Le retour de Fiat en Amérique du Nord en 2011 avait été accueilli - disons-le de manière polie - avec un certain scepticisme. C'est que les années d'horreur de la marque italienne hantaient encore la mémoire de plusieurs automobilistes. Pour son retour marqué, le constructeur avait choisi une icône, la 500. La citadine n'a depuis jamais vraiment su se montrer convaincante, plombée par son moteur asthmatique. La version Turbo est-elle la solution?

SON DESIGN

Il faut rendre à César ce qui appartient à César, la 500 s'impose comme l'une des belles réussites stylistiques néo-rétro récemment lancées. Même si le courant s'est essoufflé depuis le début des années 2010, cette 500 reste un bel exercice de style, un objet dont l'axe de différenciation est particulièrement marqué dès le premier regard. Son aspect très compact, l'absence de porte-à-faux et ses phares ronds et feux arrière rectangulaires en font un bel hommage à sa génitrice, du moins sur le plan du design.

À BORD

L'aspect singulier de la 500 se poursuit à l'intérieur. Là, les couleurs vives se fondent avec la thématique circulaire, omniprésente jusque dans la forme des commutateurs de fenêtre. L'accès est étonnamment facile, mais l'espace pour la tête et les jambes est plutôt limité, surtout lorsque le toit ouvrant est choisi. Ce qu'il y a de plus désolant, cependant, c'est le manque navrant de rigueur dans l'assemblage de cette 500. Plusieurs garnitures sont mal ajustées, même le module de contrôle de la radio ressortait légèrement de son espace. Ceci est exacerbé par la piètre qualité des plastiques.

SOUS LE CAPOT

La version Turbo de la 500 se situe entre la version de base et l'Abarth, beaucoup plus sportive. Elle dispose d'un quatre-cylindres de 1,4 L turbocompressé produisant 135 ch et, surtout, un couple de 150 lb-pi. Assez nerveux en conduite urbaine, il faut le monter à mi-régime pour bien l'exploiter. La transmission automatique à six rapports, une nouveauté pour la version, est un peu indécise en mode automatique, mais offre un mode semi-automatique amusant avec sa synchronisation du régime en rétrogradation.

DERRIÈRE LE VOLANT

Avec ses 1168 kg et ses dimensions de kart (3,7 m de longueur sur 1,6 m de largeur), la 500 a les atouts techniques pour être amusante. Dans les faits, c'est un peu plus nuancé. Oui, elle est joueuse, oui, l'agilité est là et la direction est rapide et précise, mais le châssis manque de sophistication. L'essieu arrière rigide fait « flotter » l'arrière sur surface inégale et le train avant semble surmené par le couple du moteur en forte accélération (effet de couple). L'avant plonge beaucoup en freinage, conséquence d'un poids concentré énormément sur l'avant (66 : 34).

LES TECHNOLOGIES EMBARQUÉES

Il y a très peu à dire sur l'aspect technologique de la Fiat 500, même pour cette version Turbo. Un système GPS TomTom est offert en option, chose qui ne figurait pas dans le véhicule d'essai. La sonorité de la chaîne audio Beats - société fondée par le rappeur Dr. Dre - est quelque peu décevante, manquant de texture. Pour le reste, l'écran circulaire multifonction intégrant le tachymètre et le compteur de vitesse est une belle réussite, lisible, bien présenté et simple d'utilisation.

VERDICT

Malgré le parfum de nostalgie qui l'enveloppe et son charisme indéniable, cette 500 est finalement un produit dont la somme et l'importance des défauts dépassent malheureusement celles de ses qualités. Plombée par une fiabilité déficiente soulignée par de nombreuses publications spécialisées, une qualité de fabrication d'une autre époque et un manque de plus-value du côté des technologies offertes, la citadine peut difficilement être recommandée. Si, malgré tout, vous avez l'irrépressible envie de vous l'acheter, cette version Turbo est probablement la livrée la plus homogène.

OBSERVATIONS

> La Fiat 500 Turbo est dotée d'un échappement moins restrictif ce qui donne un son grave tout de même agréable sans être trop intrusif.

> Ce modèle a beau afficher un bon bilan sur les tests généraux de collision, la 500 n'a pas bien performé au test de collision frontale partielle de l'IIHS, une faiblesse qui devra être corrigée.

> Pour permettre de bien refroidir l'air poussé dans les cylindres, Fiat a doté le quatre-cylindres turbo de deux échangeurs thermiques logés devant les roues avant, derrière le bouclier.

> Grâce à sa très petit taille, cette Fiat 500 a un rayon de braquage comparable à celui d'un chariot élévateur, à peine 9,3 mètres.

> L'angle mort très gênant du côté conducteur a forcé Fiat à intégrer un second second rétroviseur au rétroviseur latéral. Malgré cet ajout, le vice de conception est agaçant.