La machine que vous voyez ci-haut est la nouvelle Lotus Evija, une hypervoiture tout électrique ayant la puissance affolante de 2000 ch métriques et le prix non moins affolant de 2,9 millions de dollars canadiens. 

Ses quatre moteurs électriques permettent de faire le 0-100 km/h en moins de 3 secondes et d’atteindre la vitesse maximale de 320 km/h. 

Lotus n’a pas révélé la puissance de la batterie mais prévient qu’écraser le champignon trop souvent réduit beaucoup l’autonomie affichée de 400 km. La filiale britannique du chinois Geely dit que l’Evija (ça se prononce Iviya) aura un jour un temps de recharge de 9 minutes, mais on peut penser que ce sera avec les futures bornes de 800 kW, qu’on ne trouvera pas à tous les coins de rue. 

Le crédo de Lotus est la légèreté, ce qui est un défi quand il faut charrier de lourdes batteries au lithium-ion. Le fondateur feu Colin Chapman n’aurait pas honte, les ingénieurs de Lotus ont conçu une tout électrique pesant 1680 kg, ce qui est seulement 265 kg de plus qu'une Evora 400. La carrosserie monocoque tout en fibre de carbone ne pèse que 129 kg.  

Pour soigner l’aérodynamique, ils ont mis des caméras au lieu de rétroviseurs et les amortisseurs sont adaptatifs. Aussi les jantes sont en magnésium et les disques sont en carbone-céramique (chaleur oblige).

Le tableau de bord est high-tech, avec le volant de F1 et la console centrale futuriste, mais l’habitacle est celui d’une voiture de luxe, pas d’une spartiate pistarde : on voit qu’avec l’Evija, Lotus cherche à aller arracher un bout de steak dans l’assiette de Bugatti (Chiron) et de McLaren (Speedtail), sur le marché des voitures de super-riches qui ne savent pas quoi faire de leurs millions.

Au fait, si vous vous demandez ce qu'est un cheval-vapeur métrique, il s’agit d’une mesure allemande, le pferdestärke (ça veut simplement dire «cheval-vapeur»), mais qui obéit à une logique métrique et que vous allez voir de plus en plus souvent dans la documentation des constructeurs européens. Pour faire simple, 1 PS = 0,986 ch.

C’est curieux de voir Lotus utiliser des PS dans son annonce, puisque les Britanniques préfèrent généralement le bon vieux horsepower inventé au XIXe siècle par l’ingénieur écossais James Watt. Mais utiliser cette unité de mesure permet à Lotus de se vanter d’une auto qui développe 2000 PS, un beau chiffre bien rond beaucoup plus vendeur que 1973 chevaux-vapeur.

Quoi qu’il en soit, à 2,9 millions pour 1973 chevaux, faites les calcul, ça fait 1470 $ le cheval-vapeur et ce n’est pas beaucoup plus raisonnable si vous le calculez avec des PS.

C'est une magnifique machine, mais on se surprend à se demander «En as-tu vraiment besoin ?»

Pour ceux qui répondent oui, les premières Evija doivent être livrées au printemps 2020.