(Whistler, Colombie-Britannique) Avec le Cross Sport, Volkswagen compte prendre à contrepied ses proches concurrents en mêlant les genres. Ce faisant, la marque allemande souhaite ainsi dynamiser le marché de l’utilitaire qui peu à peu s’enferme dans ses traditions. Étroitement dérivé de l’Atlas, le Cross Sport a-t-il seulement quelque chose de neuf à proposer au-delà du style ?

En s’invitant sur un territoire défriché depuis 2008 par le X6 de BMW, Volkswagen brise son image de marque prêt-à-porter en imitant une tendance forte chez les constructeurs spécialisés dans le « sur-mesure » : donner des airs de coupé à un gros VUS.

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Avec son Atlas Cross Coupe, Volkswagen fait une concoction pour mixer utilitaire et coupé.

Après le très américain Atlas avec ses trois rangées de sièges, lequel lui a permis d’élargir le spectre de ses acheteurs, Volkswagen vient boucler la boucle. Le Cross Sport avec ses cinq places présente une autre opportunité de conquête. Pour nous en convaincre, la direction Volkswagen rappelle à notre bon souvenir que près de 60 % des acheteurs canadiens de VUS de taille intermédiaire optent pour une configuration cinq passagers au lieu de sept (ou huit).

« Un design tout en force », dit Volks

La silhouette est athlétique et plongeante, avec des épaulements prononcés pour suggérer la puissance. « Un design tout en force », résume Volkswagen.

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Volkswagen mêle les genres avec son Cross Sport.

On ne se sent pas spontanément en empathie avec le Cross Sport, véhicule au style énergique, mais pas très gracieux. Moins grand que l’Atlas, le Cross Sport est également plus court et un brin plus léger. Les deux véhicules partagent la même chaîne de montage à Chattanooga dans le Tennessee.

Stylisé et costaud de l’extérieur, le Cross Sport apparaît plutôt spartiate et daté de l’intérieur. Rien à redire sur l’ergonomie générale des commandes, tout est à sa place. Peut-être a-t-on trop vu cette présentation platement horizontale ou la forme de ces boutons qui enguirlandent les habitacles des Volkswagen.

Intérieur décevant, mais très spacieux

En plus de manquer cruellement de relief et d’imagination, cet habitacle plus coloré (des combinaisons de couleurs hardies existent) ne peut faire oublier qu’il s’habille, en partie, de plastiques mal dégrossis et susceptibles de se rayer aisément. Surtout ceux qui tapissent la partie utilitaire du véhicule.

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Rien à redire sur l’ergonomie générale des commandes, tout est à sa place. Peut-être a-t-on trop vu cette présentation platement horizontale ou la forme de ces boutons qui enguirlandent les habitacles des Volkswagen.

En outre, comment expliquer que la version Trendline (38 995 $) soit offerte avec un minuscule écran central de 6,5 pouces et une seule prise USB  ? L’écran de 8 pouces (sur nos photos) est offert sur les déclinaisons de plus de 45 000 $. Et comptent, elles, quatre prises USB. La nomenclature comporte d’autres bizarreries du genre (absence d’un dispositif de coupure automatique à l’arrêt sur le modèle de base) qui forcent la main du consommateur à fouiller le fond de ses poches.

À défaut d’une présentation flatteuse, le Cross Sport entend se racheter en proposant beaucoup de dégagement. Personne ne dira que l’on est à l’étroit lorsqu’on prend place sur les sièges arrière de cette Volkswagen.

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Le Cross Sport comporte cinq places. Volkswagen rappelle que près de 60 % des acheteurs canadiens de VUS de taille intermédiaire optent pour une configuration cinq passagers au lieu de sept (ou huit).

Le dégagement est digne d’une limousine et surpasse largement la concurrence (voir notre onglet sur les rivales). Les dossiers de la banquette s’inclinent pour plus de confort et se rabattent aussi pour augmenter la superficie du coffre. Ce dernier est immense et fait oublier la modularité classique de sa configuration qui ne prévoit aucun aménagement particulier comme un passage central pour y glisser des skis, par exemple.

Bon rouage intégral

Pas besoin de farfouiller dans la fiche technique ou de s’engager sur une route sinueuse pour comprendre que cet utilitaire n’a de sport que le nom. Il partage tout de l’Atlas : sa stabilité rassurante, son confort de roulement et son fort diamètre de braquage (plus de 12 mètres) qui pénalise son agilité dans certains passages étroits.

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Les dossiers de la banquette s’inclinent pour plus de confort et se rabattent aussi pour augmenter la superficie du coffre. Ce dernier est immense.

