La présentation, la semaine dernière, du RX de Lexus dénote un manque d'audace affligeant. Hélas! ce blâme ne s'adresse pas qu'à la marque de luxe de Toyota, mais à l'ensemble de l'industrie automobile qui s'ingénie à présenter des «nouveautés» qui n'en sont pas. En fait, il serait plus juste de leur accoler l'adjectif «amélioré». Les attentes seraient alors sans doute moins élevées.

Pour peu qu'un modèle connaisse du succès dans sa catégorie, un constructeur, peu importe lequel, privilégie la défense à l'attaque. Dans un environnement aussi compétitif, on peut comprendre pourquoi: on ne veut pas perdre de clients. Donc, on en fait le moins possible.

La surprise - car il y en avait une - lors de la présentation du RX à la presse spécialisée a été d'apprendre que ce véhicule représente 40% des ventes de Lexus au Canada. Pas le moment de prendre de risques, encore moins de dérouter ou de décevoir les clients. En fait, s'il fallait voir dans cette «refonte» une pointe d'audace, c'est du côté du style avec sa calandre haute comme un immeuble de 40 étages et, surtout, la présentation d'une déclinaison F Sport (y compris pour la version hybride) qui pourrait bien conquérir, pense-t-on, un plus grand nombre d'acheteurs masculins.

Même refrain

En parcourant l'inventaire des modifications apportées au RX, on voit mal laquelle pourrait compromettre la fiabilité exemplaire à laquelle ce modèle est associé. Sans surprise, les moteurs (essence et hybride) gagnent des chevaux et consomment moins. Les dimensions sont revues à la hausse pour offrir des places arrière plus spacieuses et un coffre plus accueillant. Le refrain - platement - habituel, quoi.

On ne s'excite pas davantage en défilant la liste des dispositifs de sécurité intégrés sous le nom Lexus Safety System Plus. Ce système intègre des technologies déjà vues ailleurs, comme le régulateur de vitesse intelligent ou le détecteur de changement de voie. Rien de neuf.

À ces améliorations, il convient d'ajouter le système de navigation qui se projette maintenant sur grand écran (12,3 po contre 8,0 po auparavant) ou encore la disponibilité d'une chaîne audio signée Mark Levinson. On s'étonne cependant de ne pas retrouver d'avancées comme l'internet sans fil ou le stationnement automatisé.

Toutes ces transformations n'apportent rien de plus à l'expérience vécue au volant. À n'en point douter, le RX «nouveau» est mieux sous tous les rapports. Il est plus silencieux, plus stable et un brin plus mordant que la génération précédente. Plus artificiel aussi, en optant pour le mode Sport + qui tente de mimer maladroitement les prestations des utilitaires à caractère sportif comme le sont les BMW X5 et Porsche Cayenne. Le RX est à son mieux lorsqu'on ne le bouscule pas trop.

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À surveiller

Les premières nouveautés du Salon de l'auto de Francfort sont présentées à compter d'aujourd'hui. Parmi les dévoilements attendus, mentionnons l'Infiniti Q30, fruit d'une collaboration technique avec Daimler (Mercedes), le premier multisegment de Jaguar, la F-Pace, et la Smart ForTwo Cabriolet.

Parmi les études, les plus spectaculaires seront sans doute l'Audi e-Tron Concept, future rivale tout électrique de la Tesla X, ou encore, comme le veut la rumeur, le retour de la Volkswagen Microbus.

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Photo fournie par Audi

L'Audi e-Tron Concept

Pari

La question, à moins qu'on y ait déjà apporté une réponse: Carlos Ghosn profitera-t-il de son passage au Salon de Francfort pour officialiser le rachat de Lotus F1?