Trois ans après avoir fait timidement un premier pas dans cette direction avec son V60 hybride branchable au diesel, Volvo fait à son tour le saut vers le tout électrique.

Dans une déclaration publiée récemment, Hakan Samuelsson a annoncé que ce virage était amorcé. «Nous croyons que le temps est venu pour les voitures électriques de cesser d'être un marché de niche et d'intégrer le marché de masse, a affirmé le PDG de Volvo dans un communiqué. Nous sommes convaincus que, d'ici à 2020, 10% des ventes mondiales de Volvo seront des voitures électrifiées.»

Retenons bien le terme ici: «voitures électrifiées.» C'est essentiellement avec une motorisation hybride pouvant être rechargée que Volvo compte atteindre cet objectif. Au modèle XC90 du genre, tout juste sorti, vont se greffer les versions «plug-in» des prochaines V60 et S60, de la nouvelle berline S90 de l'an prochain et des nouvelles S40 - modèle que l'on n'avait plus - et V40 - que l'on n'a jamais eus - prévues d'ici à 2017. Toutes ces versions hybrides branchables seront elles aussi proposées en option.

Cependant, Volvo y va de son véhicule 100% électrique, sur lequel il planche en prévision d'une mise en marché en 2020. La marque suédoise n'a donné aucun détail au sujet de cette voiture électrique.

«Nos recherches montrent que les gens conduisent nos hybrides en mode électrique environ 50% du temps. Nous en sommes à un point où le coût comparé aux bénéfices de l'électrification est maintenant presque positif. Les batteries s'améliorent, les coûts baissent et l'acceptation du public à l'égard de l'électrification est une question qui ne se pose plus», a souligné Peter Mertens, vice-président Recherche et développement de Volvo.

En favorisant l'électrification de sa gamme, Volvo s'éloigne progressivement du diesel qui n'est pas associé à ses modèles hybrides branchables à venir.

La direction de la marque suédoise, propriété du chinois Geely depuis cinq ans, a en fait anticipé un changement de direction avant même que n'éclate le scandale Volkswagen. «Alors que nous observons qu'un éloignement du diesel s'opère, nous nous orientons vers des solutions au diesel, avec par exemple nos moteurs trois cylindres couplés à des motorisations électriques, ce que nous pensons être l'avenir», a fait remarquer le mois dernier Lars Wrebo, directeur des achats et de la production chez Volvo, dans une entrevue à Automotive News Europe.

Pour autant, Volvo ne semble pas condamner le diesel rapidement. Chez le suédois, on lui accorde encore une bonne demi-douzaine d'années avant de péricliter.