(Milan) Le patron du constructeur Ferrari, Louis Camilleri, a estimé mardi que son écurie restait un « concurrent crédible » pour le titre en Formule 1, malgré un début de saison difficile.
« Les premières courses n’ont clairement pas répondu à nos attentes, mais nous restons confiants concernant le fait que nous avons toutes les ressources nécessaires pour être un concurrent crédible pour le championnat », a-t-il dit lors d’une conférence avec des analystes, à l’occasion de la présentation des excellents résultats trimestriels de la marque au cheval cabré. « Nous avons prouvé que nous avons une voiture rapide et nous sommes concentrés sur le fait d’améliorer son équilibre général et sa performance », a-t-il ajouté.
Dominante lors des essais hivernaux sur le circuit de Barcelone en février, Ferrari déçoit depuis le début de saison. En quatre courses, la Scuderia n’a pu faire mieux que les troisièmes places du Monégasque Charles Leclerc à Bahreïn et de l’Allemand Sebastian Vettel en Chine et en Azerbaïdjan, quand sa rivale Mercedes a signé le meilleur début de saison de l’histoire pour une écurie de F1 avec quatre doublés première et deuxième places.
Avec 173 points au classement des constructeurs, Mercedes dispose déjà de 74 points d’avance sur Ferrari. Au classement des pilotes, c'est Valtteri Bottas (87 points) et Lewis Hamilton (86), de Mercedes, devant Vettel (52) et Leclerc (47).
Côté finances, par contre, Ferrari fait un carton
Mais les résultats financiers de Ferrari sont tout à l'opposé des résultats sportifs : le fabricant de voitures de luxe a démarré 2019 sur les chapeaux de roue, avec un bond tant de son bénéfice net que de ses ventes, grâce en particulier à son nouveau bolide Portofino.
Les résultats, publiés mardi, ont été très supérieurs à ce qu’attendaient les analystes. Conséquence : le titre s’est envolé à la Bourse de Milan. Il a fini sur une hausse de 3,89 % à 123 euros. « Nous avons connu un trimestre très fort», s’est félicité M. Camilleri.
Le bénéfice net a augmenté de 20,8 %, à 180 millions d’euros, alors que les analystes prévoyaient en moyenne 158 millions. Les ventes ont progressé de 13,1 %, à 940 millions d’euros, un résultat bien meilleur qu’attendu (869 millions).
Volumes record grâce à la Portofino
La hausse a été portée par le bond de 22,7 % du nombre de voitures livrées (2610 unités), grâce au succès de la Portofino, le nouveau modèle « d’entrée de gamme » de Ferrari (à partir de 243 000 dollars canadiens, tout de même). M. Camilleri a évoqué « un trimestre record en termes de volumes ».
L’Europe-Moyen-Orient-Afrique reste le principal marché de Ferrari, avec 1209 véhicules livrés (+9,6 %), suivi de l’Amérique du Nord (720 bolides, +26,5 %) et de la région Chine-Hong Kong-Taïwan (328 bolides, +79,2 %).
Ces bons résultats financiers ont positivement surpris. Fin janvier, M. Camilleri avait en effet souligné que la première partie de 2019 serait plus difficile : « Ferrari n’est pas immunisé contre ce qui se passe dans le monde, même s’il a une résilience importante ».
Un nouveau modèle hybride à la fin mai
Dans le cadre de son plan stratégique 2018-2022, Ferrari entend mettre un coup d’accélérateur sur l’hybride, tout en misant sur des séries spéciales, dont un nouveau concept baptisé « Icona » (Icône), pour doper ses bénéfices d’ici à 2022.
Deux modèles, Monza SP1 et SP2, vendus à partir de 1,5 million d’euros (2,2 millions de dollars canadiens), commenceront à être livrés au quatrième trimestre.
En 2019, Ferrari doit présenter cinq nouveaux modèles. Le premier était le F8 Tributo, qui rencontre une « forte » demande, et le deuxième, présenté fin mai à Maranello, sera « une magnifique hybride avec la performance d’une “supercar” ».