Les petites cylindrées ont la cote et comblent les besoins d'un grand bassin d'acheteurs. Que fait-on cependant lorsqu'on a une famille nombreuse et qu'on veut tracter une roulotte ou une remorque ? Ce segment, bien que plus étroit, existe aussi. Voilà pourquoi Dodge offre le Durango avec le V8 Hemi. Fait-il le poids contre ses adversaires américains ?

SON DESIGN

Dodge cultive depuis déjà plusieurs années une image virile, voire un peu macho. Ce Durango n'y fait pas exception. La calandre bien en vue, les épaules larges, le regard un peu sinistre, le multisegment se prête à une mise en scène très américaine. On peut toutefois voir un débalancement des proportions sur la ligne latérale entre le museau et le long porte-à-faux arrière. Une fois la nuit tombée, on découvre de nombreuses diodes (192 selon Dodge) qui s'illuminent sur le hayon à la manière de la Charger. Pas discret, mais intéressant à l'oeil.

PHOTO FOURNIE PAR DODGE

À BORD

Si l'extérieur donne l'impression d'une très grande assurance, la présentation de l'habitacle se contente d'une neutralité un peu décevante. Le noir est omniprésent. Les touches de chrome tentent tant bien que mal d'ajouter un peu de vie, mais rien n'y fait. La finition est cependant bonne, tout comme la majorité des matériaux. Certains plastiques n'ont toutefois pas leur place dans un véhicule de ce prix. Le volume intérieur est bon, mais moins bien exploité que dans le Ford Flex. Ce dernier étant plus généreux pour les passagers arrière.

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SOUS LE CAPOT

La version R/T qui fait l'objet de cet essai est animée par le vénérable V8 Hemi de 5,7 L. Ce huit-cylindres à culbuteurs est doté de la désactivation de la cylindrée et est couplé à une boîte automatique à huit rapports. Le résultat de ce mariage est probant. Le couple et l'onctuosité du Hemi sont mis en exergue par l'excellente prestation de la boîte. Le tout est enveloppé par une belle sonorité. Ceci dit, on paie le prix à la pompe. Le Durango pèse plus de 2400 kg, ne l'oublions pas.

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DERRIÈRE LE VOLANT

Le Durango est un gros objet, très gros même. Il n'a donc pas les réflexes aiguisés de multisegments plus petits. Il a toutefois un comportement général très prévisible. La direction, bien que beaucoup trop isolée, offre une précision acceptable. Le châssis est amplement rigide et les suspensions masquent les imperfections de notre réseau routier de belle manière. L'insonorisation est en outre excellente. Notons par ailleurs qu'avec ce V8, le Durango peut tracter une charge allant jusqu'à 3265 kg, c'est 1000 kg de plus que le Ford Explorer EcoBoost.

LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

Le Durango reprend une recette qui sourit à Chrysler depuis déjà quelques années. Le système d'infodivertissement se déploie sur un grand écran tactile et un second écran numérique multifonction fait office d'indicateur de vitesse. Les fonctionnalités sont complètes et intuitives. Pour les amateurs de musique, les basses sont très bonnes, mais il y a un léger manque de profondeur concernant les notes plus aiguës.

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VERDICT

Le Dodge Durango remplit dans l'ensemble bien son mandat. Logeable, confortable et proposé avec une bonne capacité de remorquage, il constitue une option tout à fait concurrentielle. Si le V8 est éloquent, il est cependant très gourmand. L'achat d'un tel véhicule doit donc se justifier par l'argument de la capacité de remorquage. En fait, pour rendre l'offre encore plus intéressante, ce Durango devrait être offert avec le V6 EcoDiesel que l'on retrouve dans le Jeep Grand Cherokee. Là, il pourrait sérieusement compliquer la tâche de ses rivaux...

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Le Dodge Durango R/T 2015 

OBSERVATIONS

> Malgré la grandeur du pare-brise avant, l'épaisseur des piliers A gêne particulièrement la vue lorsque des virages sont empruntés.

> Bien qu'assez logeable, l'espace de chargement à l'arrière est particulièrement haut, ce qui peut compliquer le chargement d'objets lourds. 

> Le Durango est doté d'une bonne transmission intégrale avec un convertisseur de couple à deux vitesses. Elle avantage naturellement le train arrière.

> Malgré son caractère imposant, le Durango n'a pas une garde au sol particulièrement haute, chose qui  rend l'accessibilité à l'habitacle particulièrement facile.

> En plus de ses immenses jantes de 20 pouces au dessin différent, cette version R/T possède une suspension arrière doté d'une calibration différente et d'un correcteur d'assiette.