En présentant le JX, son premier multisegment 7-places, Infiniti peut difficilement nier qu'elle prend certains raccourcis. Le recours à une plate-forme et à des éléments mécaniques déjà vu chez Nissan accrédite cette thèse. Des ingrédients communs, mais Infiniti estime que le secret est dans la sauce.

En fait, plutôt que de photocopier une nième fois l'architecture FM (Front Midship) à roues arrière motrices, Infiniti recrute celle de la JX chez Nissan. Il s'agit essentiellement de la même plate-forme technique que les Altima, Murano, Maxima et Quest. Celle-ci vient avec son moteur V6 3,5 litres et sa boîte à variation continue (CVT). Et les roues avant motrices? Également, mais Infiniti réserve ce mode d'entraînement au seul marché américain. Au Canada où le JX fera carrière le printemps prochain, le rouage intégral à quatre roues est de mise.

Les choix techniques d'Infiniti calquent parfaitement ceux privilégiés par ses concurrents y compris l'Acura MDX, meilleur vendeur actuel de la catégorie. «Aussi, d'ajouter Wendy Durward, directrice d'Infiniti Canada, nous maîtrisons aujourd'hui parfaitement l'art de différencier nos produits de ceux de notre maison mère avec des technologies semblables.» De plus, le recours à une plate-forme à roues avant motrices a permet à la JX de bénéficier d'un plancher plat, caractéristique essentielle pour maximiser l'espace intérieur.

Produit à Smyrna, au Tennessee, le JX entamera une carrière commerciale à compter du printemps 2012. Aucun détail sur la fourchette de prix ou sur les sommes associées aux groupes d'options, n'a été divulgué. Wendy Durward promet en revanche que les «prix surprendront». Pour mémoire, rappelons qu'Acura fixe à 52 690 $ le montant de départ pour son MDX.

Avec le JX, Infiniti innove peu en matière d'architecture, mais se rachète dans plusieurs autres domaines, notamment le design. Mine de rien, ce multisegment 7-places adopte ici et là quelques éléments de style du concept Essence présentée il y a deux ans au Salon de l'auto de Montréal. La silhouette longiligne et le contour légèrement cambré des glaces de custode dessinent une sorte de familiale haut perché sur des roues dont les jantes peuvent atteindre 20 pouces de diamètre. Même recherche de fluidité dans la gigantesque face avant du JX avec cette calandre à double arche.

La présentation intérieure reprend la thématique des autres produits de la gamme: console centrale façon bureau, garnitures de métal brossé singeant l'aspect du papier décoratif japonais (Kasane-Washi) et finition minutieuse. «La qualité perçue par le consommateur demeure notre principale préoccupation et un élément clé de notre distinction», pense Alfonso Albaisa, responsable du centre de design des Amériques pour Nissan.

Concentré de technologies

Pour se démarquer de la concurrence, la JX fait la part belle aux technologies. Du nombre, une est vraiment inédite: un système de détection de collisions arrière. Relié aux capteurs d'angles morts, ce dispositif fonctionne uniquement lorsque le sélecteur de la boîte de vitesse se trouve en position de marche arrière. Il permet d'identifier les véhicules et les objets en mouvement derrière le JX et, au besoin, mettre les freins afin de prévenir un froissement de tôles. Rappelons qu'un type d'intervention similaire existe aussi quand le JX s'approche d'une ligne de démarcation sur la chaussée et qu'un autre véhicule est détecté dans son angle mort. Le JX applique alors d'une manière sélective sur les freins pour le ramener dans sa voie initiale. À quand le pilote automatique?