Il est encore beaucoup trop tôt pour dire si le Mitsubishi Outlander PHEV sera le premier utilitaire hybride compact à prise rechargeable (plug-in) sur le marché canadien.

Le distributeur canadien de la marque aux trois diamants demeure assez vague sur l'entrée en scène de ce modèle, pourtant offert sur d'autres continents. Mais il viendra. D'ailleurs, pour nous en convaincre, Mitsubishi Canada s'est procuré un exemplaire auprès de son homologue néerlandais et le trimballe a mari usque ad mare depuis le printemps dernier pour démontrer à la presse spécialisée (et amorcer la formation de ses concessionnaires) que le réservoir d'idées de la marque japonaise n'est pas à sec.

Derrière cet acronyme (PHEV) peu vendeur se cache la vision de la marque. En effet, cette technologie qui consiste, grosso modo, à amalgamer un moteur essence à deux motorisations électriques se retrouvera vraisemblablement sur l'ensemble de sa production d'ici les cinq prochaines années.

Son fonctionnement, un peu complexe, offre, en exagérant un peu, une autonomie digne d'une mécanique diesel et un niveau de consommation proche de celui d'un véhicule électrique doté d'un prolongateur d'autonomie thermique.

La principale caractéristique de l'Outlander PHEV est d'offrir la possibilité de charger ses batteries en roulant. Il suffit d'appuyer sur un bouton sur la console et le tour est joué. Il est également possible pour son utilisateur de gérer la récupération d'énergie hybride en actionnant les palettes du volant - celles-ci ne sélectionnent pas les rapports, car ce véhicule n'a pas de boîte de vitesse - qui permettent de paramétrer la vigueur du frein moteur. Ce dernier agit comme un récupérateur d'énergie lorsqu'on lève le pied de la pédale d'accélérateur. Bien évidemment, l'Outlander PHEV offre, une fois à l'arrêt, la possibilité de faire le plein en le branchant sur une simple prise électrique.

En mode «hybride série», les deux moteurs électriques installés sur chaque essieu sont alimentés par un générateur que le moteur essence se charge d'alimenter. En mode «hybride parallèle», ce même moteur entraîne directement les roues avant, le deuxième moteur électrique agissant sur les roues arrière, d'où l'explication de son rouage intégral à prise permanente.

Les quelque 120 kilogrammes de la batterie lithium-ion se trouvent agrafés dans le plancher, ce qui a pour impact d'abaisser le centre de gravité de 3 centimètres et d'ajouter un peu de rigidité au châssis. En contrepartie, ces ajouts entraînent une réduction de l'espace de chargement (environ 14 litres) et de la capacité de remorquage, ainsi que l'absence d'une déclinaison 7-places, comme c'est le cas pour l'Outlander «normal».

Dans le cadre d'un très court essai, l'Outlander PHEV a étonné par sa capacité à fonctionner plus souvent - et plus aisément - que les véhicules hybrides traditionnels (et rechargeables aussi) en mode tout électrique. Ses mouvements de caisse paraissent mieux contrôlés, mais côté confort, l'Outlander PHEV n'affiche pas tout à fait la même douceur de roulement.

Mais ces quelques observations ne sont-elles pas un peu futiles? Après tout, Mitsubishi Canada ne cache pas que l'Outlander PHEV qui nous est destiné se présentera sans doute sous une nouvelle forme (dérivée de l'étude Concept-S) et avec de nouvelles avancées techniques. Reste plus qu'à attendre que tout cela se concrétise.