Souvent imitée, mais jamais égalée, l’Outback de Subaru a exaspéré plus d’une rivale au cours de sa longue carrière. Ce modèle atypique s’est forgé une image assez exceptionnelle auprès d’une clientèle qui incite aujourd’hui Subaru à une (trop) grande prudence lorsque vient le moment de le renouveler.

Après un quart de siècle d’existence, cette Subaru s’est allongée, musclée (et, surtout, a renchéri), pour devancer l’embourgeoisement de sa clientèle et accompagner son ascension. Comme il se doit, la sixième génération en offre davantage que la précédente. Le refrain habituel, quoi ! Plus longue, plus large et plus haute, cette nouvelle Outback ne s’est toutefois alourdie que d’une dizaine de kilos en moyenne, si l’on tient compte de l’ensemble des déclinaisons.

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L’Outback de Subaru, un modèle de familiale robuste

La sécurité passive en profite, mais aussi l’habitabilité, notamment les places arrière, qui disposent d’un espace élargi au niveau des hanches et des épaules.

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Les places arrière disposent d’un espace élargi, notamment au niveau des hanches et des épaules.

Le coffre bénéficie également de la configuration du tout nouveau châssis, mais seulement lorsque les dossiers de la banquette sont dressés. Une fois ces derniers abattus, le volume de chargement de la nouvelle mouture se trouve en léger retrait par rapport au modèle antérieur, mais les concepteurs de cette Subaru invoquent plutôt une nouvelle façon de mesurer qui ne tient pas compte des gains réalisés en largeur, lesquels se traduisent par un ajout de 28 litres.

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Après un quart de siècle d’existence, cette Subaru s’est allongée, musclée (et, surtout, a renchéri), pour devancer l’embourgeoisement de sa clientèle et accompagner son ascension.

Un peu plus encombrante, mais plus confortable, l’Outback améliore l’ordinaire de ses occupants. Son habitacle, un peu plus chaleureux et plus raffiné, se distingue en intégrant dans sa partie centrale un écran vertical de 11,6 pouces (à la manière de Tesla et de Volvo) convivial et facile à utiliser. La qualité de l’assemblage ne fait l’objet d’aucune critique particulière.

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L'habitacle, un peu plus chaleureux et plus raffiné, se distingue en intégrant dans sa partie centrale un écran vertical de 11,6 pouces (à la manière de Tesla et de Volvo) convivial et facile à utiliser.

Quant aux changements esthétiques, ils sont plus proches du simple restylage que d’un réel renouvellement et se limitent à une addition d’effets de mode plus ou moins rebattus qui, loin de donner un nouveau souffle au design de ce modèle, le compliquent et, en définitive, l’alourdissent davantage.

Cette refonte esthétique le prive d’un peu de son élégance intemporelle et d’une partie de son dynamisme.

Plus agile et plus robuste

Sans surprise, l’Outback adopte, à son tour, l’architecture (Subaru Global Platform) que l’on retrouve sur l’ensemble de la gamme du constructeur japonais, à l’exception des WRX, STi et BRZ. La présence de cette plateforme bénéficiant toujours d’un rouage intégral à prise constante se fait immédiatement sentir au chapitre de la rigidité.

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L’Outback de Subaru s'est taillé une place de choix dans sa catégorie.

L’Outback apparaît, en dépit de ses dimensions accrues, plus agile et plus robuste dans les enchaînements de virages. Plus stable aussi. Et, bien que les éléments suspenseurs de la génération précédente aient été préservés, les mouvements de caisse sont mieux maîtrisés – le confort est maintenu – lors des rapides changements de trajectoire.

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Sans surprise, l’Outback adopte, à son tour, l’architecture (Subaru Global Platform) que l’on retrouve sur l’ensemble de la gamme du constructeur japonais, à l’exception des WRX, STi et BRZ.

Cela dit, la direction, quoiqu’un brin plus rapide, offre un ressenti encore très moyen et un flou parfois agaçant à son point milieu.

La gamme des moteurs proposés lors du lancement commercial de l’Outback, prévu ces jours-ci, ne présente pas de vraies surprises.

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La gamme des moteurs proposés lors du lancement commercial de l’Outback, prévu ces jours-ci, ne présente pas de vraies surprises. On retrouve, en première monte, le quatre-cylindres à plat (injection directe essence) de 2,5 litres.

