Suffisamment aguichant pour qu'on le remarque, mais pas trop ruineux ni difficile à prendre à main. Voilà en résumé ce qu'est le BRZ attendu dans les concessionnaires Subaru le mois prochain.

Le coupé japonais à roues arrière motrices (propulsion) se réveille enfin.

D'abord le nom. Les lettres BRZ signifient Boxer Rear Zenith, que l'on traduira approximativement comme «l'extase d'un moteur à plat à roues arrière motrices».

Naturellement, on ne peut évoquer le BRZ sans parler de la FR-S commercialisée en simultanée chez Scion. Les deux véhicules sont identiques. Enfin presque. La genèse, racontent les responsables de Subaru, remonte bien avant la prise de participation d'un actionnaire nommé... Toyota! Ce projet est commun aux deux constructeurs.

Voilà qui explique sans doute pourquoi Subaru signe - à quelques détails près - l'ensemble mécanique de ce coupé. Par conséquent, on ne s'étonne pas de retrouver sous le capot un moteur à plat, lubie typiquement «subarurienne». Les ingénieurs de Subaru considèrent en effet que cette disposition horizontale des cylindres, combinée à une architecture à roues arrière motrices, permet d'abaisser encore davantage le centre de gravité, caractéristique essentielle de la conception d'une voiture sport. Et ce n'est pas Porsche qui ira les contredire. La marque allemande avance sensiblement la même idée depuis près de 50 ans déjà avec sa mythique 911.

Deux roues motrices plutôt que quatre

Le BRZ fait aussi découvrir une facette méconnue du concepteur des Outback et autres Forester qui, une fois n'est pas coutume, abandonne le rouage à quatre roues motrices pour se livrer à un retour aux sources de l'architecture classique de l'automobile: moteur à l'avant et propulsion. Deux roues motrices plutôt que quatre, cela a forcément un impact sur le poids. Et dans ce domaine, le BRZ affiche 1255 kilogrammes à la pesée. Un record. Les 200 chevaux de ce moteur 2 litres devraient amplement suffire à la tâche.

En vérité, pas vraiment.

Malgré les nombreuses transformations dont il a fait l'objet et sa prétention de délivrer une puissance spécifique de 100 chevaux au litre, le BRZ manque de couple. Celui-ci atteint 151 livres-pied à 6400 tours-minute. Disons que c'est plutôt creux à bas et à moyens régimes, surtout si vous associez ce moteur à la boîte automatique. Celle-ci a pour seul mérite de réduire considérablement la consommation en ville (1,3 L/100 km) par rapport à la manuelle. Pour y prendre plaisir, cette dernière s'impose. Son guidage n'est sans doute pas le plus précis qui soit, mais il permet de mieux exploiter les ressources de ce quatre-cylindres à plat.

Une fois lancé, on retrouve le sourire. Le BRZ se jette joyeusement dans les virages. Excitante à conduire, l'auto fait aussi apprécier sa suspension ferme, mais tout de même bien dosée, et sa position de conduite pas fatigante pour un sou. En fait, il n'y a que le tissu des sièges qui éponge difficilement les efforts de celui ou celle qui se trouve au volant. En un mot, il respire mal. Comme les deux malheureux passagers qui se feront intimer l'ordre de monter derrière. Refusez, c'est un piège.





Des points faibles à l'intérieur

Mais le véritable amateur de coupé se moque de cette considération utilitaire. Tout comme il ne fait pas grand cas du volume tout aussi étriqué du coffre qui peine - j'exagère un peu - à contenir deux sacs de sport. Pittoresque pour un week-end, mais franchement impraticable pour partir en vacances, à moins de rabattre les dossiers arrière et d'exposer, du même coup, une partie de ses effets personnels aux passants et aux cambrioleurs...

En fait, l'amateur prend d'abord plaisir à regarder les formes, à se mouler dans son siège et s'amuser au volant.

La présentation intérieure? Espérons qu'il n'y attache pas une grande importance, car c'est raté. Subaru a beau jeu de rappeler discrètement que celle-ci est l'oeuvre de Toyota, mais bon. La façade réfléchissante «à la Disco» avec un interstice bien visible ramène à une époque que je souhaitais - et vous aussi sans doute - ne jamais revoir.

En revanche, certains ne manqueront pas de relever que cet assemblage un peu approximatif aura un impact positif sur le coût des assurances. Ah bon? En effet, derrière l'une de ces façades se cache le coussin de sécurité gonflable du passager avant. En cas de déploiement, et contrairement à bien des autos dites «modernes», il ne sera pas nécessaire d'envoyer tout le tableau de bord à la casse. À vérifier auprès de votre assureur.

Plus moderne, mais moins attendrissant qu'une Mazda MX-5 qui, elle, permet de se faire bronzer en roulant, le BRZ peut compter, lui aussi, sur un comportement très nature pour se constituer une clientèle de chauds partisans. Son prix, assez élevé étant donné son usage qui se limitera pour plusieurs à la seule saison estivale, n'en fera pas un modèle de grande diffusion - comme tous les coupés, d'ailleurs.

Mais là n'est pas l'objectif de Subaru.

Le constructeur japonais entend surtout faire étalage de son savoir-faire dans le domaine de la sportivité après avoir établi, avec les berlines WRX et STi, sa capacité à concevoir des voitures le fun.

Les frais de transport et d'hébergement liés à ce reportage ont été payés par Subaru Canada.





Photo fournie par Subaru Canada

L'amateur de la BRZ prend d'abord plaisir à regarder les formes, à se mouler dans son siège et s'amuser au volant.

L'ESSENTIEL

> Fourchette de prix: 27 295$ à 30 495$

> Frais de transport et préparation: 1695 $

> Garantie de base: 3 ans/60 000 km

> Consommation obtenue lors de l'essai: 10,2 L100 km

> Pour en savoir plus: www.subaru.ca

> Visible dans les concessions: juin

TECHNIQUE

> Moteur: H4 DACT 2 litres

> Puissance: 200 ch à 7000 tr/min

> Couple: 151 lb-pi à 6400 tr/min

> Poids: 1252 kg

> Rapport poids-puissance: 6,26 kg/ch

> Mode: Propulsion (roues arrière motrices)

> Transmission de série: Manuelle 6 rapports

> Transmission optionnelle: Semi-automatique 6 rapports

> Direction/Diamètre de braquage (m): Crémaillère/10,7

> Freins av-arr: Disque/Disque

> Pneus (av-arr): 215/45R17

> Capacité du réservoir essence recommandée: 50 litres/Super

ON AIME

> L'équilibre du châssis

> La position de conduite

> Le poids contenu

ON N'AIME PAS

> Le manque de couple du moteur

> L'habitabilité mesurée

> Un usage estival

Photo fournie par Subaru Canada

Le BRZ se jette joyeusement dans les virages. Excitante à conduire, l'auto fait aussi apprécier sa suspension ferme, mais tout de même bien dosée, et sa position de conduite pas fatigante pour un sou.