Lorsque vient le temps de retracer l’histoire de la compacte sportive, un modèle est immanquable : la Volkswagen Golf GTI. Celle qui a jeté les bases du segment, il y a 43 ans, dispose d’une énorme notoriété construite sur son agrément de conduite et sa polyvalence. Malgré ses 35 ans bien comptés, sa sœur en format berline, la Jetta GLI, n’a jamais réellement réussi à sortir de son ombre. La nouvelle et sixième itération de la GLI entend corriger le tir.

Son design

PHOTO FOURNIE PAR VOLKSWAGEN

De côté, la GLI étale les mêmes proportions classiques de berline avec un porte-à-faux arrière assez présent.

La Jetta GLI reste indéniablement fidèle à sa philosophie originelle – aussi partagée avec la Golf GTI – de performance habillée sobrement. Ainsi, sous certains angles, on arrive difficilement à la distinguer de la Jetta ordinaire. C’est plutôt dans les détails qu’elle s’apprécie. La calandre en hexagone est composée d’alvéoles rappelant celle d’un nid d’abeille et est traversée d’une ligne rouge. Le bouclier est aussi légèrement redessiné. De côté, la GLI étale les mêmes proportions classiques de berline avec un porte-à-faux arrière assez présent, mais chausse des jantes plus imposantes de 18 po, entourées d’un trait du même rouge qu’à l’avant (version 35anniversaire). Les étriers sont également peints en rouge. Bref, vous comprenez la thématique. À l’arrière, le jeu des différences est plus complexe. Seuls les deux pots d’échappement donnent une indication claire, outre l’écusson GLI.

À bord

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L’habitacle fait dans la modernité avec un bloc d’instruments entièrement numérique et configurable à souhait emprunté à Audi.

L’habitacle fait dans la modernité avec un bloc d’instruments entièrement numérique et configurable à souhait emprunté à Audi. C’est lisible et élégant, mais on peut rapidement s’y perdre. Du reste, le dessin du tableau de bord, décrivant un angle obtus vers le passager, est simple et plutôt élégant en plus de positionner les commandes en angle vers le conducteur. Cela dit, la qualité d’ensemble n’est pas au niveau de la Golf avec un trop-plein de matières rigides. L’assemblage est aussi un peu à la traîne, chose qui se traduit par des craquements venant de divers endroits sur des chemins accidentés. Sur l’aspect pratique, cette Jetta est par ailleurs dans le peloton de tête de sa catégorie, avec un habitacle très hospitalier renchéri par beaucoup de rangements et un grand coffre arrière.

Sous le capot

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Pour sa sixième cuvée, la GLI reçoit le cœur de la GTI : soit un quatre-cylindres turbocompressé de 2 L.

Pour sa sixième cuvée, la GLI reçoit le cœur de la GTI, histoire de nourrir ses nouvelles ambitions. C’est donc un quatre-cylindres turbocompressé de 2 L placé transversalement qui bat à l’avant. Il produit 228 ch et 258 lb-pi de couple. Sa vélocité, quand la vitesse maximale de rotation du turbocompresseur est atteinte, suggère toutefois une puissance supérieure. Ce moteur est d’une grande linéarité sur une large portion des régimes et permet à la GLI d’afficher de l’assurance en accélération. La consommation, qui s’est située autour des 7,7 L/100 km lors de l’essai, est aussi très raisonnable. Outre la manuelle à six rapports, la berline obtient, moyennant un surplus, une boîte à double embrayage à sept rapports. Les changements sont donc extrêmement rapides. Cela dit, malgré son raffinement indéniable, elle demeure moins fluide en conduite urbaine qu’une automatique traditionnelle.

Derrière le volant

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Tout comme la version ordinaire, cette GLI bénéficie d’une nouvelle plateforme à traction, la MQB, aussi partagée avec la Golf.

