Tesla, le fabricant américain de voitures électriques, s'envolait lundi à Wall Street après un accord négocié ce week-end avec le gendarme des marchés financiers (SEC) prévoyant qu'Elon Musk conserve la direction de l'entreprise, bien qu'il soit chassé de la présidence du conseil d'administration.

Le titre a ouvert à 305,77, en forte hausse par rapport au prix de clôture de 264,77 $ vendredi. Il était en hausse de 16 % (42,83 $) à 307,60 $ à 10 h 50. Il avait perdu 43% depuis le 7 août, après la publication d'un tweet controversé du patron de Tesla à l'origine de ses problèmes avec les autorités boursières.

M. Musk avait alors affirmé, en cours de séance, qu'il voulait retirer son groupe de la Bourse lorsque l'action atteindrait 420 dollars et qu'il avait pour ce faire déjà sécurisé les financements nécessaires.

Cette affirmation était fausse, estime la SEC qui a porté plainte pour fraude la semaine dernière contre le milliardaire et réclamait entre autres qu'il ne puisse plus diriger une entreprise cotée en Bourse.

Un accord de dernière minute

Mais les deux parties ont scellé un accord samedi selon lequel M. Musk abandonne la présidence du conseil d'administration de l'entreprise qu'il a fondée mais conserve le poste de PDG.

Tesla et son patron doivent en outre payer, chacun, 20 millions de dollars d'amende.

Cet arrangement ravit les investisseurs dans la mesure où «il réduit l'incertitude concernant la direction de Tesla et évite un procès potentiellement long et source de distraction», soulignent les analystes de JPMorgan.

Et le montant des amendes reste modéré, remarquent-ils.

Ces mesures «apportent un changement positif car elles devraient améliorer la gouvernance de l'entreprise et permettre aux investisseurs de se concentrer vraiment sur ses opérations», note aussi Jed Dorsheimer de Canaccord Genuity.

Beaucoup d'investisseurs voient en effet en M. Musk un bouillonnant visionnaire capable de faire fructifier allègrement son entreprise, mais s'inquiètent également de son comportement erratique.

En attendant les poursuites au civil

Toutefois, souligne M. Dorsheimer, toutes les péripéties des dernières semaines «ont probablement affecté la bonne marche» de l'entreprise qui ne devrait pas selon lui atteindre ses objectifs concernant la Modèle 3.

Tesla mise beaucoup sur cette nouvelle voiture destinée au grand public mais rencontre depuis son lancement d'importants problèmes de production conduisant à des retards de livraison.

De plus, l'accord ne signifie pas que les risques juridiques s'effacent totalement «au vu de la pléthore de potentielles poursuites en nom collectif désormais renforcées (par l'action de la SEC) et d'une éventuelle enquête du département de la Justice», rappellent les analystes de JPMorgan.