(La Nouvelle-Orléans) Apparue en 1988, la Hyundai Sonata n’a jamais déchaîné les passions. Sa carrière est celle d’une berline familiale sans souci, n’offrant aucun charisme particulier, mais disposant d’un rapport prix-prestations plutôt avantageux.

Une carte à jouer

La huitième génération de la Sonata est devenue ambitieuse et inaugure, sans guère changer ses tarifs, une ligne renouvelée, un châssis plus rigide ainsi que des équipements inédits. Une offensive qui se déploie sur un terrain de plus en plus étroit, le marché de la berline intermédiaire accusant en effet une forte érosion de ses ventes. Mais Hyundai ajoute qu’« il y a moins d'acteurs aussi ».

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La nouvelle Sonata inaugure une ligne renouvelée, un châssis plus rigide ainsi que des équipements inédits.

La Sonata ne veut plus être la berline que l’on subit, mais celle que l’on choisit. Son design très énergique, loin du style mollement unanimiste de sa devancière, cherche à surprendre, voire à nous interpeller. Il s’agit de rompre avec cette réputation de ne constituer qu’un choix par défaut, rationnel au sens le plus restrictif du terme.

La Sonata est une berline plutôt longue, mais basse, plus classique que la Kia Optima, dont elle partage la plate forme. On la reconnaît désormais à sa ligne de toit incurvée, à l’arche latérale que dessinent ses vitres étirées, à ses porte-à-faux et à sa haute ceinture de caisse.

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On la reconnaît désormais à sa ligne de toit incurvée, à l’arche latérale que dessinent ses vitres étirées, à ses porte-à-faux et à sa haute ceinture de caisse.

La face avant arbore le nouveau « regard » de la marque ; calandre ajourée, ouïes d’aération proéminentes et phares soulignés d’un trait lumineux. Ce design impose quelques contreparties. La jolie chute de toit (pourquoi ne pas l’avoir doté d’un hayon ?) de la Sonata réduit l’espace disponible au-dessus de la tête des passagers et comprime le volume du coffre alors que la découpe des portes arrière ne facilite ni l’entrée ni la sortie à bord. Cela dit, cette berline offre un bon espace intérieur, y compris à l’arrière – où les passagers sont cependant installés un peu trop bas.

Pas de surprise, la Sonata est une voiture dont la qualité de fabrication ne suscite guère de critiques.

Pour faire bonne mesure, elle fait le plein d’équipements de nouvelle génération. Selon les modèles, sont proposés un toit panoramique, un immense écran tactile, une prise USB-C et la recharge sans fil pour le téléphone portable, pour ne nommer que ces éléments.

  • Selon les modèles, sont proposés un toit panoramique, un immense écran tactile, une prise USB-C et la recharge sans fil pour le téléphone portable, pour ne nommer que ces éléments.

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    Selon les modèles, sont proposés un toit panoramique, un immense écran tactile, une prise USB-C et la recharge sans fil pour le téléphone portable, pour ne nommer que ces éléments.

  • Une transmission à huit rapports accompagne la motorisation.

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    Une transmission à huit rapports accompagne la motorisation.

  • Vue du tableau de bord de la Hyundai Sonata

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    Vue du tableau de bord de la Hyundai Sonata

  • La jolie chute de toit de la Sonata réduit l’espace disponible au-dessus de la tête des passagers.

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    La jolie chute de toit de la Sonata réduit l’espace disponible au-dessus de la tête des passagers.

  • Quelques commodités à la portée de la main

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    Quelques commodités à la portée de la main

  • Même s’il affiche une puissance inférieure, le 1,6 litre suralimenté offert sur les versions plus chères sied mieux à la Hyundai Sonata en raison de son couple accru.

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    Même s’il affiche une puissance inférieure, le 1,6 litre suralimenté offert sur les versions plus chères sied mieux à la Hyundai Sonata en raison de son couple accru.

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À l’exception d’un sélecteur à boutons inspiré de celui inauguré sur la Ioniq, d’un volant très rectangulaire à quatre branches et de buses de ventilation étonnamment étroites, l’habitacle s’inscrit dans un registre des plus traditionnels, ce qui ne l’empêche pas d’offrir des matériaux de bien meilleure facture, doux au toucher et agréables à l’œil. Là encore, l’ambiance n’est pas à l’allégresse, malgré de louables efforts dans le choix des coloris.

Vers plus de fermeté

Autre caractéristique propre aux dernières productions de la marque : les suspensions ont été raffermies. Traditionnellement portée vers des réglages plus souples, en particulier sur les berlines, la marque change légèrement ses habitudes. Cette option engendre certes, sur les versions chaussées de pneus de 18 pouces, des trépidations sur certains revêtements, mais elle ne dégrade pas le confort de façon rédhibitoire et, surtout, elle procure des sensations de conduite plus nettes et précises que celles ressenties sur le modèle antérieur. L’objectif visé par ses concepteurs était de mieux « tenir » la caisse de la Sonata et de tirer profit du poids, qui s’est allégé de quelques kilogrammes grâce à une concentration accrue d’acier haute résistance dans la confection de sa structure qui, hélas, n’accueille toujours pas un rouage intégral comme c’est la tendance actuelle (Nissan Altima, Subaru Legacy, Toyota Camry). Pour l’heure, seules les roues avant l’entraînent.

