VUS de 2,4 tonnes avec une force stupéfiante. On avance chez BMW un 0-100 km/h en 4,7 s.

La transmission ZF (huit rapports) honore sa réputation avec sa rapidité et sa capacité à constamment choisir le bon rapport.

DERRIÈRE LE VOLANT

Les sièges chauffants et ventilés très confortables, ajustables à l'infini, donnent d'abord le ton.

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On observe ensuite que les commandes des modes de conduite sont mal placées sur la console centrale, ce qui oblige à constamment baisser la tête en pleine conduite. La première prise en main donne toutefois une impression fort convaincante.

Il y a le confort général, mais surtout la manière dont cette suspension adaptative absorbe les imperfections de la route qui impressionnent. C'est probablement l'un des VUS les plus compétents en la matière que j'ai conduits. Plus tard, c'est la stabilité du châssis qui s'exprime. Les conditions hivernales difficiles lors de l'essai ont fait briller son rouage intégral, qui distribue merveilleusement bien le couple.

La direction mérite un bon score, mais gagnerait à être plus ferme et connectée pour mieux savourer sa précision.

LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

Comme tout véhicule de luxe, le X5 mise sur la technologie. Le système d'infodivertissement, la dernière cuvée de l'iDrive, revisite le concept en optant pour une formule de personnalisation quasi illimitée.

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Ainsi, on construit différentes pages affichées avec les onglets que l'on préfère. Au départ, c'est déroutant, mais on s'y fait.

La rapidité d'exécution et la haute définition du grand écran tactile central sont appréciées. Ce qu'on aime moins, c'est la concentration de boutons autour de la molette de contrôle, dont certains sont peu visibles. On peut par ailleurs contrôler certains éléments, dont le volume et le choix de chansons ou de chaînes avec certains gestes de la main. Ça peut paraître bizarre, mais ça fonctionne étonnamment bien.

Côté sonorité, la chaîne de série, signée Harman Kardon, brille, mais peut manquer de profondeur du côté des graves.

LE VERDICT

Il ne fait pas de doute, BMW a amélioré son X5. Avec la concurrence féroce dans son segment de marché, c'était essentiel.

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Doté d'un châssis d'une extraordinaire efficacité, de motorisations à la hauteur de la réputation de la firme bavaroise et d'un habitacle fort raffiné, il est certes séduisant. Cela dit, la véritable menace pourrait provenir de sa famille même. Le X3, aussi récemment remodelé, est d'une telle efficacité, surtout en version M40i, qu'il mérite une attention, surtout pour son dynamisme plus aiguisé que lui autorisent les 460 kg qu'il pèse de moins sur la balance. De plus, à peine 100 L séparent les coffres arrière des deux VUS et les habitacles sont certainement comparables sur le plan des dimensions. Évidemment, le X5 remporte la palme du raffinement et du confort, mais tout ça a un prix.

CARNET DE NOTES

Pour mieux manoeuvrer

Le X5 peut être équipé d'une direction arrière active pour permettre de diminuer son rayon de braquage et le rendre plus agile en conduite sportive.

Coffre arrière bien pensé

Tout comme les X5 précédents, cette génération dispose d'un coffre arrière accessible au moyen d'un hayon ainsi que d'un panneau inférieur qui se transforme en plateau.

Accueil chaleureux



Grâce à sa suspension pneumatique, le X5 peut s'abaisser pour mieux accueillir les passagers et permettre de faciliter le chargement d'objets dans son coffre.

Un jeu de lumières

La version essayée était équipée de phares avant au laser, installés pour la première fois sur la BMW i8 il y a quelques années. Ils ont prouvé leur efficacité tout au long de l'essai.

Jouer hors des sentiers battus



Pour la première fois, BMW offre un X5 équipé pour faire du hors-route. Il est doté de plaques de protection sous le châssis et de différents modes de conduite conçus pour diverses surfaces.

FICHE TECHNIQUE

VERSION À L'ESSAI : xDrive50i

PRIX (AVEC OPTIONS, TRANSPORT ET PRÉPARATION) : 104 952 $

MOTEUR : V8 DACT 4,4 L biturbo

PUISSANCE : 456 ch de 5260 à 6000 tr/min

COUPLE : 479 lb-pi de 1500 à 4750 tr/min

TRANSMISSION : Automatique à huit rapports avec mode manuel

ARCHITECTURE MOTRICE : Moteur longitudinal avant, transmission intégrale

CONSOMMATION (ÉNERGUIDE) : 13,4 L/100 km (essence super)

CONCURRENTS DIRECTS : Land Rover Range Rover Sport, Mercedes-Benz GLE, Porsche Cayenne

DU NOUVEAU EN 2019 ? : Nouvelle génération (quatrième)

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