Submergée par un nombre record de médailles et de trophées, la Lexus LS 460 fait partie de ces voitures dont le remaniement devient presque un casse-tête pour le constructeur automobile concerné. Améliorer un produit qui fait l'envie de la concurrence n'est pas une sinécure.

La nouvelle LS 460 ne se reconnaît pas au premier coup d'oeil: pas moins de 3000 composantes sur 6000 au total ont été remplacées ou ont fait l'objet d'améliorations.

Les ingénieurs de Toyota qui devaient façonner le modèle de 5e génération de la Lexus LS 460 se sont nécessairement attardés à ce qui ressemble parfois à de menus détails. Les barrettes qui sillonnent la grille de la nouvelle calandre trapézoïdale en forme de sablier - la nouvelle signature visuelle de Lexus - ont été étudiées de façon à ne pas entraîner une augmentation des bruits d'air. Cela contribue du même coup à l'aérodynamique de la voiture dont le Cx a été ramené à .26.

Ce n'est pas la seule astuce utilisée par Lexus pour justifier la poursuite de la perfection, son leitmotiv. Autre détail, anodin peut-être: la montre analogique au tableau de bord s'ajuste d'elle-même aux divers fuseaux horaires.

La sécurité a aussi reçu sa part d'attention avec une caméra de recul dont le radar peut détecter un véhicule ou un cycliste circulant dans une voie adjacente et en avertir le conducteur lorsqu'il s'apprête à reculer pour sortir de l'espace où la voiture était garée. Après Volvo il y a deux ans, Lexus a aussi mis au point son dispositif de repérage des piétons qui stoppent automatiquement la voiture lorsqu'elle circule à une vitesse de 40 km/h ou moins, même la nuit.

Si la démonstration du système de Volvo n'avait pas été très concluante, celle de Lexus a semblé répondre à toutes les promesses lors d'une présentation dans un parc situé à proximité des quartiers généraux de Google, dans Silicon Valley.

F pour Sport

Des sept versions du nouveau porte-étendard de Lexus, la plus intéressante est sans doute la série F qui se lance à la conquête d'une clientèle autrefois négligée par la marque japonaise. Pour mieux se positionner vis-à-vis la concurrence qui étale avec fierté des dérivés sportifs de ses modèles haut de gamme (AMG Mercedes, BMW M, Audi RS, Cadillac V, etc.), Lexus lève le voile sur une berline LS prête au combat.

Malheureusement, l'armement utilisé est placide et si le conducteur d'une LS F peut compter sur une tenue de route plus affranchie, un freinage plus énergique et une direction plus sensible, le moteur, hélas, ne suit pas la cadence. Il s'agit toujours du même V8 de 4,6 litres qui livre ses 386 chevaux (6 de plus que l'an dernier) avec une remarquable douceur.

Le coup de pied au derrière que nous sert par exemple une Mercedes-Benz S65 n'est tout simplement pas au rendez-vous. Cette timide incursion dans le monde des berlines sport de luxe est peut-être à l'image d'une clientèle que l'on ne veut pas trop bousculer. Car l'acheteur d'une Lexus LS ne répond certes pas à la même description que celui d'une Audi S6.

La nouvelle gamme des LS regroupe des versions à empattement allongé, à traction intégrale, à motorisation hybride et à connotation sportive avec la série F. Cela dit, cette dernière est de loin la plus agréable à conduire, surtout après avoir passé quelques heures au volant d'un LS à empattement long et traction intégrale.

Moins lourde et plus compacte, la F Sport paraît plus facile à manier tant à la ville que sur des routes sinueuses. La suspension est tout de même assez souple, quoique dès l'amorce d'un premier virage à allure soutenue, la voiture étonne par son comportement routier rassurant.

En revanche, on a beau jouer avec le bouton servant à passer de «confort» à «sport+», il faudrait un appareil de mesure pour quantifier les différences, tellement elles sont minimes. Idem pour la direction qui peine, qu'importe le réglage, à communiquer des informations sur les conditions d'adhésion du revêtement.

Sans aligner un caractère carrément sportif, la série F se démarque par un centre de gravité abaissé de 10 mm, un différentiel Torsen, des palettes de changement de vitesse au volant, une grille de calandre noire et une finition intérieure où le bois cède sa place à l'aluminium.

 

Les changements de rapport de la transmission automatique à 8 rapports (la seule au catalogue) se situent à mi-chemin en rapidité entre une vraie boîte robotisée et une Tiptronic plus tranquille. Un léger surrégime accompagne cependant le passage à un rapport inférieur.

Le moteur qui signe un 0-100 km/h en 5,4 secondes pourrait sans doute faire mieux sans ce léger temps mort quand on enfonce l'accélérateur.

Avec une cote de 14 litres aux 100 km, la consommation ne va pas s'inscrire au livre des records même si l'on peut porter son choix sur la version hybride qui vous fera économiser environ 1 litre par 100 kilomètres tout en vous procurant une puissance bonifiée à 438 chevaux.

Concierge inclus

La mécanique est d'une telle discrétion qu'il faudrait avoir recours à un sonomètre pour mesurer le niveau sonore avec précision. À bord, la dernière Lexus LS 460 est si douce, si tranquille et si souple que l'on pourrait se croire au volant d'une Rolls-Royce.

Cette impression est accentuée par la qualité du mobilier et, surtout, par ce que le constructeur appelle «le concierge climatique». Ce dispositif règle la température intérieure selon celle de chaque occupant tout en assurant un renouvellement constant et une purification de l'air ambiant.

Parmi les petites attentions dont bénéficient les passagers, on peut citer des contrôles pour la chaîne audio (19 haut-parleurs et 450 watts), un écran de 9,3 pouces, un mini-réfrigérateur, des sièges climatisés et une table de travail. Les sièges, justement, bénéficient de 16 réglages différents et d'un plein assortiment de rouleaux et de vibrateurs à massage.

 

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Pas moins de sept versions de la Lexus LS 2013 sont offertes, notamment cette berline hybride à empattement allongé.

Par ailleurs, l'acheteur a le choix entre divers coloris de cuir et de bois, un domaine privilégié par Lexus au point où la présentation aux journalistes comportait un film montrant le travail nécessaire pour offrir un volant en bois d'agathis dont le procédé de laminage en minces feuilles exige 66 opérations différentes étalées sur 38 jours. Ce type de bois est utilisé majoritairement dans la fabrication d'instruments de musique comme le violon.

Quand on vous dit que le renouvellement de la Lexus LS 460 tient à une foule de petits détails, on en a ici la preuve. Si l'on peut avoir l'impression que la somme de ces changements tient plus du gadget que de la technologie, il suffit de conduire la Lexus LS 460 2013 pour constater que la voiture atteint globalement de nouveaux sommets en matière de raffinement, de luxe et de qualité.

Avec son aménagement carrément somptueux et son confort, elle n'a pas grand-chose à envier à ces palaces roulants qui se font appeler Rolls-Royce ou Bentley. Si l'on aime le genre, bien entendu.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Le tableau de bord de cette Lexus LS 460h montre bien le soin apporté à la finition intérieure du porte-étendard de la marque japonaise.