Le roadster est un cabriolet biplace auquel ne succombe plus grand monde. N’eût été l’implication de Toyota et son désir de faire renaître la Supra, la Z4 telle qu’elle se présente à nous aujourd’hui n’aurait sans doute jamais vu le jour. Ç’aurait été dommage, si l’on songe aux occasions qui se présentent désormais à elle.
Mercedes met un terme définitif à la SLC (née SLK), tandis qu’Audi confirme que l’actuelle TT ne connaîtra pas de descendance. Alfa Romeo, de son côté, ne laisse guère planer de doute sur l’avenir de la 4C (voir le dernier onglet). Qui d’autre ? La F-Pace de Jaguar ? Celle-ci sera renouvelée au cours de la prochaine année, et si l’on prête foi à certaines indiscrétions entendues ces derniers mois dans les salons internationaux, Jaguar entend la repositionner face à des concurrentes plus coûteuses.
La Corvette ? Sa dernière refonte témoigne aussi de la volonté de la marque de la positionner plus ouvertement contre des modèles plus élitistes. Il reste Porsche, qui, jusqu’ici, laisse courir la rumeur que la prochaine 718 Boxster (attendue en 2023) se convertira au tout-électrique.
Résumons-nous. Certains roadsters disparaissent, d’autres se repositionnent. Et la Z4 revient, non sans avoir fait l’objet d’une refonte complète. Et qui s’en plaindra ? La génération précédente se trouvait à des kilomètres de l’esprit roadster des années 60 avec son toit rigide escamotable, sa plastique maniérée et son comportement plutôt bourgeois.
Deux places au soleil
Sans totalement renier le modèle qui l’a devancée, la présente Z4 corrige toutefois un certain nombre d’éléments irritants. À commencer par le toit en aluminium rétractable qui cède sa place à une toile. Celle-ci, commandée électriquement, découvre et recouvre l’habitacle en 10 s et autorise cette opération en mouvement, pour peu que la Z4 circule à une vitesse inférieure à 50 km/h.
Comme souligné précédemment, l’espace disponible à bord d’un roadster est compté. La Z4, bien que plus longue qu’autrefois, n’échappe pas à cette réalité et exige, malgré la contenance accrue de son coffre, une certaine planification.
Pas question d’emporter à bord un sac de voyage un tant soit peu volumineux ni le butin amassé chez les brocanteurs rencontrés le long de la route.
Les sièges procurent un confort et un maintien agréables pour rouler sur de longues distances. La position de conduite est facile à trouver, aidée en cela par une colonne de direction qui se déplace sur deux axes et une console pas trop encombrante. Les commandes alignées à l’horizontale sont aisément identifiables et la petite casquette coiffant l’écran central légèrement incurvé se consulte facilement, même sous les rayons du soleil.
La finition ne souffre d’aucune critique particulière, mais c’est froid et un tantinet trop techno (le bloc d’instrumentation est ici un bon exemple). Il manque à cet habitacle une âme et une certaine frivolité. Le roadster n’est-il pas, par définition, un modèle ludique et symbole de pureté ?
Bronzage accéléré et plaisir de conduire
Bien que la Z4 et ses semblables appartiennent aujourd’hui à une catégorie sinistrée, il importe d’en conduire une, ne serait-ce qu’une seule fois. Pour la sensation de s’enfoncer dans son siège à la moindre sollicitation de l’accélérateur, de ressentir les mouvements d’engrenage de la boîte de vitesse, de goûter au plaisir de conduire, quoi ! Sans oublier, naturellement, les odeurs (retenons ici les plus agréables) de l’été.
La direction ne laisse planer aucun doute sur l’emplacement des roues avant et permet de tailler les trajectoires avec précision et de se lancer dans les courbes avec aplomb et sérénité.Le freinage, point fort de la marque bavaroise, est d’une redoutable efficacité, d’une étonnante endurance.
Quant aux roues arrière motrices, aidées par des béquilles électroniques et des pneumatiques à roulage à plat (un peu rigides et bruyants), elles s’accrochent au bitume avec une rare ténacité par temps sec. Sur une chaussée mouillée, la motricité est bonne, pour peu que les aides à la conduite demeurent actives et que le pied droit soit moins lourd.
Le mode sport suffit amplement
Le bonheur de prendre le volant de cette BMW a certes de quoi hérisser les poils des avant-bras. En revanche, on ne peut s’empêcher de penser qu’elle pourrait faire encore mieux. D’abord, en étant plus légère, ce qui aurait pour conséquence de la rendre plus alerte, plus nerveuse, plus chaleureuse aussi. Et sans les trop nombreux paramétrages offerts. Un seul suffit : Sport. Celui-ci met la Z4 sous tension sans trop la pénaliser en matière de confort.
Sous le long capot s’allonge, au choix de l’acheteur, un moteur comptant quatre (250 ch) ou six cylindres (382 ch).
Pour goûter pleinement aux joies de ce roadster et exploiter au mieux les ressources de son châssis, le six-cylindres est le choix à privilégier. Sa rondeur, sa sonorité et surtout sa vivacité se trouvent à mille lieues du quatre-cylindres de 2 L qui, à l’image d’une Mazda MX-5, fait paraître la Z4 sous-motorisée par moments. En revanche, la version à quatre cylindres se trouve délestée de quelque 70 kg et procure un autre genre de plaisir, exige un zeste d’anticipation supplémentaire et invite aussi à jouer davantage des palettes au volant (où est la boîte manuelle ?) pour sélectionner le rapport adéquat pour maintenir la mécanique dans sa plage d’utilisation optimale. En clair, cette déclinaison invite à une approche plus participative. N’est-ce pas l’objectif ?
AVEC TOIT
Autrefois, une Z4 (ou Z3) habillée d’une carrosserie fermée s’appelait Coupé. Aujourd’hui, cette déclinaison – rare et très recherchée – de ce modèle donne formes et couleurs au retour de la Supra de Toyota. En effet, le constructeur japonais a contribué techniquement (validation du cahier de charges) et financièrement à ce projet singulier.
UN AIR DE FAMILLE
La Z4 conserve naturellement un air de famille avec la précédente génération, mais intègre les derniers codes esthétiques de la marque, inaugurés par la Série 8. Des hanches plus musclées, des flancs plus fluides et un museau plus équarri sont les principaux éléments qui sautent aux yeux de ce nouveau dessin.
FICHE TECHNIQUE
Moteur :
L6 DACT 3 L suralimenté
381 ch entre 5500 et 6500 tr/min
368 lb-pi entre 1850 et 4500 tr/min
Performances :
Rapport poids/puissance : 4,31 kg/ch
0-100 km/h : 4,1 s
Vitesse maximale : 250 km/h (limitée électroniquement)
Transmission :
Boîte de vitesse de série : automatique 8 rapports
Boîte de vitesse optionnelle : aucune
Mode d’entraînement : roues arrière motrices
Pneus : 255/40ZR18 – 275/40ZR18
Capacité du réservoir et essence recommandée : 62 litres de super
Consommation : 10,7 L/100 km
Dimensions : Empattement : 2470 mm, Longueur : 4337 mm, Hauteur : 1303 mm, Largeur : 2024 mm (rétroviseurs compris)