La cause est entendue. Pour se faufiler dans la cité, slalomer entre les cônes orange ou pour se garer dans des endroits impossibles, on ne trouve pas mieux que les Scion iQ et Smart ForTwo. À peine plus encombrantes que leur habitacle, ces deux citadines font merveilles à la ville. Mais une fois celle-ci dans le rétroviseur, ça se gâte...

La Smart n'est plus seule. L'arrivée de la iQ de Scion, il y a quelques mois, a mis un terme au monopole de la ForTwo qui, comme son nom l'indique, compte deux places. Même si la Smart conserve son titre d'auto la plus minuscule sur le marché canadien, la iQ n'occupe guère plus d'espace sur la chaussée, sa longueur n'étant que de 356 millimètres supérieurs. De l'espace perdu? Pas le moins du monde puisque Scion a trouvé le moyen d'y caler une banquette censée accueillir une ou deux personnes. Des volontaires? Un nouveau-né, un enfant en (très) bas âge peut-être. Mieux vaut rabattre en tout ou en partie les dossiers pour se ménager un peu d'espace.

En soulevant le hayon, l'expression «mon bikini, ma brosse à dents» prend tout son sens. Avec les dossiers relevés, il y a tout juste assez d'espace pour y déposer La Presse du samedi. Il se trouve aussi une cavité sous le plancher, mais celle-ci avale tout juste quelques stylos.

Cela dit, la capacité du coffre des deux autos se voisine. Par contre, l'avantage revient à la Scion dont «la troisième porte», correctement échancrée, permet un accès plus aisé et une modularité accrue.

Joies et maux de dos

À l'intérieur de la Smart, difficile encore aujourd'hui de réprimer un sourire en apercevant les oreilles de Mickey - compte-tours et horloge -plantées au sommet du tableau de bord. Ces deux compteurs complètent bien, moyennant un débours de 160$, le bloc d'instrumentation minimaliste de la ForTwo. On n'y retrouve que l'essentiel, comme sur la iQ dont la présentation générale se veut tantôt plus sérieuse, tantôt plus futuriste, selon où porte notre regard.

Chose certaine, la Scion donne l'impression d'être à bord d'une «vraie» voiture, contrairement à la Smart, qui ressemble encore davantage à un jouet. Depuis sa refonte, ce modèle a pourtant tenté de s'affranchir de cette image en soignant ses matériaux tout en diversifiant ses textures, mais ce petit côté sérieux ne lui colle pas. Et ce n'est pas grave, cela fait partie de son charme.

Au minimalisme de la Smart, où les principales commandes sont alignées comme à la parade sur la façade du tableau (le mot planche m'apparaît ici plus approprié) de bord, Scion oppose une organisation plus complexe. La manipulation des touches de la radio représente un défi pour les gros doigts et les commandes de verrouillage/déverrouillage des portières sont difficilement accessibles.

Le conducteur, ou la conductrice c'est selon, de la Scion appréciera sans doute les multiples réglages associés à son siège. Plus que n'offre celui de la Smart. En revanche, dans les deux cas, les assises sont courtes et manquent de moelleux. Les dossiers aussi d'ailleurs. Pour se balader en ville ou sur de courtes distances, pas la peine de planifier un rendez-vous hebdomadaire chez le chiropraticien. Sur de longs trajets toutefois, assurez-vous qu'il s'en trouve un à destination.

Globalement, la visibilité est meilleure à bord de la Smart que de la Scion. Cette dernière exige une légère accoutumance pour bien cerner les limites de son pare-chocs avant et une plus grande acclimatation encore de son pilier central. Celui-ci gêne la vérification des angles morts. La Smart, elle, a un autre problème: les manoeuvres en marche arrière. On ne voit rien en raison de l'étroitesse de la lunette.

