(Francfort) Volkswagen a annoncé lundi une nouvelle initiative dans le développement de la conduite autonome en coopération avec Ford, visant une mise sur le marché autour de 2025 de cette technologie dominée aujourd’hui par les groupes américains.

Le constructeur allemand va créer une nouvelle société au sein du groupe, baptisée « Volkswagen Autonomy » (VWAT), basée en Allemagne, dans la Silicon Valley et ultérieurement en Chine, pour « regrouper » les activités de développement de la voiture autonome « à partir du niveau 4 », a-t-il indiqué dans un communiqué.

Une voiture autonome de niveau quatre est considérée comme « hautement autonome » par les chercheurs : elle peut rouler sans intervention humaine dans des environnements connus, dont des situations urbaines complexes. Le conducteur peut alors travailler ou dormir tout ayant la possibilité de reprendre le volant s’il le souhaite ou si le véhicule le lui demande.

Une voiture automatisée de niveau 5, le maximum, n’a plus de volant et peut rouler en autonomie en toutes circonstances.

Alliance stratégique avec Ford

Volkswagen et Ford ont annoncé en juillet une coopération dans ce domaine, qui prévoit notamment un investissement de 2,6 milliards de dollars de Volkswagen dans Argo AI, la filiale de développement des voitures autonomes de son rival américain.

PHOTO FORD

Cette Ford Fusion Hybride expérimentale, modifiée par Argo AI, une filiale de Ford, peut rouler seule dans certaines situations.

Argo AI et VWAT « collaboreront étroitement », explique Volkswagen, précisant que la « première application » sera dans les véhicules commerciaux de Volkswagen.

« Vers le milieu du siècle prochain, nous voulons commencer avec la commercialisation de la conduite autonome à grande échelle », affirme Alexander Hitzinger, ancien d’Apple et directeur responsable de la technologie autonome au sein du groupe Volkswagen, qui prendra la tête de la nouvelle société.

Waymo, une filiale de Google, est généralement considérée comme à la pointe du développement de cette technologie, aux côtés de ses compatriotes Uber, Tesla et Apple, mais aussi du chinois Baidu.

Face aux lourds investissements qu’exigent ces technologies et afin de limiter les risques et demeurer un acteur de premier plan, les alliances se multiplient entre constructeurs historiques.

Ainsi les concurrents allemands Daimler et BMW ont annoncé en début d’année une alliance. Honda a, de son côté, investi dans la filiale de voitures autonomes de General Motors (GM).

Mais de l’avis des experts, de nombreux freins technologiques et réglementaires restent à surmonter avant la mise en service de solutions de mobilité autonome à grande échelle et l’euphorie autour de cette technologie est quelque peu retombée : les produits spectaculaires initialement annoncés pour 2020 ont généralement été repoussés à plus tard face à la complexité et au coût de développement.