Quelques «premières» mondiales et américaines, de l'espace dans les allées, une décoration élégante: New York sonne l'heure de la récréation pour l'industrie automobile. Un petit salon par la taille, peut-être, mais drôlement agréable à visiter.

Alors que la thématique des derniers salons était à qui exposerait la voiture la plus propre ou le concept le plus vert, même si celui-ci était hâtivement bricolé, New York fait bande à part. Au même titre qu'à Genève, la ville qui ne dort jamais a toujours célébré les belles mécaniques et les carrosseries affriolantes. Ici, pas de mauvaise conscience, l'avenir de l'automobile ne se résume pas à des moyennes de consommation de carburant ou encore à des normes d'émission d'oxyde de carbone.

 

Au Jacob K. Javitz Conven-tion Center, qui accueille la manifestation new-yorkaise jusqu'au 11 avril, le discours environnemental se fait plutôt light. Pas question de jouer les rabat-joie. Place, donc, aux moteurs dont les échappements crépitent.

 

Signe des temps, la plupart des nouveautés ne sont pas des remplacements de modèles existants, mais des extensions de gamme. Derrière cette multiplication d'inédits qui compose le kaléidoscope qu'est devenue l'industrie automobile, commence cependant à s'imposer le sentiment que cet univers tourne gentiment en rond.

 

Il en va ainsi du «crossover» (autrement dit, le «mélange des genres»), le grand concept automobile du milieu des années 2000. À New York, on peut découvrir le fruit d'un croisement entre une compacte et un utilitaire (Nissan Juke et Mitsubishi ASX), entre une sous-compacte et un utilitaire (Mini Countryman), entre un 4x4 et une familiale (Mercedes Classe R). Hors du «crossover», point de salut? À en croire plusieurs des constructeurs présents, le client exige dorénavant une voiture couteau suisse tout à la fois sportive, logeable, bourgeoise et originale. Au fond, le succès de ces croisements de genres apparaît aussi comme une façon de ne pas complètement assumer les mutations dans lesquelles s'est engagé l'objet-automobile. Ainsi, il est frappant de constater que plus l'usage de la voiture devient contraint - multiplication des radars, renforcement des normes de sécurité passive, réduction de la consommation de carburant -, plus la symbolique de la sportivité devient prégnante dans les lignes extérieures. Même chez les fourgonnettes.

 

 

Néanmoins, le visiteur du New York Auto Show ne sera pas déçu. Il découvrira la Kia Optima (commercialisée sous le nom Magentis chez nous) et d'autres vraies nouveautés: la seconde mouture de la Classe R proposée par Mercedes, la Scion tC, le QX d'Infiniti et quelques autres, dont la Bentley Supersport Cabriolet, à la diffusion assurément confidentielle.

 

Et puis, à New York comme à Genève sans doute, les visiteurs sont sensibles au côté glamour: carrosseries brillantes et quelques voitures aussi superbes qu'inaccessibles, au même titre que les hôtesses - toujours aussi nombreuses chez Chrysler depuis la prise de participation de Fiat - chargées d'attirer les regards sur des produits peu innovants, parfois même défraîchis.

 

Le diesel chez Mazda, mais pas chez Subaru

 

Le Forester proposera une nouvelle motorisation à l'automne, mais celle-ci ne carburera vraisemblablement pas au gazole, selon les responsables de Subaru rencontrés au salon de New York. Trop coûteux à homologuer. Par ailleurs, Mazda a confirmé son intention d'offrir une mécanique diesel dès 2012 en Amérique du Nord. Ce moteur d'une cylindrée de 2,2 litres satisfera aux normes américaines sans même nécessiter un post-traitement à l'urée.

 

Le retour de la Quest

 

Après un hiatus d'un an, Nissan prépare son retour dans l'arène des fourgonnettes. Le constructeur japonais redonnera vie à la Quest en 2011. Ce nouveau véhicule sera vraisemblablement dévoilé au salon de Los Angeles en décembre prochain, soit quelques semaines avant sa mise en marché.

Photo AFP

Le Salon de l'auto de New York, sensible au côté glamour, n'a pas déçu ses visiteurs avec de nombreux dévoilements, comme celui de la Bentley Supersport Cabriolet, à la diffusion assurément confidentielle.