Avec un patronyme qui évoque l’univers raffiné de la verrerie, le Murano propose toujours une autre façon de rouler.

Un pur exercice de style

À sa sortie en mai 2002, le Nissan Murano avait fait souffler un vent de nouveauté sur la catégorie des utilitaires, encore balbutiante et assez fruste. Un coquet véhicule joliment dessiné qui se destinait, vocation alors considérée comme un peu saugrenue à l’époque, à un usage largement routier. Un bel exercice de style, mais qui peine à rivaliser avec la concurrence sur le plan de la fonctionnalité.

Alors que les véhicules modernes s’efforcent de dissimuler leur embonpoint sous des carrosseries amincissantes, le Murano parade en exhibant ses ailes élargies, sa calandre en V chromée et ses proportions que d’aucuns jugeront caricaturales par rapport aux autres véhicules de la catégorie.

PHOTO FOURNIE PAR NISSAN

Cette année, la calandre du Nissan Murano se veut plus frondeuse, les phares, les feux et les antibrouillards, plus scintillants.

Les stylistes de Nissan se sont pourtant donné un mal fou pour offrir un coup de jeune à cette silhouette au fil des refontes. Ils ont biseauté les phares, le hayon et les surfaces vitrées, ont incliné au maximum le pare-brise et musclé la ceinture de caisse, mais sans vraiment parvenir à alléger l’ensemble. Cette année, la calandre se veut plus frondeuse, les phares, les feux et les antibrouillards, plus scintillants. Les jantes ont également été redessinées et la palette de couleurs s’enrichit de deux nouvelles teintes. Rien de bien extravagant.

L’habitacle ne dissipe pas le sentiment de lourdeur ressenti à la vue de ses formes extérieures, et ce, malgré l’utilisation de teintes claires et d’un revêtement des sièges plus luxueux.

La version à deux roues motrices existe seulement pour attirer le consommateur dans les salles d’exposition. Par conséquent, le prix de 32 248 $ auquel elle s’affiche est en quelque sorte une ruse. Pour retenir les services d’un Murano doté de quatre roues motrices (et d’accessoires plus luxueux), le débours est beaucoup plus élevé (à partir de 38 748 $).

Le large espace dégagé entre les passagers avant et le pare-brise, combiné aux montants fort inclinés, tend à rappeler l’architecture d’une fourgonnette. L’accessibilité aux places arrière n’est pas exceptionnelle, mais ne pose pas de problèmes particuliers. Les passagers seront bien installés avec entre autres un espace suffisant pour les jambes. En revanche, ils apprécieront certainement moins les bacs de portes symboliques et l’impression de confinement ressentie sans doute en raison de la hauteur de la ceinture de caisse.

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Le Murano parade en exhibant ses ailes élargies, sa calandre en V chromée et ses proportions que d’aucuns jugeront caricaturales par rapport aux autres véhicules de la catégorie.

À l’avant, on se désole toujours de ces quelques commandes campées à gauche du volant, peu accessibles et difficiles à voir une fois la nuit tombée. Et parmi les retouches apportées à ce modèle cette année, pourquoi ne pas avoir abandonné le frein d’urgence mécanique au profit d’un électronique, plus moderne et surtout plus compact ?

Le Murano se rachète heureusement côté coffre avec un volume appréciable. Sous le plancher du coffre se dissimulent des casiers de rangement. Et de part et d’autre du hayon, dans le coffre, sont disposées deux poignées. Celles-ci permettent de replier, automatiquement, la banquette arrière selon le schéma 1/3-2/3. Et, bonne nouvelle, la dépose des appuie-têtes n’est pas nécessaire et l’espace dégagé est parfaitement plat. Ne reste plus qu’à dégager le cache-bagages de ses ancrages et à lui trouver une petite place.

Voyager en hauteur

La mécanique, toujours le V6 3,5 litres, développe à bord du Murano suffisamment de chevaux et de couple pour mouvoir cet utilitaire de près de deux tonnes. Costaud, fiable, mais pas très raffiné, ce moteur se trouve aussi à contre-courant de la tendance actuelle alors que la concurrence favorise une réduction de la cylindrée. Qu’à cela ne tienne, ce moteur réalise une accélération et des reprises satisfaisantes, sans plus. On regrette encore que la boîte à variation continue (CVT) soit la seule offerte. Celle-ci a sans doute de belles vertus pour réduire la consommation, mais son rendement lancinant et ses limitations (notamment en matière de capacité de remorquage) représentent une déception.

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Le prix de 32 248 $ auquel s’affiche le Murano est en quelque sorte une ruse. Pour retenir les services d’un Murano doté de quatre roues motrices (et d’accessoires plus luxueux), le débours est beaucoup plus élevé (à partir de 38 748 $).

