La marque Subaru ne fait pas partie des incontournables quand un automobiliste se met à la recherche d'une nouvelle voiture. Ce n'est pas tout à fait une inconnue, mais il faut bien admettre que ce blason japonais figure rarement en tête de liste chez ceux et celles qui sont en quête d'une nouvelle sous-compacte ou même d'une intermédiaire. Malgré de nombreux championnats et de multiples victoires en rallye, l'acheteur se tournera vers une Toyota, une Honda ou même une Ford ou une Chevrolet avant de jeter un coup d'oeil aux récents modèles de Subaru.

Pourtant, ces voitures ont beaucoup à offrir, surtout dans un coin de pays comme le nôtre où l'on passe près de cinq mois par année à braver les intempéries de l'hiver. L'argument massue du constructeur nippon à ce chapitre est évidemment son système de traction intégrale qui transforme ses diverses créations en de véritables reines des neiges.

En plus et dans un effort soutenu pour stimuler ses ventes, Subaru nous présente pour 2012 une Impreza remaniée de A à Z, que ce soit par le dessin de sa carrosserie ou par l'ensemble de sa mécanique. Le seul hic est que cela se voit difficilement aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. La nouvelle Impreza épouse des lignes familières qui passent complètement inaperçues; c'est inodore, incolore et sans saveur. Ce qui fait cruellement défaut à Subaru, c'est un designer de talent tel Peter Schreyer, celui-là même qui a su donner aux voitures Kia une apparence qui se démarque des autres et qui séduit visiblement la clientèle.

Chez Subaru, le conservatisme est de rigueur et les voitures reflètent cette approche discrète qui passe avant tout par la raison. Les fidèles de la marque ont tous une histoire à raconter sur l'efficacité des quatre roues motrices de leur voiture, que ce soit une Impreza, une Legacy, une Outback ou un Forester.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Peu spectaculaire que cette nouvelle Subaru Impreza 2012, mais n'essayez pas de la suivre sur une route enneigée.

Une Subaru salvatrice

À mon tour de vous relater comment la nouvelle Impreza peut vous épargner bien des humiliations, au mieux avec une sortie de route, au pire avec la nécessité d'appeler la dépanneuse. Enfilant un virage à vive allure dans la région de Rigaud sur une route mi-mouillée, mi-enneigée, la voiture a refusé de suivre le braquage du volant vers la gauche. Dans un dérapage parfaitement neutre, notre Impreza a quitté la chaussée sans pourtant se diriger vers le fossé qui l'attendait à deux pas. Elle a conservé sa trajectoire pour ensuite revenir sur la route comme si ne rien n'était. Voilà un élément de sécurité active qui est à mettre au tableau d'honneur des Subaru.

La dernière livrée de l'Impreza comprend aussi un nouveau moteur de 2 litres dont les 4 cylindres sont disposés horizontalement (selon le principe «Boxer») comme pour les six cylindres Porsche. Avec 148 chevaux, je dirais que la puissance est satisfaisante, sans plus, et les performances manquent le rendez-vous au moment de doubler ou d'escalader une forte pente. Il faut vraiment taquiner les hauts régimes pour contrer ce manque d'ardeur de la mécanique. Notre ballade d'environ 200 km ne nous a pas permis de dupliquer les chiffres de consommation publiés par le constructeur et il ne faudrait pas excéder les 90 km/h sur l'autoroute pour obtenir une moyenne de 6 litres aux 100 km. À la décharge de Subaru toutefois, on doit tenir compte que cet essai a été réalisé dans la froidure de l'hiver, ce qui a toujours un effet négatif sur la consommation.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Tout comme l'extérieur, l'intérieur de la nouvelle Subaru Impreza est d'une grande sobriété.

Spacieuse, cette Subaru

Offerte en berline 4 ou 5 portes, l'Impreza connaît plus de succès dans sa version à hayon et c'est le modèle que nous avions choisi pour en tirer quelques impressions de conduite. La transmission automatique CVT à six rapports donne toujours cette sensation de malmener le moteur quand on enfonce l'accélérateur pour accéder à une autoroute par exemple. Heureusement, une boîte manuelle à 5 rapports figure au catalogue et s'accompagne du système anti-recul ou «hill holder», comme on dit en chinois. Plus explicitement, ce mécanisme empêche la voiture de reculer lorsque l'on attend que le feu passe au vert en haut d'une pente. Très pratique pour ceux et celles que cette situation terrorise.

Dans sa transformation, l'Impreza reçoit entre autres des piliers A qui ont été considérablement amincis afin d'améliorer la visibilité de trois quarts avant, un aspect négligé chez plusieurs constructeurs. Pour compenser la perte de rigidité, en cas de tonneau par exemple,  Subaru utilise un nouvel acier à haute résistance. En plus d'une visibilité impeccable, le conducteur bénéficie de sièges au confort très soigné et d'une excellente position de conduite. Rien à redire non plus de l'habitabilité et les places arrière sont particulièrement accueillantes grâce à des dossiers de sièges avant qui ont été amincis au niveau des genoux du passager arrière. En tout et pour tout, la nouvelle Impreza possède un volume intérieur de 638 litres, une des meilleures cotes de la catégorie.

À l'issue de ce bref essai, la Subaru Impreza 2012 mérite sûrement de figurer parmi les modèles à inscrire sur votre liste de magasinage si vous êtes en quête d'une voiture sécuritaire, confortable, spacieuse et généralement fiable. Bien sûr, son agrément de conduite n'est pas au zénith, mais pour assouvir votre passion automobile, vous pouvez toujours vous tourner vers l'Impreza WRX ou STi, deux modèles bourrés de chevaux-vapeur et de tout ce qui permet de les exploiter pleinement. Ces deux modèles, incidemment, conservent la précédente plateforme de l'Impreza et demeurent inchangés.

Photo Jacques Duval, collaboration spéciale

Des deux versions de la  Subaru Impreza 2012, c'est le modèle 5 portes à hayon qui est le plus en demande.