Au lieu de copier la concurrence pour prendre pied sur le marché du VUS compact, Volvo a puisé dans son patrimoine. Spécialiste reconnu de la familiale (autrefois on disait station wagon), le constructeur scandinave a tout naturellement conçu un véhicule pratique. C'était une des qualités --la raison d'être, même-- de ces véhicules; une qualité, hélas, depuis longtemps perdue de vue, mais qu'on retrouve dans le XC40.

De nos jours, un VUS peut en cacher un autre. Puis un autre. Et encore un autre. On a beau aplanir le toit, enfler les puits d'aile, étirer la calandre, modifier le dénivelé du hayon, au bout du compte, les VUS finissent tous par se ressembler. Un beau jour, cette catégorie sera victime de sa propre banalisation.

Très homogène et d'une forme légèrement excentrique, le XC40 a quelque chose d'une familiale surélevée. Il est assez long et pèse son poids. Mais c'est surtout son habitacle doté de quelques astuces qui constitue sa principale originalité par rapport à ses concurrents.

Une poubelle : il s'agissait d'y penser

Le XC40 n'est pas révolutionnaire, mais il est exceptionnellement ingénieux, à l'image du Dodge Journey ou encore de la Honda Fit. Ce véhicule à l'esprit très pratique n'omet pas de multiplier les rangements (petits et grands) et va jusqu'à proposer une petite poubelle amovible dans l'accoudoir central. Une idée avancée par l'étude Volvo YCC - pour Your Concept Car - présentée au salon de Genève 2004...

Accueillant et plutôt zen, l'habitacle du XC40 est un endroit où il fait bon se retrouver, même si la qualité des matériaux trahit la nature « bon marché » (pour une Volvo, s'entend...) du XC40. 

Certains plastiques manquent de richesse ou montrent une certaine fragilité. Il y a mieux ailleurs (Audi Q3). Pire aussi (Mercedes GLA). 

En revanche, le constructeur scandinave sait, mieux que ses concurrents actuels, comment intégrer harmonieusement l'incontournable écran d'infodivertissement au très traditionnel tableau de bord. À l'image de Tesla, l'écran monté à la verticale est non seulement agréable à consulter, mais aussi très intuitif à manipuler.

Un brin exigu en arrière

On pourrait également trouver à redire sur le plan de l'habitabilité. Si les places avant, légèrement surélevées, sont remarquablement confortables, les occupants à l'arrière trouveront matière à chipoter sur la faible longueur des assises, un peu trop courtes pour être franchement confortables. Le dossier, planté un peu trop à la verticale, a néanmoins le mérite de se rabattre, à plat, en trois sections pour permettre de moduler selon les besoins le volume intérieur (habitable et utilitaire).

Volvo aurait pu aller plus loin encore en permettant, par exemple, de rabattre partiellement le dossier du siège occupé par le passager avant pour faciliter le transport de très longs objets; ou encore en permettant aux assises de la banquette arrière de coulisser pour ajouter à la modularité de l'espace intérieur.

Assemblé en Belgique, le XC40 inaugure une toute nouvelle plateforme appelée CMA (pour Compact Modular Architecture). Celle-ci se retrouvera à court et moyen terme sur d'autres produits du conglomérat Geely (propriétaire de Volvo), parmi lesquels on trouve les Lynk & Co (chinois) et Lotus (britannique). 

De manière générale, cette architecture n'innove en rien, si ce n'est qu'elle a été créée au départ pour accueillir des groupes propulseurs divers (essence, diesel, électrique, hybride rechargeable).

Beaucoup de dispositifs de sécurité

Voilà sans doute ce qui explique en partie pourquoi le XC40 apparaît plus lourd que bon nombre de véhicules concurrents. La marque suédoise pourrait également invoquer le fait que le XC40 retient les services d'une plus grande quantité d'aides à la conduite ou éléments de sécurité pour justifier le poids.

Physiquement singulier au point d'en être un peu extravagant, le XC40 affiche toutefois un comportement routier très sérieux.

Ses proportions et son excellente suspension lui permettent de ne pas trop tanguer dans les courbes et lui procurent une certaine agilité.

En ville, on aimera la taille raisonnable de l'auto, la douceur de sa direction, mais on se méfiera de son diamètre de braquage important dans le cadre des manoeuvres de stationnement.

Un 4-cyl. en attendant l'électrification

La nomenclature de la gamme compte trois déclinaisons, mais un seul groupe motopropulseur. En attendant la venue d'une version hybride rechargeable - sans doute pas avant 2020 - et entièrement électrique (2021-2022), le XC40 s'en remet à un quatre-cylindres de 2 L suralimenté par turbocompresseur. Une mécanique relativement sobre à la pompe, assez linéaire dans son rendement, mais qui ne s'excite pas vraiment lorsque le pied droit enfonce farouchement la pédale d'accélérateur. Cela posé, la conduite peut s'avérer parfois frustrante, à cause d'une boîte de vitesses dont l'étagement des rapports privilégie naturellement l'économie d'essence plutôt que le brio.

Mais il y a plus à redire : cette transmission se révèle aussi peu réactive au moment des reprises. En outre, son sélecteur exige douceur et calme, tant la commande est pointilleuse.

Par ailleurs, les plus exigeants se plaindront aussi des vociférations du 2 L à haut régime, mais ils devront bien reconnaître que la concurrence, pour l'heure, n'est pas mieux placée.

Le XC40 n'est pas parfait, loin de là. Souhaitons néanmoins que les idées qu'il avance feront école et symboliseront un tournant dans une catégorie qui glisse de plus en plus dans l'infiniment banal.

Trois fleurs, trois tomates

On aime



Concept rafraîchissant et singulier

Sièges avant confortables

Comportement équilibré

On aime moins



Gestion de la boîte automatique

Assises courtes à l'arrière

Certains matériaux bon marché

La facture

Marque/modèle : Volvo XC40

Fourchette de prix : de 39 500 $ à 46 600 $

Frais de transport et de préparation : 2015 $

Garantie de base : 48 mois/80 000 km

Consommation réelle : 9,7 L/100 km

Chez les concessionnaires : maintenant

Concurrents : Audi Q3, Infiniti QX30, Jaguar E-PACE

Pour en savoir plus : www.volvocars.com

Fiche technique

Moteur : L4 DACT 2 L suralimenté (T5)

Puissance : 248 ch à 5500 tr/min

Couple : 258 lb-pi entre 1800 et 4800 tr/min

Poids : 1696 kg

Rapport poids/puissance : 6,84 kg/ch

Mode : intégral

Transmission de série : automatique 8 rapports

Transmission optionnelle : aucune

Diamètre de braquage : 11,3 m

Freins (av.-arr.) : disque-disque

Pneus (av.-arr.) : 225/40R18

Capacité du réservoir : 54 L

Essence recommandée : super

Capacité de remorquage maximale : 1587 kg