Après avoir cédé la direction générale du japonais Nissan en février 2017, Carlos Ghosn pourrait quitter la direction générale du français Renault avant la fin de son mandat en 2022.

«Vous pouvez vous attendre à ce que je ne sois plus PDG de Renault avant 2022», a indiqué Carlos Ghosn au quotidien Financial Times, selon un extrait d'une interview devant paraître cette fin de semaine.

Le dirigeant de 64 ans, qui doit être reconduit vendredi pour quatre ans par les actionnaires du groupe, resterait cependant président du conseil d'administration de l'entreprise et PDG de l'alliance formée avec les partenaires japonais Nissan et Mitsubishi, a précisé le quotidien des affaires britannique.

La succession déjà prête

Le patron du constructeur français aux cinq marques (Renault, Dacia, Renault Samsung Motors, Alpine et Lada) a nommé en février un directeur général adjoint, Thierry Bolloré, appelé à lui succéder comme PDG de Renault. Cet homme de 54 ans est un grand connaisseur de l'Asie où il a passé une bonne partie de sa carrière.

M. Ghosn doit consacrer son dernier mandat à la tête de Renault à consolider l'alliance avec Nissan et Mitsubishi, qu'il a conduit au premier rang mondial des constructeurs automobiles avec 10,6 millions de voitures vendues l'an dernier.

Cette alliance est aujourd'hui une construction aux équilibres complexes, constituée d'entreprises distinctes liées par des participations croisées non majoritaires. Renault détient 43 % de Nissan qui possède 15 % du groupe au losange. Nissan possède 34 % de son compatriote Mitsubishi.

Rivalités franco-japonaises

Une refonte de l'alliance pourrait passer par une modification des niveaux de participation, voire par une fusion, mais le sujet est politiquement sensible, sur fond de rivalités franco-japonaises.

«Tout est sur la table. Il n'y a pas de tabou, pas d'interdit», avait déclaré en février M. Ghosn à ce sujet, dans une interview à l'AFP, assurant que «les intérêts fondamentaux des uns et des autres seront évidemment pris en compte».

L'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a annoncé mercredi des synergies annuelles en hausse de 14 % à 5,7 milliards d'euros en 2017 et a confirmé l'objectif de plus de 10 milliards d'euros de synergies annuelles d'ici fin 2022, illustrant le bénéfice des économies d'échelle pour chacun des membres.