Le premier contact avec la dernière génération de ce Nissan est donc un peu rude. Les choses ont commencé à s’arranger au bout de quelques kilomètres, mais le Murano apparaît aussi pataud qu’on aurait pu le redouter. La direction plutôt légère rend la conduite agréable, pour peu qu’il n’y ait pas trop de virages à l’horizon. Le diamètre de braquage est dans la bonne moyenne, tout comme le freinage, pourvu qu’on ne le sollicite pas trop vivement. Le Murano se révèle plutôt confortable, mais reste cependant peu agile pour un véhicule conçu à partir de la plateforme technique d’une berline. Il sous-vire beaucoup dans les courbes serrées négociées à bonne allure et les changements de cap manquent de fluidité et de souplesse.

Dans sa forme actuelle et face à une concurrence plus jeune, plus fonctionnelle et plus en adéquation avec l’air du temps, le Murano peine à soutenir la comparaison. Il y a plus fonctionnel, plus dynamique et plus économique (à la pompe surtout) sur le marché.

Partagez l’expérience

La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : BMW X7, Chevrolet Blazer, Nissan Leaf PLUS, Toyota Corolla (dont la hatchback), Volkswagen Arteon. Si vous possédez un de ces véhicules ou si vous envisagez d’en faire l’acquisition, nous aimerions vous entendre.

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Fiche technique

L’essentiel

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La mécanique, toujours le V6 3,5 L, développe à bord du Murano suffisamment de chevaux et de couple pour mouvoir cet utilitaire de près de deux tonnes.

• Marque/modèle : Nissan Murano • Fourchette de prix : de 32 248 $ à 45 998 $ • Frais de transport : 1795 $ • Garantie de base : 3 ans/60 000 km • Consommation d’essence : 10,4 L/100 km • Offert dans les concessions : maintenant • Rivaux à suivre : Ford Edge, Honda Passport, Hyundai Santa FE

Technique

• Moteur : V6 DACT 3,5 L atmosphérique • Puissance : 260 ch à 6000 tr/min • Couple : 240 lb-pi à 4400 tr/min • Poids : 1836 kg (SL AWD) • Rapport poids/puissance : 7 kg/ch • Mode : traction ou intégral • Transmission de série : automatique à variation continue (CVT) • Transmission optionnelle : aucune • Diamètre de braquage : 11,8 m • Freins (av.-arr.) : disque-disque • Pneus (av.-arr.) : 235/65R18 • Capacité du réservoir de carburant : 72 L • Essence recommandée : ordinaire • Capacité de remorquage maximale : 1500 kg

On aime

• Design hardi • Fiabilité éprouvée • Moteur costaud

On aime moins

• Capacité de remorquage décevante • Boîte CVT lancinante • Agrément de conduite très ordinaire

Vos commentaires

Parmi nos lecteurs se trouvent des propriétaires de Murano. Voici ce qu’ils en pensent.

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La douceur de roulement du Nissan Murano 2019 est un facteur très apprécié chez les conducteurs.

À la hauteur des attentes

Patrick O’Donoghue a échangé son Infiniti G37 x Coupé contre un Murano d’occasion 2017 l’année dernière. « Le coupé G37 ne correspondait plus à mes besoins, dit-il. Il était trop peu fonctionnel pour mes activités quotidiennes. »

« Le style extérieur, la quantité d’accessoires, la présentation intérieure, le moteur 3,5 L, le rouage intégral et la polyvalence de ce véhicule ont été les facteurs clés de mon choix. »

« Ce qui m’a surpris : la consommation très raisonnable d’essence, surtout sur les voies rapides. La souplesse sans être agressif. Douceur de roulement, très silencieux. Interface multimédia très facile à utiliser et afficheur central très pratique. Un avantage, celle-ci est dotée de l’application Apple CarPlay. L’ambiance intérieure est feutrée. Le plastique intérieur est de qualité moyenne comparativement à l’Infiniti et se salit plus facilement. La transmission CVT est très bien pour tous les jours et adaptée à ce véhicule, mais le mode manuel est inutile, surtout pour rétrograder. »

Un fidèle

« On disait le Murano glouton et que sa transmission CVT était geignarde et désagréable, dit J-J Maguire. C’est vrai, mais ces commentaires s’appliquaient à notre premier Murano [2006] que nous avons conservé jusqu’en 2015. »

M. Maguire en a acheté une autre. « À la suite de la refonte de ce modèle, nous parcourons maintenant le double de la distance avec un réservoir plus petit et la transmission simule des changements de vitesse même en forte accélération. Je dois dire qu’on était sceptiques quant à la forte diminution de la consommation d’essence, mais nous avons été confondus. »

Obnubilé par la forme

« J’ai été impressionné par le style de ce véhicule. Peut-être un peu trop », reconnaît aujourd’hui Denis Blanchette, propriétaire d’un Murano 2018. « Je n’ai pas consulté assez attentivement les caractéristiques de ce véhicule et j’ai réalisé trop tard sa faible capacité de remorquage. » M. Blanchette reconnaît également qu’il n’a pas suffisamment essayé le véhicule avant de s’en porter acquéreur. « Le comportement routier est satisfaisant, mais le fonctionnement de la boîte à variation continue me déplaît souverainement. C’est tellement artificiel et bruyant lors des phases d’accélération et de reprise. Je serai plus attentif la prochaine fois. »