On retrouve, en première monte, le quatre-cylindres à plat (injection directe essence) de 2,5 litres. Celui-ci bénéficie certes d’un peu plus de puissance (gain de 7 chevaux et de 2 livres-pied de couple obtenu à un régime de rotation plus élevé encore), mais n’a aucune incidence sur les performances pures de ce modèle qui demeurent acceptables, sans plus. La boîte automatique à variation continue qui bénéficie désormais de huit rapports artificiels au lieu de six ne change rien à l’expérience de conduite, mais a néanmoins une influence certaine sur la consommation moins élevée de ce nouveau modèle par rapport à l’ancien.

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Plus longue, plus large et plus haute, cette nouvelle Outback ne s’est toutefois alourdie que d’une dizaine de kilos en moyenne, si l’on tient compte de l’ensemble des déclinaisons.

La tentation est grande d’opter pour le quatre-cylindres de 2,4 litres suralimenté par turbocompresseur offert exclusivement sur les versions les plus chères. Ce moteur, qui prend ici le relais du six-cylindres de 3,6 litres, affiche 260 chevaux et 277 livres-pied de couple. Plus performant et plus économe que le 3,6 litres, ce quatre-cylindres suralimenté n’affiche cependant pas une souplesse comparable. Qu’à cela ne tienne, par rapport au 2,5 litres atmosphérique, il permet de retrancher deux bonnes secondes au temps d’accélération et d’afficher des relances (ou des reprises, si vous préférez) plus énergiques à moyen et haut régime.

Renouvelée, mais pas réinventée, l’Outback possède tous les ingrédients nécessaires pour donner satisfaction à ses (nombreux) fidèles, mais ne se révèle au bout du compte pas assez convaincante pour conquérir une clientèle qui, pour l’heure, n’a (hélas) d’yeux que pour les VUS.

UNE VIEILLE IDÉE

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American Motors Corporation avait donné naissance en 1979 à l’Eagle, une familiale à quatre roues motrices.

On a tendance à l’oublier, mais à ses débuts, il y a 25 ans, l’Outback ne réinventait rien. Le constructeur japonais a seulement actualisé une idée de l’American Motors Corporation (AMC). En effet, ce constructeur américain aujourd’hui disparu avait donné naissance en 1979 à l’Eagle, une familiale à quatre roues motrices. Il s’agissait à l’époque de la première vraie solution de rechange aux utilitaires. Déposé sur la plateforme bricolée de la Concord – une honnête berline intermédiaire –, le projet « 8001 Plus Four » visait à réunir les attributs d’un 4 x 4 traditionnel aux caractéristiques d’une automobile.

SEUL AU MONDE, OU PRESQUE

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Une Toyota Venza 2013

À l’exception de quelques véhicules haut de gamme (voir notre onglet sur les rivales), l’Outback n’est nullement troublée par la concurrence. Les Toyota Venza et Honda Crosstour, ses seules véritables concurrentes, ont quitté la scène automobile sur la pointe des pneus depuis un certain temps déjà, tandis que Volkswagen cesse cette année la production de l’Alltrack.

Note de la rédaction : Les frais de voyage liés à ce reportage ont été payés en partie par Subaru Canada.

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La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : Audi Q7, Ford Escape, Mercedes Classe A, Mitsubishi RVR. Si vous possédez l’un de ces véhicules ou si vous envisagez d’en faire l’acquisition, nous aimerions bien vous entendre.

Fiche technique

Moteur

H4 DACT 2,4 litres atmosphérique

182 ch à 5800 tr/min

176 lb-pi à 4400 tr/min

Performances

Poids : 1655 kg (2,4 litres)

Rapport poids/puissance : 9,09 kg/ch

Capacité maximale de remorquage : 1225 kg (2,4 litres)

Boîte de vitesse

De série : Automatique à variation continue (CVT) 8 rapports

Optionnelle : Aucune

Mode d’entraînement : Intégral (quatre roues motrices)

Pneus

225/60R17 (livrée : Conveniance)

Volume du réservoir/ indice d’octane

70 litres

Ordinaire

Consommation

9,8 L/100 km

Dimensions

Empattement : 2745 mm

Longueur : 4860 mm

Hauteur : 1687 mm*

Largeur : 1897 mm

* Incluant les barres de toit