Le constructeur italo-américain Fiat Chrysler (FCA) va abandonner le diesel dans la motorisation de ses voitures particulières d'ici 2022 en raison de la chute de la demande et de coûts croissants, affirme le journal Financial Times.

Cette annonce sera faite lors de la présentation par FCA de son futur plan stratégique 2018-2022, le 1er juin, écrit le quotidien économique dans son édition de lundi, citant des sources proches de la direction du groupe.

Pour les VUS, le diesel reste

Le constructeur, qui possède les marques Jeep, Ram, Dodge, Chrysler, Maserati, Alfa Romeo et Fiat, devrait continuer en revanche à construire des VUS roulant au diesel.

Contacté par l'AFP, le groupe s'est refusé à tout commentaire.

Les ventes de voitures diesel, une motorisation encore encensée il y a cinq ans mais désormais décriée, sont en recul en Europe et dans le monde depuis plusieurs années, ce qui contraint les constructeurs à revenir massivement vers les motorisations essence et à accélérer l'électrification des véhicules.

L'an dernier, le diesel a perdu 5 points de parts de marché en Europe, passant de 48,9% des immatriculations en 2016 à 43,8%, selon Jato Dynamics, qui prévoit la poursuite de cette tendance en 2018.

L'Europe concentre à elle seule les deux tiers du marché mondial pour ce type de motorisations.

Dans le monde, les immatriculations de véhicules diesel, déjà très minoritaires, ont baissé en 2017 de 3,8%, à 13,94 millions d'unité (sur plus de 80 millions), alors que dans le même temps le marché progressait de 2,4%, toujours selon Jato.

Même en France

En France, pour la première fois depuis l'an 2000, le diesel a représenté en 2017 moins de la moitié du marché contre près des trois quarts à son apogée, en 2012. On vantait alors son avantage en matière d'émissions de CO2, l'un des principaux gaz à effet de serre.

Mais depuis, le diesel est fustigé pour ses émissions de particules fines et d'oxydes d'azote, surtout avec le scandale des moteurs truqués de Volkswagen.

Pour les constructeurs, il devient de plus en plus coûteux de respecter les normes environnementales toujours plus strictes pour ces motorisations, en particulier en Europe.

En outre, le diesel équipe surtout les gros véhicules, beaucoup moins les compactes et citadines dont Fiat Chrysler s'est fait une spécialité en Europe.

«Le diesel a atteint un point de non retour. Sur les voitures particulières, ce n'est plus l'avenir, au contraire sa part ne cesse de reculer», estime Ferdinand Dudenhöffer, du Center Automotive Research (Car), un institut basé en Allemagne.