Tout comme la version ordinaire, cette GLI bénéficie d’une nouvelle plateforme à traction, la MQB, aussi partagée avec la Golf. Cette transition lui fait un grand bien sur le plan de la rigidité structurelle. La compacte bénéficie également d’un différentiel avant électronique à glissement limité, rendant les accélérations très coulées en sortie de virage tout en limitant le survirage. Elle freine aussi fort avec de gros étriers avant empruntés à la Golf R. Le train arrière gagne une configuration multibras en comparaison de la poutre de torsion de la Jetta ordinaire, ce qui permet de garder le rythme. Elle est aussi outillée de l’amortissement adaptatif de série pour encadrer les mouvements. Ajoutez à cela une direction au toucher agréable et extrêmement précise et on a droit à une berline joueuse à souhait. Il manque seulement des pneumatiques de meilleure qualité pour soutenir cet équilibre.

Les technologies embarquées

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Le système d’infodivertissement est très complet et simple à utiliser.

Outre sa carrosserie de berline, la GLI se distingue de la Golf GTI par son équipement très fourni. Seuls les éléments de sécurité active, à savoir le régulateur de vitesse adaptatif, le freinage automatique en cas d’urgence et l’assistance de maintien de trajectoire, sont proposés dans un groupe d’options de 995 $. Le système d’infodivertissement est très complet et simple à utiliser. Il dispose d’un capteur qui fait afficher certaines fonctionnalités lorsque notre main s’approche de l’écran tactile. Le système est aussi en constante interaction avec le bloc d’instruments numérique, ce qui permet d’afficher la carte de navigation au centre du compte-tours et de l’indicateur de vitesse à la manière des Audi de dernière génération. Outre ces éléments, la GLI est proposée avec une chaîne BeatsAudio à huit haut-parleurs au rendement plutôt décevant.

Verdict

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Il ne fait pas de doute que cette sixième GLI est de beaucoup supérieure au modèle précédent.

Il ne fait pas de doute que cette sixième GLI est de beaucoup supérieure au modèle précédent. Plus élégante, valorisée par de meilleurs matériaux et soutenue par un châssis qui peut certainement se comparer à celui de la Golf GTI dans sa prestation, elle avance de solides arguments. Elle affiche toutefois un léger déficit de raffinement face à cette dernière sur le plan de l’assemblage et de certains plastiques employés dans l’habitacle. Bref, elle ne donne pas une impression de qualité aussi aboutie que sa sœur à hayon. Malgré tout, la GLI se rattrape sur l’équipement proposé de série qui, à 32 000 $ avec le rabais actuel du constructeur, en fait une proposition fort compétitive. Une voiture complète, donc, fort agréable au quotidien, mais qui n’atteint pas, du moins pas encore, le brio de la légendaire GTI.

CARNET DE NOTES

Comportement sur mesure : De l’amortissement à la sensibilité de l’accélérateur en passant par le comportement de la boîte de vitesses et l’assistance de la direction, tout ou presque est réglable sur la GLI, et ce, de manière indépendante.

Direction à ratio variable : La Jetta GLI dispose d’une direction à ratio variable, ce qui permet, entre autres, de diminuer le nombre de rotations du volant à basse vitesse lors de manœuvres de stationnement.

Coffre arrière très spacieux : Avec 399 L de volume, le coffre arrière de la Jetta a seulement 31 L de moins que celui de la Passat, la berline intermédiaire de la famille.

Son simulé : Comme c’est de plus en plus coutume chez les sportives, le son de la GLI est en partie simulé et l’intensité sonore varie selon les modes de conduite choisis.

De la couleur : Détail intéressant, lorsqu’on navigue dans les menus du système d’infodivertissement, on découvre la possibilité de changer la couleur et l’intensité de l’éclairage d’ambiance de l’habitacle.

FICHE TECHNIQUE

Version à l’essai : GLI édition 35anniversaire

Prix (avec options, transport et préparation) : 35 645 $

Moteur : L4 DACT 2L turbocompressé

Puissance : 228 ch à 5000 tr/min

Couple : 258 lb-pi à 1500 tr/min

Transmission (modèle d’essai) : automatique à double embrayage à sept rapports

Architecture motrice : moteur transversal avant, traction

Consommation (ÉnerGuide) : 8,4 L/100 km

Concurrentes directes : Acura ILX, Honda Civic Si, Hyundai Elantra Sport, Subaru WRX

Du nouveau en 2019 : nouvelle génération (GLI)