(Washington) Elon Musk a menacé samedi de quitter la Californie, où se trouve son seul site de production de voitures électriques Tesla aux États-Unis, parce que les autorités locales l’empêchent de reprendre la production immédiatement, pour cause de pandémie.

« Franchement c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Tesla va immédiatement déplacer son siège et ses futurs projets au Texas/Nevada. Et si on devait garder une activité manufacturière à Fremont, cela dépendra de la façon dont nous sommes traités », a lancé M. Musk dans une de ces longues diatribes dont il a le secret sur Twitter. Et qui ne sont pas toujours suivies d’effets.

Il a fait valoir l’expérience de Tesla en Chine, où son site de fabrication a rouvert après que l’épidémie de COVID-19 a été maîtrisée.  

« Tesla en sait bien plus sur ce qu’il faut faire pour [reprendre la production] en toute sécurité, grâce à l’expérience acquise dans notre usine Tesla en Chine, qu’un petit fonctionnaire par intérim même pas élu », a lancé avec mépris le fantasque milliardaire, qui vient d’avoir un fils avec la musicienne Grimes.

Il a aussi affirmé qu’il allait « immédiatement » poursuivre en justice le comté d’Alameda, près de San Francisco, où se trouve l’usine, accusant ses autorités d’être « irrationnelles et coupées de la réalité ».

« Le fonctionnaire ignorant et non élu "responsable sanitaire par intérim" du comté d’Alameda va à l’encontre des ordres du gouverneur, du président, de nos droits constitutionnels et en dépit du bon sens ! », a encore fulminé M. Musk.

Il avait déjà défrayé la chronique le 1er mai en faisant chuter le cours de Tesla de plus de 10 % en bourse après avoir tweeté que l’action était trop chère.

Plus tôt ce sont ses déclarations lors d’une téléconférence avec des analystes financiers qui avaient fait des vagues, déjà à cause de la fermeture de Fremont depuis le 12 mars. Il avait alors jugé que le prolongement du confinement était « fasciste » et « pas démocratique ».

M. Musk ne décolère pas. Pourtant Tesla a réussi à afficher un bénéfice – modeste – mais surprise de 16 millions de dollars au 1er trimestre, un bond de 33 % des livraisons de voitures et un chiffre d’affaires en hausse de 32 % à 5,99 milliards de dollars.