L’idée n’est pas nouvelle. Les Porsche 918 Spyder et McLaren P1 ont prouvé son potentiel de manière spectaculaire il y a quelques années. Et pourtant, l’hybride rechargeable n’a jamais réellement cascadé sur les berlines compactes sportives. Malgré le fait que la frugalité n’occupe pas le haut de la liste des préoccupations de la catégorie, Volvo risque l’aventure avec sa S60. Une composition à la fois complexe et unique.

Son design

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Cette S60 Polestar reçoit un traitement esthétique discret concentré sur ses jantes de 19 po, nécessaires pour le dégagement des gros étriers avant Brembo.

Elle s’appelle S60 Polestar Engineered et c’est la deuxième génération de la S60 à se faire préparer par Polestar, l’ancienne maison de préparation de Volvo devenue récemment une marque à part entière. Au premier abord, la suédoise affiche timidement ses allégeances, surtout en comparaison avec les allemandes qui font la bravade avec des ailes et des jantes surdimensionnées et des capots renflés. Cette S60 Polestar reçoit un traitement esthétique discret concentré sur ses jantes de 19 po, nécessaires pour le dégagement des gros étriers avant Brembo. Du reste, ce sont essentiellement les discrets écussons Polestar qui sont responsables de la différenciation. Nul besoin de forcer la note ici, car le design de la S60 est dynamique en soi et fort bien proportionné. Les phares avant sont d’ailleurs bien élégants.

À bord

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Les ceintures de sécurité présentent le même jaune doré qui colore les étriers, chose qui détonne de manière assez notable avec l’ambiance noirâtre scandinave, mais chic, de la présentation.

L’habitacle poursuit dans le même registre, à une chose près : les ceintures de sécurité. Celles-ci présentent le même jaune doré qui colore les étriers, chose qui détonne de manière assez notable avec l’ambiance noirâtre scandinave, mais chic, de la présentation. Elles nous maintiennent bien en place dans des sièges bien confortables et enveloppants faits sur mesure pour cette livrée. À l’instar des autres modèles de la marque, on remarque le grand soin apporté aux matières choisies. C’est l’une des meilleures, sinon la meilleure, dans l’arène des compactes sportives et elle offre amplement d’espace pour ses passagers. Tout est aussi solidement assemblé et esthétique. Seul élément que l’on pourrait reprocher à cette S60 Polestar : une légère carence en originalité. Elle se démarque très peu d’une livrée R-Design.

Sous le capot

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On soulève le capot avant de la S60 Polestar pour découvrir un simple quatre-cylindres de 2 L, mais qui est à la fois turbocompressé et suralimenté par compresseur et appuyé par un petit moteur électrique.

Face aux V8 et six-cylindres suralimentés des ténors du segment, la S60 Polestar pose un regard très différent sur son mandat. On soulève le capot avant pour découvrir un simple quatre-cylindres de 2 L, mais qui est à la fois turbocompressé et suralimenté par compresseur et appuyé par un petit moteur électrique. Sa sonorité est très discrète. Un second moteur électrique transmet son couple uniquement aux roues arrière. C’est donc un rouage intégral sans arbre de transmission, comme chez Toyota et Lexus. Avec 415 ch et 494 lb-pi de couple au total, cette S60 Polestar a beaucoup de moyens. La puissance est d’ailleurs livrée de manière uniforme et constante. C’est un excellent système hybride duquel on peut soutirer une trentaine de kilomètres d’autonomie électrique, si on ménage l’accélérateur.

Derrière le volant

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Cette S60 est très stable, difficilement perturbable compte tenu de son poids élevé (2020 kg). Elle bénéficierait sans doute d’une monte pneumatique plus large pour l’adhérence, mais cela aurait sans doute un effet sur son autonomie.

Si les 15 ch de différence avec la version T8 traditionnelle ne sont pas réellement remarquables, il faut plutôt porter attention aux modifications apportées au châssis de cette S60. Les ingénieurs de Polestar ont boulonné des amortisseurs Öhlins ajustables manuellement au moyen de molettes. Un choix curieux dans un monde où les amortisseurs continuellement adaptatifs sont communs. Cela dit, ils font un excellent travail. Cette S60 est très stable, difficilement perturbable compte tenu de son poids élevé (2020 kg). Elle bénéficierait sans doute d’une monte pneumatique plus large pour l’adhérence, mais cela aurait sans doute un effet sur son autonomie. On sent à certains moments une surdose de couple à l’avant, ce qui engourdit la direction. Cette dernière rend cependant la voiture joueuse.