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Son poids s’est allégé de quelques kilogrammes grâce à une concentration accrue d’acier haute résistance dans la confection de sa structure.

Quant aux mécaniques, elles ne présentent pas de grandes nouveautés. Signe des temps, les progrès ne se mesurent pas en chevaux supplémentaires, mais en grammes de CO2 économisés. Parmi les moteurs, on retrouve le quatre cylindres atmosphérique, mais celui-ci n’anime que la version de base (Preferred). Cette motorisation délivre suffisamment de couple pour (presque) compenser les langueurs monotones de la transmission à huit rapports qui l’accompagne. Même s’il affiche une puissance inférieure, le 1,6 litre suralimenté offert sur les autres versions (plus chères) sied mieux à cette auto en raison de son couple accru, mais surtout de sa plage d’utilisation plus étendue qui lui assure des reprises plus tonifiantes. Mais en dépit de sa modeste cylindrée, cette mécanique n’est guère plus frugale que le 2,5 litres.

La voiture freine avec efficacité, braque correctement et fait preuve d’une certaine aisance sur les petites routes sans se révéler aussi dynamique et engageante qu’une Mazda 6 ou encore qu'une Honda Accord, par exemple.

Bien sous tous rapports, conçue avec soin et très correctement équipée, la nouvelle Sonata est proposée à un tarif concurrentiel pour la gamme actuelle, appelée à s’élargir. Outre l’arrivée d’autres motorisations, Hyundai prévoit pour bientôt une version hybride rechargeable et, un peu plus tard, une déclinaison N (lire de hautes performances) si l’on prête foi aux bruits de couloir.

Les frais liés à ce reportage ont été payés par Hyundai Canada.

Faites partager votre expérience

La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : Audi Q3, Lincoln Corsair, Nissan Sentra, Toyota Highlander et Volkswagen Passat. Si vous possédez l’un de ces véhicules, nous aimerions bien vous lire.

Fiche technique

Moteur

L4 DACT 2,5 litres atmosphérique (version Preferred)
191 chevaux à 600 tr/min
181 lb-pi à 4000 tr/min
L4 DACT 1,6 litre turbocompressé (Sport, Luxury, Ultimate)
180 chevaux à 5500 tr/min
195 lb-pi entre 1500 et 4500 tr/min

Performances

Rapport poids/puissance : 8,01 kg/ch (2,5 litres) – 8,48 kg/ch
Accélération : 7,8 s (1,6 litre)
Capacité maximale de remorquage : non recommandé

Boîte de vitesses

De série : automatique à 8 rapports
Optionnelle : aucune
Mode d’entraînement : traction (roues avant motrices)

Pneus

215/55R17 (2,5 litres)
235/45R18 (1,6 litre)

Capacité du réservoir et essence recommandée

60 litres
Ordinaire

Consommation

8,6 L/100 km (1,6 litre)

Dimensions

Empattement : 2840 mm
Longueur : 4900 mm
Hauteur : 1445 mm
Largeur : 1860 mm

Dessin torturé

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Deux baguettes nickelées courent le long du capot pour créer un effet boomerang au niveau des phares.

Deux baguettes nickelées courent le long du capot pour créer un effet boomerang au niveau des phares. Des lignes divergentes sculptées sur les flancs. La Sonata en fait un peu trop. La Sonata veut déclencher des coups de cœur, faire du charme. Pour cela, cette berline ne recule devant rien : lignes torturées et volumes multiples. Le moindre volume est souligné, accentué, encadré, ponctué. Et comme le profil est assez peu académique, il se dégage de cet ensemble une impression de confusion assez inusitée chez Hyundai. Certains lui trouvent du dynamisme ; d’autres y voient une des automobiles les plus surdessinées qui soient.

Plus complexe, mais…

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Seule la plus abordable des Sonata a droit au moteur atmosphérique. Toutes les autres bénéficient d’une mécanique suralimentée de 1,6 litre.

Seule la plus abordable des Sonata a droit au moteur atmosphérique. Toutes les autres bénéficient d’une mécanique suralimentée de 1,6 litre. Celle-ci ajoute à la complexité de l’auto et invite à des entretiens plus fréquents (vidange d’huile notamment), mais la réduction des gaz à effet de serre est à ce prix. La bonne nouvelle est que cette mécanique ne requiert pas l’utilisation de l’essence Super pour livrer ses performances.

