Imaginez une piste ovale en terre battue, des machines à deux roues de toutes formes et cylindrées, enfourchées par des motards hirsutes vêtus de costumes aussi loufoques que possible. Bienvenue au tout premier Fooligan Derby, qui a lieu ce samedi sur le circuit RPM Speedway, à Saint-Marcel-de-Richelieu.

Organisé par Samuel Guertin de l'atelier Clockwork Motrorcyles et par son ami Sébastien Burns de la boutique montréalaise Archives, l'événement est en fait une version québécoise de courses amicales de « flat track » qui font fureur depuis quelques années en Europe et aux États-Unis - le Dirt Quake étant le modèle à suivre.

On parle de course, mais la formule n'a pas grand-chose à voir avec une compétition à proprement parler. Les inscrits vont passer le plus clair de leur temps à faire des tours de piste pour le plaisir, la majorité en seront à leur première expérience sur terre battue. « Ça devrait représenter 80 % de l'événement, c'est là que l'on va avoir le plus de fun », explique Sébastien Burns.

Le tout sera suivi d'une démonstration avec quelques vrais pilotes de flat track, après quoi les motards amateurs les plus enthousiastes pourront conclure les activités en piste en participant à des courses éliminatoires de huit tours.

«Ce n'est pas un tournoi de ping-pong»

Évidemment, certaines règles de sécurité de base seront en vigueur, les participants sont donc tenus d'être présents à la réunion des pilotes. « Ce n'est pas un tournoi de ping-pong, avertit M. Burns. Il y aura des gens de tous les niveaux sur des machines bien différentes, il y aura donc des facteurs de danger. On s'attend donc à ce que tout le monde respecte les règles. »

Par contre, tout ça reste amical et accessible à tous. « Tout le monde doit prendre conscience du type d'événement dans lequel il est inscrit, nuance Sébastien Burns. Je ne veux pas que l'on ait l'air d'une gang de hooligans qui tiennent leur poignée "tapée" dans le fond. On veut que tout soit fait dans le respect, car on peut partager la piste autant avec une fille en scooter qu'un gars en Harley. Si tu es là pour battre un record de piste, ce n'est pas un événement pour toi. »

Scramblers, trackers et boîtes à carresses

On comprend donc qu'il n'y aura aucune forme de chronométrage. En fait, l'événement se veut d'abord et avant tout festif et les organisateurs estiment que pas plus de 10 % des gens vont s'élancer en piste avec leur bécane.

Ça se veut donc davantage une rencontre un peu déjantée d'amateurs de moto, un rassemblement de passionnés de café racers, de scramblers, de trackers et autres brats. Les blogueurs du site Go-Van ont aussi été invités, on s'attend à ce qu'ils soient sur place avec une quarantaine d'amis vanneurs - évidemment au volant de leurs « boîtes à caresses » (une sorte de van très modifiée). Pour le reste, hot-dogs et hamburgers seront vendus sur place, les visiteurs sont invités à apporter leurs glacières de bière (on ne peut pas en acheter sur le site). Il y a aura possibilité de camper sur place.

Festival en devenir

« D'ici deux ou trois ans, j'aimerais bien développer l'événement, reconnaît toutefois Sébastien Burns. La culture du flat track est dynamique au Canada anglais, et elle l'a déjà été ici aussi. On veut évidemment conserver la catégorie ouverte aux amateurs, mais on voudrait sans doute inclure des catégories plus relevées qui feraient honneur à la discipline.

« On pourrait aussi ajouter des volets supplémentaires, il y a tellement d'espace autour de la piste, poursuit le jeune passionné. On pourrait y amener des camions de bouffe de rue, des BBQ, des groupes de musique, des motos anciennes. Faute de temps et de budget, on y est allés au minimum cette année. Sans voir trop grand, il y a peut-être quelque chose à faire pour faire grossir l'événement et le rendre encore plus intéressant. »

Aucun doute là-dessus.