Les derniers mois ont été mouvementés chez Infiniti. La division de luxe de Nissan a perdu son patron deux fois plutôt qu'une, pour nommer à sa barre il y a quelques semaines Roland Krüger, ancien cadre de haut niveau chez BMW. Cela n'a toutefois pas empêché la marque, qui soufflera 25 chandelles en novembre, de débarquer à Paris avec une étude de style particulièrement importante.

Voici donc la Q80 Inspiration, un exercice très loin d'être futile qui fait la première démonstration de l'intérêt du constructeur pour le segment des grandes berlines de luxe. Le coupé à quatre portières - une antinomie utilisée depuis quelques années par plusieurs constructeurs - n'a qu'un objectif: séduire. Pour ce faire, il s'inspire de fort belle façon de l'Essence, un prototype à deux portières présenté à Genève en 2009.

Dans l'ensemble, c'est très épuré, très lisse, surtout sur la latérale. On ne peut aussi qu'être émerveillé par le toit en verre découpé en forme de bouclier qui se prolonge très loin sur la ligne arrière. Des portières à charnières inversées - communément appelées «portes suicide» - ajoutent un élément d'originalité et font un clin d'oeil à Rolls-Royce qui en fait usage depuis plusieurs années.

Hybride malgré tout

Sous cette carrosserie particulièrement jolie se cache évidemment un concentré de technologies. Son groupe motopropulseur, hybride, promet un potentiel de 550 ch soutirés d'un petit V6 de 3 L biturbo. La consommation moyenne est estimée à 5,5 L/100 km. Il est boulonné à une boîte automatique à neuf rapports qui transmet le couple aux quatre roues.

L'étalage technologique ne se limite évidemment pas au moteur. Le constructeur affirme que cette Q80 est dotée de divers capteurs, lasers et caméras pour en faire une voiture semi-autonome. Infiniti affirme que le système est là pour soutenir le conducteur sans avoir la capacité de diriger le véhicule de manière autonome.

Cette vitrine technologique sera avantageusement utilisée pour modifier la perception de l'acheteur ciblé en vue d'une probable commercialisation. Infiniti étant considérée comme une marque de luxe, mais pas de grand luxe, la Q80 est là pour sonder l'intérêt et doit plaire. Un tel modèle dégagera de grasses marges de profit et augmentera le prestige perçu de la marque. Reste toutefois à voir si l'on pourra transposer cette belle audace sur le produit final, qui doit passer par de nombreux filtres de contraintes...