Ford ouvre son nouveau centre de recherche de Kanata aux médias

Avec son tout nouveau centre de recherche consacré à la connectivité construit à Kanata, en banlieue d’Ottawa, Ford a une ambition qu’un de ses ingénieurs résume en une phrase : « Rendre la voiture aussi intelligente et aussi facile à utiliser que nos téléphones intelligents. » Dans le cadre de l’inauguration officielle à laquelle le constructeur a convié les médias la semaine dernière, on a levé le voile sur quelques-unes des fonctions qui amusent, font rêver ou sauvent la vie des conducteurs. Cinq exemples.

Tablette intégrée

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Tout, ou presque, peut être configuré à partir de l’écran placé sur le tableau de bord.

Le Ford Explorer 2020, dont on a présenté le modèle haut de gamme Platinum, est équipé de la dernière mouture du système intelligent de Ford, SYNC3. Il s’agit du « premier module SYNC entièrement conçu par Ford à l’interne », précise-t-on. Tout, ou presque, peut être configuré à partir de l’écran placé sur le tableau de bord, qui a toutes les allures d’une tablette intégrée de 10,1 po placée en mode portrait. On peut ainsi en deux ou trois clics, ou par commande vocale, régler les sièges ou démarrer un massage, configurer la réactivité de l’assistant contre les collisions, changer le code pour déverrouiller la voiture. La tablette comprend en outre une application de navigation GPS maison. L’interface est offerte au Canada en trois langues : français, anglais et espagnol.

Divertissement numérique

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

L'ingénieur en chef Zoltan Racz.

Toutes les voitures Ford équipées du système SYNC3 sont connectées au réseau cellulaire et peuvent fournir un signal WiFi aux occupants, précise Zoltan Racz, ingénieur en chef. Elles peuvent également se connecter au WiFi de la maison, par exemple pour télécharger de nouvelles cartes routières. Cette connectivité de la voiture est utilisée pour ce qu’on a baptisé l’infodivertissement, dont Ford a été le pionnier en 2007. On peut par exemple choisir ce qui jouera dans les haut-parleurs à partir de quatre sources, de la radio classique au Bluetooth connecté à un téléphone intelligent. Détail rigolo, le bon vieux tableau de bord avec odomètre et niveau d’essence n’a plus aucun élément mécanique, mais a été transformé en un écran qui peut être configuré, selon l’humeur du conducteur, en cinq thèmes.

Interconnexion

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Dans deux ou trois ans, les voitures connectées pourront se prévenir l’une l’autre de leur vitesse et de leur direction.

La voiture connectée offre un avantage énorme pour un constructeur : elle peut transmettre en direct toutes les informations sur son fonctionnement, les pannes, les bogues imprévus survenus sur la route. Le conducteur peut quant à lui envoyer ses commentaires sur les dizaines de fonctions offertes, par exemple s’il trouve que la reconnaissance vocale est insatisfaisante en français ou si le réseau WiFi est instable. Toutes les informations sont « anonymisées », assure-t-on chez Ford, et leur envoi doit être approuvé au préalable par le conducteur. Dans un avenir proche, les capacités de communication des voitures seront encore plus impressionnantes, précise Zoltan Racz. « Dans deux ou trois ans, elles pourront se parler, se prévenir l’une l’autre de leur vitesse et de leur direction. »

Tests

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Au laboratoire Ford, les logiciels sont soumis 24 heures sur 24 à des simulations sur des dizaines d’ordinateurs.

Avec leurs « millions de lignes de code », les voitures d’aujourd’hui sont de petits ordinateurs ambulants pour lesquels il peut être très complexe de détecter les anomalies. Ford a présenté deux laboratoires à son centre de Kanata dont la tâche est de pousser ces machines au maximum. Le premier ressemble à un garage classique dans lequel de gros F-150 fonctionnent en permanence. Il s’agit en fait de « mules », de véhicules sur lesquels sont testées des variantes logicielles non critiques pour repérer les anomalies. Le deuxième laboratoire est plus proche d’un studio de jeux vidéo. Ici, ce sont les logiciels qui sont soumis 24 heures sur 24 à des simulations sur des dizaines d’ordinateurs. « Chaque test dure plus longtemps que vous ne pourrez jamais conduire votre voiture », dit Matthew Stephenson, ingénieur en stabilité logicielle.

Un demi-milliard de dollars

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Ford veut proposer au conducteur une technologie utile, attirante, sécuritaire et facile à intégrer, dit Chuck Gray, directeur de l’ingénierie.

Avec son demi-millier d’employés, dont 300 ingénieurs, le centre d’innovation et de connectivité de Ford fait partie d’un vaste plan d’investissement annoncé en 2017. Avec 500 millions de dollars en recherche et développement au Canada, le constructeur automobile a annoncé ses couleurs en matière de connectivité automobile, « une composante essentielle aujourd’hui » de cette industrie, estime Chuck Gray, directeur de l’ingénierie. Ce centre a l’ambition de « livrer la prochaine génération de connectivité », renchérit M. Racz. « C’est ce qui va modeler le transport de l’avenir. » Tout le défi, rappelle-t-il, est de proposer au conducteur une technologie utile, attirante et sécuritaire qui sera facile à intégrer. « C’est facile de rendre une chose compliquée, c’est plus difficile de la rendre simple », dit-il en souriant.