Quiconque a suivi l'évolution de la voiture sport américaine de près ou de loin connaît la rivalité. Elle met aux prises deux voitures élevées au rang d'icônes par leur parcours. Cette trame narrative s'est déroulée autant sur la route que sur les pistes de course, rectilignes ou tortueuses. Les belligérantes, la Ford Mustang et la Chevrolet Camaro, animent depuis presque 50 ans l'une des batailles les plus passionnantes de l'histoire automobile. La Camaro amorcera bientôt son sixième chapitre.

Présentée le 16 mai sur le circuit d'IndyCar de Belle Isle à Detroit, un tracé urbain campé au beau milieu de la rivière Detroit, cette Camaro prend le virage attendu. Le pony car de General Motors (GM) sera dorénavant construit sur le châssis de la Cadillac ATS, la compacte récemment lancée par Cadillac pour concurrencer les européennes.

Elle sera donc légèrement plus petite, 57 mm de moins en longueur, 20 mm de moins en largeur et plus basse de 28 mm. Malgré ce partage de plateforme, la Camaro n'aura pratiquement rien à voir avec sa cousine. GM affirme que 70% de ses composantes lui sont uniques.

Pour le design, les changements restent subtils. La voiture garde son expressivité, mais tout de même plus raffinée, avec un aspect plus compact. Les phares avant sont plus fins, mais toujours aussi dynamiques dans le dessin. La ligne de caisse est aussi toujours très haute, donnant une vue latérale taillée au couteau.

Comme l'annoncent les dimensions, cette Camaro sera aussi plus légère. Pour appuyer ce constat, le fabricant avance une baisse de poids de plus de 90 kg selon les versions. Ceci ne fait pas nécessairement de la Camaro un poids léger (la génération actuelle pèse entre 1687 et 1909 kg), mais c'est un pas dans la bonne direction pour améliorer probablement la plus grande faiblesse du modèle.

Trois moteurs au menu

Outre le changement de plateforme, l'évolution la plus importante se situe sous le capot avant. À l'instar de la Mustang, la Camaro décline maintenant l'offre sur trois volets. Le moteur de série devient ainsi un quatre-cylindres turbocompressé de 2 L de 275 ch et 295 lb-pi de couple. Moins puissant que le quatre-cylindres de 2,3 L (310 ch) EcoBoost de Ford, on le promet assez frugal, légèrement en bas de 7,9 L/100 km en moyenne. On ne spécifie cependant pas avec quelle transmission ce chiffre est obtenu.

Contrairement à la Mustang qui place son V6 comme le moulin le plus accessible, on retrouve au milieu de la gamme de la Camaro un V6 de 3,6 L. Même s'il a le même volume que celui équipant la génération précédente, ce moteur a été complètement remanié avec 335 ch disponibles à 6800 tr/min. Il dispose de la désactivation de la cylindrée, un système pouvant couper deux cylindres à vitesse de croisière.

La livrée SS, pour l'instant située tout en haut de la hiérarchie, mise sans surprise sur le moteur de la Corvette Stingray. Le V8 de 6,2 L codé LT1 est alimenté en essence par un système d'injection directe et dispose lui aussi de la désactivation de la cylindrée. La puissance est égale à celle de la Corvette, soit 455 ch et 455 lb-pi de couple, 20 ch de plus que la Mustang GT. Pour le plaisir des oreilles, un système de clapets placés dans les échappements se chargera de délier quelques décibels supplémentaires. Cette version pourra également compter pour la première fois en option sur des amortisseurs à réglage électromagnétique.

Autre élément qui traduit l'importance que GM accorde au bassin d'admirateurs de la Camaro, cette dernière de lignée pourra être commandée autant avec une boîte manuelle à 6 rapports ou automatique à 8 rapports avec chacun des trois moteurs.

Sur papier cette Camaro relance de bien belle façon les hostilités contre une Mustang aussi renouvelée il y a une année et demie. Il ne reste qu'à savoir si la magie prend derrière le volant, si ce pony car pourra réellement donner du fil à retordre à son adversaire de Dearborn. Une guerre où tous les coups sont permis.