Aux limites des villes

Depuis sa création, la Smart a beaucoup évolué. Si certains regrettent encore la disparition du moteur diesel qui l'animait à ses débuts, personne ne pleure le départ de la boîte de vitesses initiale qui marquait un temps d'arrêt à chaque changement de rapport. Conséquence, on avait littéralement l'impression que l'auto se «balançait», comme une berceuse. C'était amusant au début, mais cela finissait par taper sur les nerfs. C'est de l'histoire ancienne. Aujourd'hui, la boîte automatique à cinq rapports qui accompagne son moteur tricylindre à essence a le mérite de se faire oublier.

On peut en dire autant de la boîte à variation continue (CVT) de la iQ. Celle-ci cherche naturellement à conserver le régime idéal du moteur, mais celui-ci hurle comme si on l'étranglait. On lève le pied ou on l'étouffe encore un peu?

Contre toute attente, le moteur 1 litre de la Smart consomme plus d'essence que le 1,3 litre de la Scion. Une cuilleré à soupe ou deux, tout au plus. Plus économique, le 4-cylindres de la iQ se veut aussi plus convaincant sur le plan des performances. Il l'arrache de sa position statique avec plus de conviction, toujours utile quand vient le temps de se glisser dans le flux de la circulation ou pour décoller lorsque le feu passe au vert. Le 1-litre, lui, se trouve un peu plus à la peine, surtout au moment d'emprunter les voies rapides.

Ne quittons pas la ville trop vite, il y a encore à dire. Sur la direction, légère, de ces deux autos ou encore sur l'incroyable sécheresse de leurs suspensions. Même si la iQ a l'avantage de reposer sur un empattement de 132 mm plus long, tous les nids-de-poule, crevasses ou ondulations oubliés par les employés de la voirie se font - durement - sentir.

Dès que la vitesse maximale autorisée dépasse les 100 km/h, cramponnez-vous. La tenue de cap est loin d'être parfaite. Elle se détériore même un peu si le vent se met de la partie.

La présence d'un correcteur de stabilité électronique (obligatoire au Canada) à bord de ces autos rassure, mais l'agilité dont elles font preuve en ville se dissipe complètement sur une autoroute, d'où l'importance d'avoir une autre auto. Vous en avez bien une autre, n'est-ce pas?

Photo fournie par Scion

Plus économique, le 4-cylindres de la iQ se veut aussi plus convaincant sur le plan des performances.

SMART FORTWO

Fourchette de prix: 14 400$ à 23 900$

Frais de transport et préparation: 650$ (préparation en sus)

Garantie de base du constructeur: 4 ans/80 000 km

Consommation mesurée: 5,8 L/100 km

Lieu d'assemblage: France

Pour en savoir plus: www.thesmart.ca

Moteur: L3 DACT 1 litre

Puissance: 70 ch à 5 800 tr/min

Couple: 68 lb-pi à 4 500 tr/min

Poids: 820 kg

Mode: propulsion (roues arrière motrices)

Transmission de série: Semi-automatique 5 rapports

Transmission optionnelle: Aucune

Direction/Diamètre de braquage (m): Crémaillère / 8,7

Freins av-arr: Disque/Tambour

Pneus (av-arr): 155/60R15 - 175/55R15

Capacité du réservoir de carburant: 33 litres

Photos fournies par Smart

SCION IQ

Prix: 16 760$

Frais de transport et préparation: 1390$

Garantie de base du constructeur: 3 ans / 60 000 km

Consommation mesurée: 5,5 L/100 km

Lieu d'assemblage: Japon

Moteur: L4 DACT 1,3 litre

Puissance: 98 ch à 5 000 tr/mn

Couple: 90 lb pi à 4 400 tr/mn

Poids: 930 kg

Mode: Traction (roues avant motrices)

Transmission de série: AutomatiqueCVT

Transmission optionnelle: Aucune

Direction/Diamètre de braquage (m): Crémaillère / 7,8

Freins av-arr: Disque/Tambour

Pneus (av-arr): 175/60R16

Capacité du réservoir de carburant: 32 litres

Photo fournie par Scion