Le 24 août 2012, l'usine de Flat Rock, au Michigan, donnait naissance à la dernière Mazda6 «made in USA». Le petit constructeur d'Hiroshima rentrait chez lui, laissant à son copropriétaire, Ford, le soin de combler le vide de son départ.

Moins de deux ans après la conclusion de cette aventure, Mazda occupe de nouveau une usine en Amérique du Nord, mais cette fois, beaucoup plus au sud de ce qui fut jadis le coeur industriel de l'automobile américaine. Mazda est désormais installé au Mexique. Comme bien d'autres constructeurs automobiles, d'ailleurs.

En fait, ils sont si nombreux à migrer vers cette destination que d'ici 12 mois, le Mexique délogera le Canada de son titre de premier exportateur automobile vers les États-Unis. Et cette progression n'ira qu'en s'accentuant. Nissan achève la construction de son troisième site mexicain à Aguascalientes, alors qu'Audi s'installe à San Joé de Chipa, où elle produira son Q5 à compter de 2016. On raconte même qu'Infiniti songe à s'y établir. Ce qui fait croire aux analystes que le Mexique devrait pointer au troisième rang des exportations automobiles mondiales d'ici 2017.

Au Mexique comme ailleurs, un constructeur ne débarque jamais seul. En périphérie de son usine, il s'assure que ses fournisseurs habituels le suivront pour veiller à ce que les composantes respectent le cahier des charges des ingénieurs. Voilà de quoi faire mentir ceux qui prétendent que les produits assemblés dans ce pays sont sujets à connaître des problèmes de fiabilité. D'ailleurs, une étude réalisée l'an dernier par le Center for Automotive Research d'Ann Arbor au Michigan révèle notamment que les créations de Chrysler, Ford et General Motors comptent en moyenne 40% de pièces fabriquées au Mexique...

Plus que de la main-d'oeuvre bon marché

Pourquoi le Mexique? L'industrie automobile ne manque pas d'arguments. D'abord, il y a le taux de change et le coût de la main-d'oeuvre. En moyenne, la rémunération hebdomadaire d'un ouvrier affecté à la chaîne d'assemblage est de 948$ au Canada contre 133,90$ au Mexique. Mais d'autres emplois, plus rémunérateurs, sont offerts à l'intérieur de l'usine. Des postes que le Mexique se dit en mesure de pourvoir avec ses quelque 100 000 finissants universitaires qui se destinent à une carrière en ingénierie et en technologie de pointe.

L'industrie automobile reconnaît aussi au Mexique ses politiques favorables aux investissements étrangers et ses 11 accords de libre-échange (avec 44 pays) qui favorisent le commerce international.

À ces multiples avantages s'ajoute la proximité des installations mexicaines, lesquelles alimentent en quelques jours un réseau de distribution et non quelques mois comme c'est le cas des usines situées en Europe ou en Asie.

La combinaison de tous ces facteurs abaisse le coût de revient et permet ainsi aux constructeurs de dégager une marge bénéficiaire plus juteuse. Pour la refiler ensuite aux consommateurs? Indirectement, oui, car une partie de celle-ci sert à valoriser le produit à l'aide de technologies, de matériaux ou d'accessoires à valeur ajoutée. Hélas, cela ne saute pas toujours aux yeux.

Les constructeurs actuellement présents au Mexique

> Audi (usine en construction)

> Chrysler

> Fiat

> Ford

> General Motors (GM)

> Honda

> Mazda

> Volkswagen

Assemblés au Mexique et vendus au Canada

> Cadillac SRX

> Dodge Journey

> Fiat 500

> Ford Fiesta

> Ford Fusion

> Honda Fit (été 2015)

> Lincoln MKZ

> Mazda3 (au cours de l'année)

> Nissan Micra

> Nissan Sentra

> Nissan Versa

> RAM 2500/3500/4500/5500

> Toyota Tacoma

> Volkswagen Jetta/Golf/GTi