Fiat Chrysler a accepté de verser jusqu'à 515 millions de dollars américains à différentes autorités américaines qui l'accusaient d'avoir équipé plus de 104 000 véhicules d'un logiciel destiné à fausser leurs émissions polluantes, a annoncé jeudi le ministère américain de la Justice.

Le constructeur automobile italo-américain a également accepté de rappeler ces voitures pour les remettre aux normes afin de solder les poursuites, est-il précisé dans un communiqué.

Parallèlement, Fiat Chrysler et l'équipementier automobile allemand Bosch ont aussi trouvé un accord pour régler à l'amiable un recours collectif avec des plaignants dont les voitures sont concernées.

Ils vont leur verser des indemnités d'un montant pouvant aller jusqu'à 300 millions (tous les montants dans cet article sont en dollars américains), a également indiqué le ministère américain de la Justice. Ces plaignants recevront individuellement des sommes d'un montant allant de 990 à 3075 dollars, est-il détaillé.

FCA pas sorti du bois pour autant

« L'accord trouvé aujourd'hui ne résout pas toute responsabilité criminelle potentielle. Il ne résout pas non plus toute réclamation de consommateurs ou de propriétaires de véhicules (concernés) ou de loueurs », prévient toutefois le ministère américain.

Les autorités américaines, dont l'Agence de protection de l'environnement (EPA), avaient porté plainte contre le groupe en 2017, lui reprochant d'avoir utilisé un logiciel faussant le niveau réel des émissions polluantes lors des contrôles et de n'en avoir pas informé les autorités lors du processus d'homologation.

Selon l'EPA, ce tour de passe-passe permettait aux véhicules équipés du logiciel en question de rejeter dans l'air un niveau accru d'oxyde d'azote (NOx), un gaz tenu pour responsable de nombreuses affections respiratoires.

Sergio Marchionne, le PDG de Fiat Chrysler de l'époque, avait vigoureusement défendu le groupe, assurant que le constructeur aurait dû « être plus transparent » mais réfutant tout trucage.  

«Fiat Chrysler a trompé les consommateurs et le gouvernement»

« Fiat Chrysler a trompé les consommateurs et le gouvernement fédéral en installant des logiciels truqueurs dans ses véhicules pour saper des protections de l'air importantes », fustige jeudi Andrew Wheeler, le responsable de l'EPA, cité dans le communiqué du ministère de la Justice.

Fiat Chrysler devrait absorber ces amendes sans grand accroc car il a dû provisionner 713 millions d'euros (822 millions de dollars) dans ses comptes au troisième trimestre 2018 en prévision de ce contentieux.

Les voitures concernées sont des VUS Jeep Grand Cherokee et des pickup Ram, modèles 2014 à 2016.

Dans le détail, Fiat Chrysler versera 490 millions de dollars aux autorités fédérales, 19 millions pour réduire les émissions de 13 000 véhicules ne répondant pas aux normes californiennes et 6 millions aux Douanes américaines qui l'accusaient d'avoir importé « illégalement » 1700 voitures non conformes aux normes.

Photo Carlos Osorio, AP

Le siège social américain de Fiat Chrysler à Auburn Hills, au Michigan.