Plus excentrique que Toyota, plus innovante que Nissan, Mitsubishi a longtemps joué la carte de la «créativité japonaise» et de l'originalité technique.

La firme aux trois diamants n'est-elle pas celle qui a réalisé la merveilleuse Eclipse turbocompressée à quatre roues motrices (également commercialisée sous le nom d'Eagle Talon), l'Evo ou le premier constructeur à mettre au point une boîte à 8 rapports (Colt)? On a tendance à l'oublier. Il faut reconnaître qu'au Canada, la marque japonaise a longtemps évolué dans l'ombre de Chrysler et de ses nombreux partenaires (Daimler, groupe PSA, Hyundai). Ces alliances, aujourd'hui toutes rompues, ont fait mal à Mitsubishi.

Minée par un niveau de finition quelconque et des renouvellements peu inspirés, Mitsubishi a perdu de son identité. Une situation que le constructeur souhaite naturellement renverser dans les prochaines années, maintenant qu'il a retrouvé son équilibre budgétaire, fait le plein de nouveaux talents et, surtout, clarifié sa vision quant à la place qu'il souhaite occuper sur l'échiquier automobile.

Hormis le renouvellement somme toute assez récent de l'Outlander, la gamme se compose de véhicules vieillissants ou ayant lamentablement raté leur sortie (Mirage et, dans une moindre mesure, l'i-MiEV). Qu'à cela ne tienne, les ventes progressent, malgré les commentaires parfois toxiques - et souvent infondés - sur la viabilité de cette marque au Canada et aux États-Unis.

Le marché automobile a une apparence: les chiffres de ventes officiels, diffusés chaque mois. Il a aussi une vérité plus profonde: ces mêmes ventes se trouvent réparties par catégories. Car la globalité des chiffres ne permet pas de saisir les mouvements qui traversent ce secteur économique: baisse des ventes aux particuliers, progression des ventes aux parcs automobiles.

En 2014, Mitsubishi a  vendu près de 23 000 véhicules au pays et prévoit des résultats similaires pour 2015. Même si le total des ventes pourrait - en apparence - s'en trouver inférieur à celui de l'année précédente en raison d'une réduction des ventes réalisées auprès des gestionnaires de parcs. Les ventes au détail de 2015 devraient dépasser celles de 2014. À ce chapitre, rappelons que la marque japonaise a adopté une approche plus stratégique par rapport à ses ventes de parcs en 2015, en vendant moins de véhicules et en espaçant la fréquence de ces ventes pour éviter les grosses quantités au cours de certains mois de l'année. L'objectif visant à réduire le risque résiduel des ventes de parc et d'en garder la proportion à moins de 10% du total des ventes. Un pourcentage nettement inférieur à certains de ses concurrents.

Aux États-Unis, les ventes de Mitsubishi connaissent une étonnante embellie avec une hausse de 25%. Et la filiale américaine annonce qu'elle a déjà écoulé plus de véhicules entre janvier et octobre qu'au cours de l'année 2014.

Mitsubishi peine à retrouver son lustre d'antan, mais la marque semble avoir repris quelques couleurs. Et retrouvé ses perspectives. Au dernier salon de Tokyo, son étude Ex Concept a fait beaucoup jaser et, la semaine prochaine, la marque dévoilera une RVR retouchée et une Mirage revue et corrigée dans le cadre du Salon de l'auto de Los Angeles. Des corrections mineures sans doute, mais Mitsubishi revient de loin.

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À suivre

> Cette semaine s'ouvre le Salon de l'auto de Los Angeles et celui-ci donnera une bonne indication des avant-premières canadiennes qui prendront l'affiche dans quelques semaines - oui, déjà - à Montréal. Parmi les nouveautés à ne pas manquer, la nouvelle Sentra de Nissan, la SL de Mercedes, le QX30 d'Infiniti ainsi que le CX-9 de Mazda.

> Les ingénieurs d'Audi mettent actuellement au point de nouveaux éléments suspenseurs capables de récupérer de l'énergie au passage des nids-de-poule. En effet, des tests réalisés par la marque allemande indiquent qu'il est possible de récupérer l'énergie non seulement des freins et de la chaleur des échappements, mais aussi des amortisseurs.