Les technologies embarquées

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Le système d’infodivertissement est le même qu’utilisé dans tous les autres produits de la marque. Basé sur un écran vertical de 9 po, il n’est pas facile d’approche et nécessite une bonne dose de concentration.

Elle est coûteuse, cette S60 Polestar, à plus de 80 000 $, mais elle a le mérite d’offrir également beaucoup sur le plan de l’équipement. Ainsi, l’assistance de maintien de voie doublée du régulateur de vitesse adaptatif est offerte de série. Ce système est nettement plus compétent que plusieurs autres, effectuant des corrections dans la direction de manière fluide. Le système d’infodivertissement est le même qu’utilisé dans tous les autres produits de la marque. Basé sur un écran vertical de 9 po, il n’est pas facile d’approche et nécessite une bonne dose de concentration, chose qui n’est pas toujours présente lorsqu’on est derrière le volant… L’instrumentation entièrement numérique est aussi affectée par un manque d’intuitivité et un rafraîchissement plutôt lent des menus, ce qui trahit son âge.

Verdict

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Élégante, performante, frugale, cette S60 Polestar est en soi une offre fort pertinente. Cela dit, on ne peut réellement dresser une comparaison directe avec les sportives bien établies comme les BMW M3 ou Mercedes C63.

Élégante, performante, frugale, cette S60 Polestar est en soi une offre fort pertinente. Cela dit, on ne peut réellement dresser une comparaison directe avec les sportives bien établies comme les BMW M3 ou Mercedes C63. Pas criarde, la suédoise joue de nuances et fait le pont entre les livrées de série et celles de haute performance. Ce positionnement inédit en fait un véhicule adapté à un usage normal, qui n’impose pas d’importants compromis. Son autonomie électrique est néanmoins relativement limitée. Il y a aussi son prix, qui demeure passablement élevé pour une berline compacte et qui la place inévitablement en concurrence avec Tesla, sans aspirer à asseoir une rivalité directe. Une berline moderne, mais pas à la fine pointe, qui préfigure un bel avenir pour Polestar, une marque qui est sur le point de se lancer dans la vague tout électrique.

Carnet de notes

Freinage performant : Pour contrebalancer les effets de son poids plus important, Volvo a équipé cette S60 Polestar d’étriers à six pistons à l’avant qui sont puissants et dont la pédale est bien modulée lors de freinages d’urgence.

Pas véritablement une cinq places : En raison du positionnement de la batterie, la place centrale arrière de cette S60 est quasi inutilisable.

Transmission pas entièrement au point : En conduite plus énergique, sa transmission (huit rapports) montre ses limites en matière de vivacité et le mode manuel se désactive constamment. En somme, cette S60 mérite une meilleure boîte de vitesses.

Une autre saveur : Si vous voulez plus d’espace de chargement, Volvo propose cette même version avec une carrosserie familiale, la V60 Polestar.

Recharger la batterie en roulant : Cette S60 Polestar offre la possibilité de recharger la batterie avec le moteur à essence en roulant. Cela dit, lorsque cette fonction est enclenchée, on observe une augmentation de la consommation de carburant.

Fiche technique

Version à l’essai : S60 Polestar Engineered

Moteur : L4 DACT 2 L suralimenté par turbocompresseur et compresseur volumétrique + 2 moteurs électriques

Puissance : 328 ch à 6000 tr/min + 87 ch (moteur électrique) pour 415 ch en tout

Couple : 317 lb-pi à 4500 tr/min (moteur essence) + 177 lb-pi (moteur électrique) pour 494 lb-pi de 2200 à 5400 tr/min en tout

Transmission : Automatique à huit rapports avec mode manuel

Architecture motrice : Moteur à essence transversal avant, moteur électrique arrière, transmission intégrale

Prix (avec options, transport et préparation) : 83 965 $

Consommation (selon Volvo) : 7,8 L/100 km (essence super)

Concurrentes directes : aucune

Du nouveau en 2020 ? Aucun changement majeur