Volkswagen présentera dès mercredi un prototype basé sur son nouveau pickup Tarok lors du Salon de l’auto de New York.

Mais le constructeur allemand a d’emblée indiqué que ce véhicule ne serait pas commercialisé aux États-Unis. Selon Volks, exposer le Tarok à New York vise à «jauger la réaction du marché envers un petit pickup d’entrée de gamme vraiment polyvalent». 

Le Tarok est une version plus courte et stylisée du pickup Amarok, mais il est monté sur une plateforme de voiture. C'est un prototype montré au Brésil en novembre dernier. L'Amarok, lui, est un pickup monté sur un châssis en échelle et disponible en Amérique du Sud et dans d'autres pays.

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Le Tarok lors de son dévoilement au Brésil en novembre 2018.

Peu de temps après le dévoilement du prototype Tarok, Volkswagen et Ford ont indiqué être en pourparlers pour concevoir ensemble des pickups et des fourgons, et surtout pour partager des usines dans certaines régions du monde. Il est clair que le constructeur allemand, de son côté, aimerait bien une place dans l'usine américaine où Ford fera des pickups intermédiaires, encore celle de Wayne, au Michigan (le Ford Ranger, et le VUS Ford Bronco dès 2020).

ÇA VEUT DIRE «LOUP» EN INUIT

Volks fait depuis 2010 le pickup Amarok («loup», en langue inuite) en Amérique du Sud et ailleurs. C'est un «vrai pickup» construit sur un châssis en échelle, mais de taille intermédiaire, comme un Toyota Tacoma ou un Chevrolet Colorado. Le constructeur allemand ne l’a jamais importé aux États-Unis (ni au Canada) en raison d’une taxe américaine de 25 % sur les pickups, une mesure protectionniste qui incite les étrangers comme Toyota, Nissan et Honda à construire des usines d’assemblage aux États-Unis. 

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Ci-haut, un l'Amarok V6 Concept montré au Salon de l'auto de Sao Paulo, au Brésil, en novembre dernier. C'est un prototype légèrement stylisé et, surtout, mu par un gros V6.

Le PDG du Groupe Volkswagen, Herbert Diess, après avoir annoncé que sa compagnie et Ford étaient en pourparlers pour collaborer à la production de pickups et de fourgons, avait indiqué que «si la relation avec Ford marche bien, on aurait un successeur à l’Amarok, qu’on pourrait alors vendre partout au monde et, potentiellement aux Etats-Unis.» D'ailleurs, Volks a inscrit le nom Amarok au Registre des brevets et marques des États-Unis.

Volks n’a pas encore décidé si elle lancerait un «vrai» pickup construit sur un châssis en échelle, ou si il essaierait de faire comme Honda avec son Ridgeline, une camionnette monocoque construite comme un VUS, sans le traditionnel châssis en échelle. En mars dernier, Volkswagen avait montré le prototype Atlas Tanoak, un pickup du même genre construit lui aussi sur une plateforme monocoque, celle du VUS Atlas.

L'Amarok est vendu en Australie, au Mexique, en Mongolie, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud et presque partout en Europe et en Amérique du Sud. Dès 2012, Volks avait sondé des concessionnaires canadiens et américains au sujet d'un possible lancement dans notre marché, mais n'avait pas donné suite à l'idée à cette époque.

On ne sait pas si le prototype Tarok influencera l'Amarok Made in America, mais comme les Américains ont déjà de la misère avec les noms typiquement Volkswagen comme Touareg, Routan et autres Tiguan, on peut supposer que Tarok ne sera pas retenu.

Et si vous vous demandez ce que ça veut dire, Wikipédia nous informe que le tarok est une langue nigéro-congolaise parlée au Nigéria.