(Rome) Le patron du constructeur automobile Fiat Chrysler, Mike Manley, va réduire son salaire de 50 % pendant trois mois, afin de « protéger la santé financière » du groupe fragilisé par l’épidémie de coronavirus et d’« éviter une réduction de personnel », a-t-il annoncé dans une lettre aux salariés.

Dans cette lettre, dont l’AFP a obtenu copie mardi matin, M. Manley précise que les membres du conseil exécutif du groupe réduiront leurs salaires de 30 % pendant la même période, tandis que le président du constructeur italo-américain, John Elkann, et les membres du conseil d’administration renoncent à leurs rémunérations jusqu’à la fin 2020.

« Protéger la santé financière de l’entreprise est la responsabilité de tous, à commencer naturellement par moi et l’équipe dirigeante », a souligné M. Manley, en précisant que l’objectif est notamment d’« éviter une réduction du personnel au deuxième trimestre ».

La rémunération totale de M. Manley s’est élevée l’an passé à 13,28 millions de dollars, dont un salaire de base de 1,43 million de dollars, selon le rapport annuel du groupe.

M. Manley précise que le groupe demandera à « la plus grande partie des employés dans le monde qui ne sont pas encore affectés par des réductions d’horaires ou des amortisseurs sociaux de participer à ce sacrifice en acceptant un report temporaire de 20 % de leurs salaires ». « Le processus sera différent en fonction des pays et pourra nécessiter des accords spécifiques », a-t-il ajouté.

FCA a suspendu la production dans tous ses sites en Europe et aux États-Unis en raison de l’épidémie de COVID-19. Le groupe doit fusionner avec le français PSA, mais la pandémie jette un doute sur la réalisation de ce mariage, ont indiqué à l’AFP des sources financières.

D’autres entreprises ont récemment annoncé des réductions de rémunérations pour leur équipe de direction.

Chez Air Canada, l’exécutif a aussi renoncé à une partie de son salaire, et le président, ainsi que son directeur financier, à la totalité de leurs revenus.

Les dirigeants de l’équipementier automobile français Plastic Omnium ont eux aussi décidé d’abaisser leurs rémunérations pour « contribuer à l’effort du groupe […] pendant le temps d’arrêt de l’activité ». Elles seront abaissées dans la même ampleur que les pertes de revenus subies par les salariés touchés par les mesures de chômage partiel dans les usines européennes et américaines, a expliqué un porte-parole à l’AFP.

L’état-major de Banco Santander entend ainsi financer un fonds visant à « soutenir la lutte contre le coronavirus ». La présidente de la banque espagnole, Ana Botín, a notamment renoncé à « 50 % de sa rétribution, fixe et variable, de 2020 ».