Le constructeur automobile allemand Volkswagen a annoncé mercredi avoir accepté de payer un milliard d'euros (1,5 milliards de dollars canadiens) d'amende en Allemagne, reconnaissant ainsi «sa responsabilité» dans le dossier des moteurs diesel truqués.

Un tribunal de Brunswick (tout près de Wolfsbourg, le siège social de Volkswagen) «a mis en évidence des manquements au devoir de surveillance» au sein de l'entreprise et «ordonné à Volkswagen le paiement d'une amende», indique le groupe dans un communiqué.

«Après vérification approfondie, Volkswagen accepte l'amende et ne déposera pas de recours», ajoute le constructeur, qui «y voit une étape supplémentaire importante pour surmonter la crise du diesel».

Volkswagen a admis en 2015 avoir utilisé des logiciels capables de fausser les résultats des tests d'émission, dissimulant le niveau réel de la pollution aux oxydes d'azote (NOx), qui accroissent les risques de maladies respiratoires et cardiovasculaires.

Le premier constructeur automobile mondial a reconnu avoir installé ces logiciels truqueurs sur 11 millions de véhicules dans le monde entier.

Les voitures ainsi équipées restaient dans les limites légales d'émissions de substances dangereuses comme les oxydes d'azote pendant les tests en laboratoire, mais dépassaient ces mêmes limites de 40 fois en conduite sur route.

Volks pas au bout de ses peines

Si le paiement de cette amende «met un terme à la procédure administrative visant Volkswagen», d'actuels et d'anciens hauts responsables du groupe restent l'objet d'enquêtes en Allemagne et aux États-Unis.

Plusieurs tribunaux allemands ont ouvert des enquêtes pour fraude, manipulation de cours de Bourse ou publicité mensongère contre des salariés de Volkswagen et de ses marques Audi et Porsche, mais aussi de Daimler et de l'équipementier Bosch.

Lundi, le tribunal de Munich a annoncé que le PDG d'Audi, Rupert Stadler, était désormais personnellement visé par une enquête sur le scandale.

L'ancien PDG de VW, Martin Winterkorn, et son successeur Martin Müller, mais aussi l'actuel chef du conseil de surveillance du groupe VW, Hans Dieter Pötsch, et l'actuel président de VW, Herbert Diess, sont également visés par des investigations.

Aux États-Unis, où Volkswagen a plaidé coupable pour fraude et d'obstruction à la justice, huit anciens et actuels dirigeants de Volkswagen ont été inculpés, dont M. Winterkorn, accusé de «fraude» et «conspiration».

Un cadre d'Audi y a également été inculpé, et parmi ces neuf personnes deux ingénieurs ont déjà été condamnés.