L'emblématique constructeur de motos américain Harley-Davidson a connu une année 2017 difficile et prévoit que 2018 ne sera pas meilleure, ce qui provoquait une forte chute de son titre à Wall Street ce matin.

Vers 9 h 30, le titre perdait 6,6 % à 51,60 $ US par rapport à la clôture de lundi, soit 7,6 % sur un an alors qu'entre-temps, l'indice SP500 du secteur des transports a pris lui quelque 22 %.

Une moto de boomers

Harley-Davidson, dont les motos symbolisent le «biker» à l'américaine et dont les responsables ont été reçus il y a quelques mois par Donald Trump à la Maison-Blanche, est confronté à un vieillissement de sa clientèle traditionnelle et au manque de renouvellement de sa gamme, basée sur des gros moteurs bicylindres peu sportifs.

Le constructeur de Milwaukee (Wisconsin, nord) a vu ses ventes chuter de 6,7 % sur un an dont un recul de 8,5 % aux États-Unis et de 3,9 % à l'international. Son chiffre d'affaires a baissé de 5,8 % à 5,65 milliards de dollars.

Il a vendu au total 242 788 motos dans le monde en 2017 contre 260 289 l'année précédente et ne prévoit que d'en vendre de 231 à 236 000 cette année, soit un nouveau recul compris entre 3 et 5 %.

Sur le seul 4e trimestre, les ventes sont en recul de 9,6 % dont 11,1 % aux États-Unis.

Le PDG du groupe, Matt Levatich a admis que Harley peine à séduire un public plus jeune face à la concurrence japonaise et européenne, même si sa part de marché reste (tout juste) supérieure à 50 % aux États-Unis sur le segment des motos de plus 600 centimètres cubes.

Pour répondre au vieillissement de sa gamme, le constructeur de moto va lancer une moto électrique dans «les 18 prochains mois», a-t-il annoncé mardi et va également investir pour promouvoir ce type de véhicule auprès des motocyclistes.

Le titre de Harley Davidson chutait de 6,6 % à 51,60 $ US par rapport à la clôture de lundi, vers 9 h 30. Photo: saisie d'écran YouTube, film Bullit.

Harley ferme une usine

Dans la foulée de ces mauvaises nouvelles financières, Harley Davidson a annoncé ce matin la fermeture de son usine de Kansas City. Durant un appel-conférence avec les analystes, le PDG Matt Levatich a indiqué que 800 employés perdront leurs emplois. La production sera consolidée à l'usine de York, en Pennsylvanie. 

Le bénéfice net, en baisse de près de 25 % à 521,8 millions de dollars, n'est toutefois pas très représentatif car il a été grevé sur le 4e trimestre par une lourde charge liée à l'application des dispositions de la réforme fiscale américaine votée en décembre.

Le PDG du groupe, Matt Levatich s'est toutefois voulu optimiste en affirmant que «nos initiatives pour répondre aux conditions actuelles du marché en disciplinant notre production et nos coûts vont bien nous placer pour réaliser notre objectif à long-terme de développer la nouvelle génération d'utilisateurs de Harley-Davidson dans le monde».