Fiat Chrysler (FCA) a réaffirmé mardi que ses véhicules diesel étaient «totalement conformes aux exigences en termes d'émissions» et exprimé «ses plus amples réserves» sur des tests menés sur un seul exemplaire de véhicule, après l'enquête de la Direction de la répression des fraudes en France.

Les enquêteurs ont décidé de transmettre au Parquet de Paris (l'équivalent français du Procureur général au Québec) les conclusions de leur enquête concernant «d'éventuelles tromperies» sur les émissions polluantes de véhicules diesel du groupe Fiat Chrysler Automobile (FCA), a annoncé lundi soir le ministère de l'Economie.

Les enquêteurs français se sont appuyés sur les résultats de tests menés sur des véhicules ainsi que «sur l'analyse de documents transmis par le constructeur», a précisé le ministère des Finances et de l'Économie, en soulignant qu'«il revenait maintenant à la Justice de donner les suites qu'elle jugerait nécessaires à ces manquements présumés».

«FCA prend acte de la décision (...) de transmettre le dossier au parquet pour des investigations supplémentaires», a réagi un porte-parole du groupe en Italie.

«Totalement conformes», dit FCA

FCA «réaffirme que ses véhicules diesel sont totalement conformes aux normes en matière d'émissions, comme confirmé par la seule autorité compétente concernant les homologations de FCA, le ministère italien des Transports».

Tout en soulignant ne «pas être informé des faits qui pourraient être à la base des allégations» contre ses voitures, le porte-parole du groupe a expliqué que «FCA avait déjà fourni une démonstration détaillée» du fait que les résultats de certains tests français «ne correspondaient pas aux résultats des tests menés par le ministère italien des Transports et par FCA».

Le groupe exprime donc «ses plus amples réserves concernant des tests menés sur un simple exemplaire du modèle en question et selon des méthodologies de tests non prévues par les régulations actuelles».

FCA, qui «continuera à coopérer à toutes investigations menées par les autorités compétentes», «est pleinement confiant que la question sera clarifiée très rapidement», a conclu le porte-parole.

Une commission d'experts indépendants avait été mise en place en France en octobre 2015 par la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, après le scandale aux États-Unis des moteurs diesel truqués par l'allemand Volkswagen pour les faire passer pour moins polluants qu'ils n'étaient.

Les travaux de cette commission, chargée d'effectuer des tests sur une centaine de véhicules, ont révélé d'importants dépassements des seuils de pollution chez certains constructeurs.

Ces travaux ont été transmis à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, qui a elle-même transmis ses conclusions sur Volkswagen et Renault à la justice. Le Parquet de Paris a ouvert dans les deux cas des informations judiciaires pour tromperie.