(Tokyo) Le constructeur automobile japonais Nissan, en grande difficulté, devrait annoncer plusieurs milliers de suppressions d’emplois supplémentaires dans le monde dans le cadre du plan de redressement qu’il compte dévoiler jeudi prochain, a affirmé vendredi l’agence de presse japonaise Kyodo.

Nissan avait déjà annoncé l’été dernier son intention de supprimer 12 500 emplois d’ici mars 2023, soit environ 10 % de ses effectifs mondiaux, pour réduire d’autant ses capacités de production d’ici là.

20 000 postes éliminés, au total ?

Ces coupes devraient désormais être portées à 20 000 emplois, soit 15 % des effectifs totaux du groupe, selon des sources proches du dossier interrogées par Kyodo.

Sollicitée par l’AFP, une porte-parole de Nissan a refusé tout commentaire sur des « spéculations ».

Une source proche du constructeur a toutefois reconnu auprès de l’AFP que le précédent plan de restructuration lancé en 2019 n’était « clairement » plus suffisant face à la sévère aggravation de la crise du marché automobile mondial depuis la pandémie de coronavirus.

La nouvelle direction de Nissan « a déjà clairement dit qu’il fallait réduire les coûts fixes, tous azimuts » et se recentrer sur des « ambitions réalistes », selon cette source.

Usines en grande surcapacité

Nissan a des capacités de production mondiales de plus de 7 millions d’unités par an, mais n’en a fabriqué que 5 millions en 2019.

En Europe, son usine de Barcelone, en surcapacité, apparaît notamment particulièrement menacée, tandis que son immense usine de Sunderland, dans le nord-est de l’Angleterre, devrait être ménagée.

PHOTO JOSEP LAGO, AFP

Un technicien à l’œuvre sur des pièces de transmission à l’usine Nissan de Barcelone, qui est sous-utilisée et qui est considérée comme à risque de fermer.

L’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors doit présenter mercredi son nouveau plan stratégique, visant à renforcer considérablement les synergies entre les trois constructeurs.

Mais Nissan devrait garder les détails de son propre plan de redressement pour jeudi, où il publiera également ses résultats annuels 2019/20, clos au 31 mars.  

Fin avril il avait dit anticiper une perte nette comprise entre 85 et 95 milliards de yens (jusqu’à 810 millions d’euros au cours actuel), sa première depuis 2008/2009.

Au lendemain des résultats de Nissan, ce sera au français Renault, également en grande difficulté, de décliner son plan d’économies. Des fermetures de sites en France sont notamment redoutées.