Le retour de la familiale cette année chez Volvo a évidemment réanimé de vieux souvenirs. Le format de la V60 est directement inscrit dans l'ADN du constructeur suédois. Dans l'ombre de cette nouveauté se cache toutefois un produit peut-être encore plus intéressant sur plusieurs de ses facettes. Le XC60, lancé en 2009 au Canada (année-modèle 2010), n'est pas le choix le plus populaire de son segment, mais n'est pas non pertinent pour autant.

Son design

Redessiné en 2014, le XC60 a perdu quelques ingrédients qui le distinguaient de la masse des multisegment compacts. Globalement, son dessin est assez anonyme. L'avant fait très sage avec sa discrète calandre et ses phares arrondis. Ses porte-à-faux courts, dont celui du devant affiche une fausse plaque de protection, lui donnent un petit air de VUS. L'arrière est probablement la partie la plus intéressante du XC60 avec ses phares qui épousent les formes naturelles des ailes.

À bord

Cette prudence générale est également perceptible dans le dessin de la planche de bord. Très épurée, chose qui respecte l'approche traditionnelle suédoise en matière de design, elle n'est pas moins inintéressante à regarder. Sa nacelle, très mince et se détachant du tableau de bord, est un beau clin d'oeil qui permet d'ajouter un espace de rangement supplémentaire. L'espace, plus généreux que dans la V60 à l'avant, rend l'ambiance encore moins chargée. On aurait toutefois pris quelques centimètres supplémentaires à l'arrière.

Sous le capot

Pour 2015, le XC60 reçoit le nouveau quatre-cylindres suralimenté de 2 L de série. Le modèle essayé était plutôt équipé du six-cylindres en ligne de 3 L produisant 300 ch en bonne forme. Pour l'ensemble, ce moteur n'a pas à rougir devant la concurrence allemande. Il réagit à la moindre sollicitation, comportement qui nous fait oublier qu'il est turbocompressé. Sa boîte automatique à six rapports remplit bien son mandat, mais n'a certainement pas le rendement des boîtes ZF à huit rapports que l'on trouve ailleurs.

Derrière le volant

Le XC60 est basé sur la S60, un lignage que l'on perçoit dès les premiers kilomètres parcourus. Le petit multisegment affiche un bon aplomb en virage. Le roulis est bien contrôlé et la direction positionne son nez avec précision en virage. Cette dernière est d'ailleurs vive, mais n'a pas la finesse d'une direction de BMW, surtout en milieu de courbe. La transmission intégrale, très compétente sur surface enneigée, a une légère propension à l'effet de couple sur le sec en pleine accélération, un défaut un peu agaçant.

Les technologies embarquées

Volvo a revu pratiquement l'ensemble de son offre technologique pour l'année-modèle 2015. Son système d'infodivertissement s'est outillé d'un modem intégré utilisable via une carte SIM et du Volvo On Call, une application qui peut appeler les secours par l'entremise de la ligne téléphonique du cellulaire couplé ou le réseau en cas d'accident. Reconnu pour son expertise, Harman Kardon a aussi visé juste concernant la qualité sonore. Un bruit parasite provenant d'une portière du véhicule d'essai venait toutefois troubler les basses fréquences, une faute d'assemblage à corriger.

Verdict

Somme toute, le XC60 est un produit digne d'intérêt. Le petit multisegment propose un format qui permet un juste milieu pertinent entre une familiale et un VUS plus encombrant. Sa finition fait bonne impression. On doit toutefois souligner que le véhicule est vieillissant, un âge qui se traduit par une ergonomie moyenne de certaines commandes et l'utilisation de certains plastiques durs de qualité moyenne. Bref, ce n'est pas un premier de classe, mais pas une option à snober pour autant si vous résistez à l'appel des coûteuses options.

Observations

> Comme sur plusieurs produits Volvo, le pare-brise chauffant optionnel permet d'éliminer rapidement le givre, un outil très pratique par grand froid.

> Sous ses 873 L de volume, le coffre arrière cache différents espaces de rangements habilement dissimulés pour cacher des objets de valeur.

> Le XC60 est outillé d'un système optionnel de détection des piéton et des cyclistes employant un radar et un caméra logés derrière le rétroviseur central. Il peut automatique appliquer les freins.

> Lorsque le mode sport est enclenché sur la transmission de la livrée T6, les changements de rapports son 50% plus rapide lorsque la première et la deuxième vitesses sont sélectionnés. L'accélération est alors plus véloce.

> Cette génération du XC60 sera la dernière à être basée sur ce châssis développé au départ par Ford. La prochaine cuvée sera construite sur la nouvelle plate-forme SPA développée à l'interne.