(Francfort) Le constructeur automobile BMW a prolongé lundi jusqu’au 30 avril l’arrêt de production dans ses usines en Europe, en Afrique du Sud et aux États-Unis en raison de la pandémie du coronavirus, a annoncé un porte-parole.

Ses compatriotes Volkswagen et Daimler ont également prolongé récemment la fermeture de la plupart de leurs usines européennes au moins jusqu’au 19 et 17 avril respectivement.

Ford a, de son côté, annoncé vendredi que sa suspension de production en Europe durera au moins jusqu’au 4 mai.

« BMW s’attend en raison de la pandémie de coronavirus à une baisse supplémentaire de la demande sur les marchés automobiles mondiaux et répond à cette situation par des ajustements de la production », a expliqué le groupe dans un communiqué transmis à l’AFP.

L’interruption concerne les sites en Europe, l’usine en Afrique du Sud et celle de Spartanburg, en Caroline du Sud aux États-Unis, la plus grande du groupe.

En Chine, la production a redémarré le 17 février, précise BMW.

La décision intervient alors que le constructeur a vu ses ventes mondiales s’effondrer de 21 % au premier trimestre, selon des chiffres publiés lundi.

En Chine, la baisse est de 31 %, malgré « des premiers signes d’une reprise avec un niveau de commandes solides », selon le directeur des ventes, Pieter Nota.

En Europe, où près de 80 % des points de vente sont fermés, BMW a vendu 18 % de voitures en moins.

Le marché s’est effondré en mars dans plusieurs pays européens alors que de vastes restrictions sur la vie quotidienne ont été imposées pour limiter la propagation de la COVID-19, avec-38 % en Allemagne, -44 % au Royaume-Uni, -72 % en France et même-85 % en Italie.

Selon les experts, avril pourrait être encore pire.

Moody’s prévoit en 2020 une baisse du marché mondial de 14 %.

Entre constructeurs et fournisseurs, des dizaines de milliers d’employés du secteur automobile sont au chômage partiel en Allemagne, dont 80 000 chez Volkswagen et 20 000 chez BMW.

Le patron du groupe, Oliver Zipse, a estimé vendredi dans un message diffusé aux employés que « des circonstances aussi graves » que celles vécues actuellement avec la crise du coronavirus « peuvent présenter un danger existentiel, même pour de grands groupes ».