Les rivales

Honda Accord

Fourchette de prix : de 28 490 $ à 40 190 $

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Honda Accord

L’Accord n’a plus besoin de présentation. Cette auto, dont les débuts remontent à 1976, s’est taillé une jolie réputation en matière de fiabilité, de durabilité, de performance et de valeur à la revente. En clair, c’est une valeur (très) sûre. Face à la Sonata, elle propose un châssis plus réactif, des moteurs plus performants, la possibilité d’une boîte manuelle (une rareté de nos jours) et une gamme plus étoffée comme en fait foi la présence d’une version hybride. En contrepartie, sa suspension est plus sèche (avec les pneus de 19 pouces), son habitacle plus étriqué (même à l’avant), et, comme la Sonata, elle ne compte que sur un seul mode d’entraînement (traction).

Toyota Camry

Fourchette de prix : de 26 620 $ à 41 590 $

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Toyota Camry

Au terme d’une éclipse de près de 30 ans, la Camry renoue avec le rouage à quatre roues motrices. Celui-ci est offert en option sur les déclinaisons LE, XLE, SE et XSE. L’addition de ce mode d’entraînement n’est toutefois pas le seul avantage qu’elle détient sur sa rivale sud-coréenne, pour qui la Camry a toujours été LA valeur étalon. Aussi, à l’instar de l’Accord, la Camry propose d’ores et déjà une motorisation hybride (sans fil) à son catalogue. En outre, elle est la seule représentante de ce groupe à proposer aussi un moteur V6. À ces attributs s’ajoutent la fiabilité, la durabilité et la valeur de revente de ce modèle qui en font le modèle le plus homogène de sa catégorie.

Nissan Altima

Fourchette de prix : de 28 098 $ à 35 098 $

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Nissan Altima

Tout comme la Sonata, l’Altima aurait mérité qu’on lui dessine un hayon. Qu’à cela ne tienne, le style de la japonaise est plus sobre et pourrait vieillir beaucoup mieux que celui de la Sonata. Sur le plan technique, la fiche de l’Altima ne fait pas autant saliver que celle de sa rivale sud-coréenne, il est vrai. En contrepartie, la Nissan avance des solutions techniques largement éprouvées, de quoi rassurer le consommateur quant à sa fiabilité. En dépit des améliorations apportées, la boîte automatique à variation continue (CVT) demeure lancinante. Mais le gros avantage de cette Altima demeure la présence, de série, d’un rouage à quatre roues motrices qui, en cette saison, s’avère une aide appréciable.

Volkswagen Passat

Fourchette de prix : de 27 145 $ à 36 495 $

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Volkswagen Passat

La Passat est l’une des vedettes mécaniques du Salon de l’auto de Montréal, qui se déroule jusqu’à dimanche au Palais des congrès. Présentée en avant-première canadienne, cette nouvelle mouture n’a pas encore fait l’objet de notre banc d’essai. Cependant, à la suite d’un examen statique, on peut déjà conclure que cette berline est sans doute ici celle qui colle le plus aux critères des acheteurs de berlines intermédiaires en quête de volume intérieur et utilitaire. Les places arrière sont en effet plus spacieuses que celles de la Sonata et son coffre avale une plus grande quantité d’objets. En outre, les prix sont concurrentiels et la garantie de la Passat plus longue que celles des Honda et Nissan. Sur le plan technique, Volkswagen n’innove guère et s’en remet à un 2 litres suralimenté et une boîte automatique à six rapports.

L’avis de nos lecteurs

Client fidèle

Je possède une Sonata 2019. Il s’agit de ma troisième. J’apprécie l’allure, l’équipement généreux et la douceur de roulement. La puissance est adéquate, mais loin d’être spectaculaire. La consommation d’essence est raisonnable, surtout sur les voies rapides (6,2 litres aux 100 kilomètres). Je n’ai jamais éprouvé de problèmes sérieux avec ces véhicules et ma seule récrimination porte sur l’incompétence de mon concessionnaire. Le monde parfait n’existe pas.

Jean-Pierre Masse

Client fidèle (bis)

Depuis 2007, nous avons juré fidélité à la Sonata. Nous en sommes à notre troisième. Dans tous les cas, les coûts se sont résumés à l’entretien normal prévu par le constructeur et l’essence. Il s’agit d’une auto économique à la pompe (5,8 L/100 km sur l’autoroute l’été dernier), excellente tenue de route, puissance adéquate, confort et douceur de roulement, excellente garantie de 5 ans/100 000 km. En résumé, nous sommes très satisfaits. À notre avis le meilleur rapport qualité-prix. Un bémol : une dépréciation rapide et une faible valeur de revente.

 DL

Quelques bémols

Je possède une Sonata 2011 achetée neuve. J’ai parcouru 170 000 km à ce jour. Aucun problème avec le groupe motopropulseur, mais des ennuis sérieux avec la corrosion et une direction fragile (bris de composants).

 Jean Charbonneau