L'expression «pony car» a germé au milieu des années 60 avec la naissance de la Ford Mustang. Elle définissait une nouvelle race de voitures sport à l'époque, plus compacte et abordable que les muscle cars. Cinquante ans plus tard, la catégorie existe encore et, un peu comme le hockey, polarise toujours les préférences. La Challenger SRT Hellcat deviendra dorénavant l'arme de choix de Dodge dans cette guerre d'image. Pour gagner les coeurs, on lui a greffé le V8 le plus puissant de l'histoire de Chrysler.

Portant le nom très évocateur de Hellcat, son huit-cylindres Hemi de 6,2 L partage à peine 9% de ses composants avec le V8 de 6,4 L offert dans la déclinaison ordinaire de la Challenger SRT. Dodge l'a suralimenté pour en extirper plus de 600 ch (le chiffre officiel n'a pas encore été dévoilé). Cette puissance est en adéquation avec l'exubérance et le charisme de sa carrosserie inspirée de la première génération de la Challenger.

Pour atteindre une telle puissance, les ingénieurs de la branche SRT ont choisi d'emprunter le même chemin que les Mustang Shelby GT500 et Camaro ZL1 en coiffant le moteur d'un compresseur volumétrique à double vis. D'un volume de 2,4 L, il augmente la pression d'air acheminée aux cylindres jusqu'à un maximum de 11,6 lb par pouce carré. Il s'agit d'une pression tout de même conservatrice, sans doute pour favoriser la fiabilité de ce moteur à culbuteurs dont le bloc est coulé en fonte. Ce compresseur puise par ailleurs son air dans une ouverture découpée à même l'un des deux phares avant.

Deux transmissions au menu



À l'instar de la livrée SRT de base, cette SRT Hellcat pourra être offerte avec un choix de deux transmissions. La première, une manuelle à 6 rapports conçue par Tremec, est dérivée celle que l'on trouve dans la Viper. Elle dispose évidemment d'un refroidisseur d'huile et d'un embrayage à doubles disques pour préserver ses engrenages pendant les séances de conduite sportive. La deuxième, celle-là automatique, dispose d'une plage de 8 rapports et de palettes au volant pour s'exprimer. Contrairement aux modèles V6 et V8 (5,7 L), SRT a décidé de garder la direction électro-hydraulique pour ces déclinaisons plus sportives.

Afin de valoriser l'interaction entre la machine et le conducteur, la Challenger sera servie avec plusieurs modes de conduite entièrement adaptables. On pourra donc sélectionner à sa guise la puissance disponible, le comportement de la transmission automatique, le degré d'assistance de la direction et d'intervention du système d'antipatinage. En fait, 200 combinaisons d'ajustements sont possibles.

Et le poids dans tout ça?



Il est indéniable que cette Challenger Hellcat dispose d'un arsenal particulièrement bien garni. Une question brûle cependant les lèvres de tout amateur de voitures de performance: combien pèse-t-elle après tous ces ajouts? La réponse: beaucoup de kilogrammes, c'est presque démesuré. En fait, cette Challenger Hellcat avec boîte manuelle fait osciller la balance à 2018 kg, près de 300 kg de plus que le poids d'une Challenger V6 ou d'une Mustang Shelby GT500 (2014). Les immenses étriers Brembo à six pistons boulonnés à l'avant ne sont, par conséquent, pas un luxe.

La production de la Challenger 2015 commencera durant l'automne à l'usine d'assemblage de Brampton, en Ontario.

Photo fournie par Dodge