Quelques avant-premières mondiales et américaines, de l'espace dans les allées, une décoration élégante: New York n'a pas à rougir de son salon. De son "petit" salon. Comment qualifier autrement l'exposition newyorkaise face à la démesure de l'exposition de Shanghai qui se déroulait presque en simultanée?

Pour les grands constructeurs, la manifestation chinoise représente clairement la belle vitrine du monde. La plus lucrative surtout. Imaginez un peu: près de 14 millions de véhicules neufs vendus en une seule année. Et, mieux encore, un potentiel de croissance exponentielle: on dénombre aujourd'hui seulement 50 voitures par 1000 habitants. À titre de comparaison, le Canada en compte 585 Des analystes estiment que le marché chinois dépassera les 30 millions de véhicules vendus d'ici 2020. Maintenant, rangeons la calculette.

Autrefois royaume de la contrefaçon et de l'exotisme, l'exposition chinoise a remis de l'ordre dans ses pavillons. Et les constructeurs ont fait de même. Plus question d'exposer des modèles bricolés à la hâte ou inspirés des idées des autres Que de l'original. Enfin presque. Certains "locaux", comme Great Wall ou Huanghai Auto, utilisent encore la photocopieuse pour dessiner ses nouveaux modèles. La IF du premier ressemblait à une BMW X6 en plus grotesque alors que la seconde braquait ses projecteurs sur la Landscape V3, un succédané de Lexus RX pour consommateurs fauchés.

Les Chinois ne sont pas dupes. Eux aussi aiment afficher leur réussite. Ils préfèrent l'originale à la copie. D'ailleurs, parmi les 12 marques indépendantes chinoises non engagées dans un partenariat avec des constructeurs étrangers présentes aux côtés des poids lourds de l'industrie mondiale, sept en était à leur première participation à l'événement. Seront-elles de retour dans deux ans? On en reparlera.

 

Chez les constructeurs internationaux, la manifestation chinoise fait figure d'eldorado. Même pour les plus mal en point. C'est le cas notamment de Seat, la filiale espagnole du groupe Volkswagen, venu chercher réconfort et fortune en Chine comme l'ont fait avant elle Skoda et Buick. Même Chevrolet en rêve. La marque américaine a d'ailleurs révélé à Shanghai sa future Malibu alors que l'Amérique se mettait au lit. Pas de chance, les médias chinois n'avaient d'yeux que pour la Camaro jaune et la Captiva noire qui l'enchâssaient. Normal, le comportement et les goûts des consommateurs chinois changent. Rapidement.

À Shanghai, on tourne le dos à la berline tristounette pour mieux apprécier les silhouettes décalées de certains multisegments, roadsters et autres voitures sport. Des carrosseries qui devraient représenter le quart des ventes d'ici la fin de la décennie, selon la firme américaine JD Power.

D'ici la fermeture du salon jeudi, plus de 700 000 visiteurs auront défilé devant les 19 primeurs mondiales présentées. Parmi celles-ci, on retrouve les BMW Série 6 coupé, Audi Q3 et Volvo Universe. À l'autre bout de la planète, les New Yorkais se déplaceront en moins grand nombre. Ils auront moins à voir aussi, même si l'essentiel s'y trouve. Les Nissan Versa (Tiida en Chine), Chevrolet Malibu et Volkswagen Beetle pour ne nommer que ces trois-là posent aux deux événements. Mince consolation pour New York? Non, les hotdogs y sont meilleurs. Mais vraiment meilleurs.

DANS LE CALEPIN

Pour bien visualiser l'ampleur de cette manifestation, sachez que la surface d'exposition du Salon de Shanghai est six fois plus importante que celle du Salon de l'auto de Montréal, présenté au Palais des congrès. Il en coûte 7 dollars (50 yuans) pour en faire la visite.

Intronisation

Toutes nos félicitations à Jacques Duval qui a été intronisé samedi dernier au Temple de la renommée du sport automobile canadien.

Photo AFP

Dès la première journée d'ouverture au public jeudi, le salon de Shanghai a été envahi par des milliers de visiteurs.