D'ici la fin de l'été, tous les véhicules Infiniti arboreront un nouveau matricule. Une décision controversée, reconnaît Johan de Nysschen, président et chef de la direction de la marque de luxe japonaise, lors d'une entrevue avec L'Auto au salon automobile de Shanghai.

«Surtout en Amérique du Nord où les appellations de nos produits étaient bien connues des consommateurs.» Un mal nécessaire, pense le principal intéressé. «Pour croître et obtenir une reconnaissance mondiale, nous nous devions d'opérer ce changement qui, à long terme, nous rapportera gros.»

Sur le long terme justement, la marque dont le siège social se trouve actuellement à Hong Kong mise sur les retombées de son partenariat avec l'écurie de Formule 1 Red Bull et son champion Sebastian Vettel, nommé directeur de la performance d'Infiniti. Un titre un peu bidon? «Pas le moins du monde, a dit Nysschen. Sebastian contribue activement à la mise au point des prestations dynamiques des futurs modèles du constructeur japonais.» Une collaboration à laquelle Infiniti pourrait mettre fin si jamais le pilote allemand quittait un jour Red Bull, reconnaît notre interlocuteur.

Au sujet de son partenariat avec la Red Bull Racing Team, de Nysschen insiste pour dire que la participation de son groupe n'est pas seulement financière. «Notre contribution ne se limite pas à signer un chèque, mais à apporter notre expertise technologique dans certains domaines, comme le système de récupération d'énergie.»

Le moteur qui propulse les monoplaces RB9 de Sebastian Vettel et de Mark Webber est une création de Renault, partenaire de Nissan dont Infiniti est la filiale.

En entrevue, Jochen de Nysschen ne cache pas qu'il aimerait bien rebaptiser ce moteur du nom de son entreprise. «Des pourparlers en ce sens ont lieu entre nos deux groupes», reconnaît-il.

Si le Championnat du monde de Formule 1 lui procure une extraordinaire vitrine sur le monde, Infiniti a pour ambition de faire le plein de nouveaux clients en Chine. «D'ici la fin de l'année, nous entreprendrons une production locale de certains de nos produits.»

Une version allongée de la berline Q60 (actuellement commercialisée sous le nom de M) et du multisegment QX50 (EX). Ces deux véhicules seront distribués par un réseau de quelque 80 concessionnaires.

Au sujet du premier véhicule électrique d'Infiniti [NDLR: celui-ci a été présenté sous forme de concept jusqu'ici], de Nysschen est plus évasif. «Le potentiel est là, mais le défi est immense, surtout lorsqu'on est le pionnier», faisant ainsi référence à Nissan, sa société mère, qui doit, pense-t-il, «ouvrir la voie» dans ce domaine avant que sa marque ne s'y engage à son tour.