Silhouette torturée et présentation asymétrique (deux portes s'ouvrent côté passager) lui ont permis de sortir du lot. Qu'on le juge pétillant ou artificiel, le style de cette sud-coréenne n'a visiblement pas été un simple « coup de marketing ». Le Veloster, auquel on prédisait une carrière brillante mais brève - tel est en général le lot des voitures « coup de coeur » - ne sera pas laissé sans descendance. Tout le contraire. Il gagne non seulement en maturité, mais aussi en sportivité.

Dans un monde automobile peuplé de VUS et de camionnettes, le renouvellement d'un coupé à prix populaire - et si déjanté soit-il - représente une petite fantaisie, non ? La direction de Hyundai a pourtant donné son feu vert à une seconde génération de Veloster, lequel apporte une touche de piquant bienvenue à la gamme foisonnante mais terriblement traditionnelle du constructeur sud-coréen.

À la base, la physionomie et les dimensions demeurent sensiblement les mêmes, mais la carrosserie gagne en agressivité, en maturité et, bien entendu, en modernisme.

Seconde mouture d'un succès inattendu

Commercialisé à partir de 20 999 $, le Veloster est plus qu'une simple évolution. Cette seconde mouture a en effet été conçue sur la base de la dernière Elantra (compacte) et non de l'Accent (sous-compacte), comme c'était le cas de la première génération. Du coup, le Veloster bénéficie d'une architecture réputée beaucoup plus rigide qui lui permet de se frotter plus adéquatement aux Ford Focus ST, Honda Civic Si et Volkswagen GTi, ses concurrentes présumées.

Le Veloster ne manque pas d'allure, mais, une fois à bord, on constate que son originalité assumée restreint beaucoup la visibilité, surtout à l'arrière, ce qui ne facilite pas les manoeuvres de stationnement et de dépassement, et ce, en dépit de la présence d'une caméra de recul ou de capteurs d'angles morts. Comme toutes les voitures où l'on est assis très bas et qui ne constituent pas un modèle de confort --seuls les baquets de la version Turbo Tech procurent un meilleur support--, ce coupé accentue l'impression de vitesse.

Sans être aussi décalée que l'extérieur, la présentation intérieure est plutôt bien exécutée, et ce, malgré la présence de nombreux plastiques durs. La dotation de série est plutôt impressionnante vu les tarifs demandés.

Deux moteurs pour débuter

Parmi les deux motorisations offertes, le 1,6 L turbo apparaît le plus homogène, même si ses prestations n'ont pas de quoi couper le souffle. Le temps de réponse demeure l'un des talons d'Achille de cette mécanique et celui-ci apparaît plus important encore lorsqu'il est jumelé à la boîte automatique à double embrayage qui souffre, elle aussi, d'inertie.

De là à vous suggérer la boîte manuelle à six rapports, il y a un pas. L'embrayage manque de progressivité --jamais amusant dans une circulation dense-- et le guidage du levier manque de fermeté, sinon de précision.

Bien entendu, la boîte manuelle (celle-ci, dit-on, est privilégiée par 50 % des acheteurs) donne l'illusion d'exploiter au mieux les ressources du moteur, d'obtenir de meilleures performances, mais c'est faux. En dépit de ses légères hésitations, la boîte automatique est plus rapide et, qui plus est, permet une meilleure économie de carburant, sauf, bien sûr, si le pied se fait lourd sur l'accélérateur.

La boîte automatique apparaît aussi comme le meilleur choix dans la mesure où elle permet de garder les deux mains sur le volant - vous pouvez sélectionner les rapports au moyen de palettes - pour mieux contenir l'effet de couple ressenti lors de fortes accélérations. À ce chapitre, le Veloster aurait sans doute mérité un train avant plus affûté.

Prenez donc les pneus performance

Cette critique doit être cependant nuancée un peu selon le jeu de pneumatiques choisis.

De série, le Veloster campe sur des pneus quatre saisons, mais Hyundai propose en option une monte beaucoup plus performante (assortie de jantes spécifiques). La tentation est grande d'opter pour celle-ci, qui assure un toucher de route plus précis, une meilleure adhérence et retarde de manière considérable le sous-virage de cette auto.

En contrepartie, ces pneumatiques de performance se révèlent plutôt inconfortables (flancs nettement plus rigides), télégraphient plutôt fidèlement les imperfections de la chaussée et se révèlent également plus bruyants.

Absente lors de cette présentation en avant-première à la presse spécialisée, la version 2 L ne présente visiblement pas ou peu d'intérêt pour les dirigeants de la marque. Ceux-ci estiment en effet que seulement 20 % des acheteurs opteront pour cette motorisation qui limite le Veloster à jouer les m'as-tu-vu.

Trois fleurs, trois tomates

On aime



Rigidité accrue du châssis

Choix de boîtes

Atypique, à défaut d'être pratique

On aime moins



Suspension réactive et ferme

Temps de réponse (turbo et boîte double embrayage)

Motricité moyenne (pneumatiques de base)

La facture

Marque/modèle : Hyundai Veloster

Fourchette de prix : de 20 999 $ à 30 399 $

Frais de transport et de préparation : 1705 $

Garantie de base : 60 mois/100 000 km

Consommation réelle : 8,7 L/100 km

Chez les concessionnaires : maintenant

Concurrentes : Ford Focus ST, Honda Civic Si, Volkswagen GTI

Pour en savoir plus : www.hyundaicanada.com

Fiche technique

Deux versions :

1) Moteur 2 litres 

Moteur : L4 DACT 2 L atmosphérique

Puissance : 147 ch à 6200 tr/min

Couple : 132 lb-pi à 4500 tr/min

Poids : 1240 kg

Rapport poids/puissance : 8,43 kg/ch

Mode : traction

Transmission de série : manuelle 6 rapports

Transmission optionnelle : automatique 6 rapports

Diamètre de braquage : 10,6 m

Freins (av.-arr.) : disque-disque

Pneus (av.-arr.) : 215/45R17

Capacité du réservoir : 50 L

Essence recommandée : ordinaire

2) Moteur 1,6 litre turbo

Moteur : L4 DACT 1,6 L suralimenté

Puissance :  201 ch à 6000 tr/min

Couple : 195 lb-pi entre 1500 et 4500 tr/min

Poids : 1285 kg

Rapport poids/puissance : 6,39 kg/ch

Mode : traction

Transmission de série : manuelle 6 rapports

Transmission optionnelle : automatique 7 rapports (double embrayage)

Diamètre de braquage : 10,6 m

Freins (av.-arr.) : disque-disque

Pneus (av.-arr.) : 225/40R18

Capacité du réservoir : 50 L

Essence recommandée : ordinaire