La présence d’un rouage intégral de série, y compris sur les déclinaisons équipées du quatre cylindres, sera très certainement bien accueillie des consommateurs. Ce dispositif à prise temporaire offre de bonnes performances sur des surfaces à faible coefficient d’adhérence et procure un filet de sécurité additionnel pour rallier les stations d’hiver.

Pour les excursions hors route, c’est moins certain en raison des caractéristiques de pneumatiques bien sûr, mais aussi de la garde au sol. Celle-ci est inférieure au Jeep Grand Cherokee, mais équivalente à celui d’un Honda Passport, deux de ses cibles avouées.

Du style, sauf à la pompe

Sous le capot, on préférera le 2 litres au 3,6 litres, à moins, bien entendu, que la capacité de remorquage figure parmi les principaux critères de l’acheteur. Hormis cet aspect, rien ne justifie vraiment le choix du 3,6 litres, pas même sa douceur de fonctionnement.

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Sous le capot, on préférera le 2 litres au 3,6 litres, à moins, bien entendu, que la capacité de remorquage figure parmi les principaux critères de l’acheteur.

En fait, cette motorisation V6 n’est pas plus pétillante que le 2 litres (temps d’accélération et de reprises assez similaires) et sa performance à la pompe laisse perplexe, comme en font foi nos évaluations (voir fiche technique). La présence d’un système d’injection directe, d’un dispositif de coupure automatique à l’arrêt ou encore d’une boîte automatique à huit rapports – au fonctionnement parfaitement lisse par ailleurs – ne change vraiment rien. Le 2 litres, sans être d’une sobriété exceptionnelle lui non plus, est le choix à privilégier pour quiconque a conscience des enjeux environnementaux. Il est certes un peu plus « plaintif » à l’effort et un peu moins lisse à l’accélération, mais le 2 litres s’acquitte parfaitement de la tâche pour peu qu’on ne lui demande pas de tirer une charge supérieure à 907 kilogrammes. C’est peu, mais visiblement ici le style a préséance sur tout.

Coup de plumeau

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Volkswagen Atlas Cross Sport (à gauche) et l’Atlas

Volkswagen profite de la sortie de la déclinaison Cross Sport pour revisiter l’Atlas (gris clair à gauche sur la photo). Ce dernier bénéficie, extérieurement, de subtiles retouches esthétiques. À l’intérieur, on remarque l’ajout nouvelles applications d’infodivertissement, de la présence de surpiqûres sur certaines garnitures et de nouvelles options de confort et de sécurité. Le plus important à retenir est l’abandon, au Canada, de la version tractée (roues avant motrices) sur l’ensemble de la gamme au profit du seul rouage à quatre roues motrices. Un mode d’entraînement qui, hier encore, était réservé à l’usage exclusif des Atlas motorisés par le V6.

Hors route

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Le Volkswagen Atlas Cross Sport R (sur la remorque) et l’Atlas

Révélé au dernier Salon automobile de Los Angeles, l’Atlas Cross Sport R (oui, celui sur la remorque) prendra part, à l’automne, au Score Baja 1000, une compétition tout-terrain. Ce modèle qui n’a rien à voir avec le modèle de série s’anime cependant d’un moteur quatre cylindres de 2 litres capable de délivrer 600 chevaux. Toutefois, pour s’assurer de la fiabilité de cette mécanique au cours de l’épreuve et pour ne pas compromettre l’équilibre du châssis, cette puissance sera, dit-on, ramenée à 480 chevaux.

Fiche technique

Moteur

L4 DACT 2 litres turbocompressé : 235 chevaux à 4500 tr/min ; 258 lb-pi à 1600 tr/min

V6 DACT 3,6 litres atmosphérique : 276 chevaux à 6200 tr/min ; 266 lb-pi à 2750 tr/min

Performances

Rapport poids/puissance : 8,27 kg/ch (2 litres), 7,15 kg/ch (3,6 litres)

Accélération : 8,3 secondes (3,6 litres)

Capacité maximale de remorquage : 907 kg (2 litres) 2268 kg (V6)

Boîte de vitesse

De série : automatique à 8 rapports

Optionnelle : aucune

Mode d’entraînement : intégral (4 roues motrices)

Pneus

245/60R/18

255/50R20

265/45R21 (R-Line)

Capacité du réservoir et essence recommandée

70,4 litres

Ordinaire

Consommation

12,2 L/100 km (2 litres)

13,1 L/100 km (3,6 litres)

Dimensions

Empattement : 2980 mm

Longueur : 4966 mm

Hauteur : 1723 mm

Largeur : 1990 mm

Garde au sol : 203 mm

Note de la rédaction : les frais de voyage liés à ce reportage ont été partiellement payés par Volkswagen Canada.