On ne sait pas vraiment où Fiat veut en venir, on ne souvient plus très bien ce qu'était la Dart, mais une chose est sûre: on a retrouvé Alfa Romeo.

La future compacte du groupe Chrysler porte en effet en elle l'ADN de l'entreprise italienne. Hélas, il applique le style «fier-à-bras» de Dodge, grognaient les puristes à Detroit. Un sentiment nullement partagé par la direction de la marque américaine, trop fière de compter enfin une compacte dans ses rangs. «Ce marché représente 15% des ventes aux États-Unis et 25% au Canada et nous n'y étions pas représentés. Pour nous, ajoute-t-il, le potentiel de croissance est extraordinaire.» Le numéro 1 de Dodge se refuse toutefois de parler ouvertement des ambitions de son groupe à l'égard de ce nouveau modèle. «Je ne communiquerai aucun chiffre sur les ventes que nous comptons réaliser avec ce nouveau modèle, ni sur la cadence de la production.» En revanche, Dodge communique son prix: 15 995$ US. Le prix canadien sera apparemment révélé au salon de Toronto où la Dart sera présentée le mois prochain en avant-première canadienne, mais ne devrait être guère plus élevé que celui exigé auprès des consommateurs américains, a-t-on appris.

C'est l'usine de Belvidere dans l'Illinois qui construira la Dart. La production démarrera en avril et la distribution, dans les semaines suivantes. Selon les dernières données disponibles, cette usine peut assembler plus de 260 000 véhicules par année.

Techniquement la Dart pique l'essentiel de ses composantes à la Guilletta (prononcez Julietta) d'Alfa Romeo. La plateforme de cette dernière est cependant adaptée au marché nord-américain, ce qui lui vaut une appellation spécifique: CUS-W (Compact US-Wide). Celle-ci bénéficiera aussi à d'autres produits du groupe américain dans un avenir rapproché.

Quatre déclinaisons seront proposées aux consommateurs canadiens : SE, SXT, Rallye et R/T. Selon Lou Ann Gosselin, porte-parole du constructeur américain au Canada, «la SXT équipée du moteur 2 litres et de la boîte automatique à six rapports représentera le tiers des ventes de ce modèle.»

À l'exception de la R/T, seule livrée à retenir les services d'un moteur quatre-cylindres 2,4 litres de 184 chevaux, toutes les autres versions soulèveront leur capot à un 2 litres de 160 chevaux. Celui-ci cédera, en option, son support moteur à un 1,4 litre suralimenté par turbocompresseur que l'on retrouvera également à bord de la Fiat 500 Abarth dévoilée cette semaine en avant-première au salon de l'Auto de Montréal.  Le 1,4 litre sera toutefois la seule mécanique à s'arrimer à une boîte à double embrayage. Tous les autres moteurs proposeront, au choix, une transmission manuelle ou automatique à six rapports.

Personnalisation à outrance

Pour se démarquer dans l'univers plutôt encombré des compactes, la Dart entend miser sur la distinction avec 14 combinaisons de garnissages et de teintes intérieurs et sept couleurs de revêtement en tissu ou en cuir. À cela s'ajoute, un bloc d'instrumentation personnalisable qui permettra notamment un affichage analogique ou numérique.

Au chapitre des accessoires offerts, la Dart inaugurera plusieurs caractéristiques à la catégorie. Parmi celles-ci on retrouve un détecteur d'angles morts, d'un rangement exclusif sous le coussin du siège du passager avant, d'un volant chauffant et d'un dispositif de détection des obstacles transversal à l'arrière. Ce qui a fait dire à Sergio Marchionne, le grand patron de Chrysler-Fiat, «j'aime tout de la Dart, sauf le prix qu'elle me coûte».