Non contents de s'inspirer des modèles occidentaux, certains constructeurs automobiles chinois vont jusqu'à reprendre la mise en scène des marques étrangères: le blanc et bleu, emblème de l'allemand Volkswagen, se retrouvent ainsi sur plusieurs stands au salon de Pékin.

Avec un chiffre «un» dessiné en blanc dans un rond bleu, lui-même entouré d'un liseré blanc, le logo du constructeur chinois FAW évoque celui de l'allemand, avec son V pour Volk (peuple) et son W pour Wagen (voiture) inscrits en blanc sur un fond bleu et entouré d'un cercle blanc.

Le symbole de FAW, qui symbolise un faucon déployant ses ailes, a pourtant été choisi au milieu des années 1960, quand Volkswagen n'était pas encore implanté en Chine. Ce dernier n'est arrivé dans le pays qu'au milieu des années 1980 et a pris comme partenaire FAW pour s'y développer.

Mais le plus ancien constructeur automobile public chinois n'est pas le seul à s'être inspiré du premier groupe européen pour bâtir son image.

SAIC Motor, un autre grand groupe automobile chinois, présente lui aussi un logo rond, en blanc et bleu, sur son stand d'exposition.

Chez d'autres, la référence est plus subtile: Great Wall possède un logo rouge, mais l'éclairage de son stand, un jeu de lumières bleues et blanches, rappelle là encore ce que fait VW, qui joue avec un dégradé lumineux de ces deux couleurs pour habiller l'espace où sont exposés ses modèles.

Même les nouveaux venus copient le géant allemand: la marque Denza, issue de la collaboration entre le chinois BYD et l'allemand Mercedes, a aussi un logo rond mélangeant les deux couleurs.

«Volkswagen est un leader d'opinion», constate Mathieu Riou-Chapman, responsable de l'image de marque du français Citroën. «Ils construisent un univers de référence» avec une réputation de voitures très fiables, résumée dans leur slogan «Das Auto» (La voiture) et «les Chinois se sont tous plus ou moins calés sur le code de VW pour gagner en légitimité», selon lui.

«Les Chinois regardent ce qui fonctionne et ils font de même», résume-t-il.

Le groupe de Wolfsburg (nord), avec ses marques Volkswagen, Audi, Skoda, Seat, Bentley, Bugatti, Lamborghini, peut être considéré comme un bon exemple en la matière avec une part de 20% du marché chinois et 2,26 millions de véhicules vendus l'an dernier.

«Volkswagen et l'américain General Motors réussissent très bien car ils ont différentes marques qui visent différents groupes de consommateurs», explique Klaus Paur, analyste chez Ipsos.

Preuve de son importance, VW occupe un hall à lui tout seul sur les neuf qui abritent les constructeurs dans le parc des expositions. Et pour présenter ses nouveaux modèles lors d'une soirée organisée à la veille de l'ouverture du salon à la presse, il n'a pas hésité à louer la piscine olympique de Pékin.

Volkswagen n'est pas seul à inspirer les constructeurs chinois: le constructeur privé Chery, Great Wall, BAIC Motor et JAC ont opté pour un logo, comme le japonais Toyota, longtemps numéro un mondial et référence en terme de fiabilité de ses voitures.

L'édition 2012 du plus grand salon automobile de Chine a ouvert ses portes lundi à Pékin pour dix jours. Il verra, jusqu'au 2 mai, «120 lancements mondiaux de véhicules, dont 36 réalisés par des multinationales», selon son site internet officiel.

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